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Société

ALSS-Placé hors de contrôle: Le Salon d’honneur, la faille du système de sécurité


Lundi 7 Avril 2014

Tant que les passagers qui embarquent par le Salon d’honneur de l’aéroport international Léopold Sedar Senghor seront hors du système de contrôle, Dakar restera dans la zone d’insécurité. L’alerte est pourtant sonnée par les experts.

 

Au début, le choix porté sur Dakar pour abriter la conférence régionale sur la sûreté de l’aviation civile à partir de demain mardi 8 avril n’était pas calculé. Finalement, le contexte va placer la capitale sénégalaise au cœur des débats sur la rencontre autour du thème : «La sûreté et les solutions intelligentes mises en œuvre à l’heure actuelle pour faire face à la menace.» La sûreté et la sécurité de l’aéroport international Léopold Sédar Senghor ont souffert, ces dernières semaines, de l’embarquement de clandestins à destination de New-York. Une affaire à cause de laquelle les Etats-Unis avaient menacé de couper la ligne aérienne entre les deux pays. Après l’enquête menée par les 18 agents du Fbi dépêchés à Dakar et dont le rapport final est déposé sur la table du chef de l’Etat, Macky Sall, des mesures supplémentaires sont prises pour corser les dispositions sécuritaires. Malgré tout, le mal persiste. Des inquiétudes demeurent. Le système enregistre une grosse faille : le contrôle au Salon d’honneur de l’aéroport.

Les efforts consentis par les autorités sont près de tomber à l’eau en raison des insuffisances notées dans le contrôle des passagers qui embarquent par le Salon d’honneur. Ce point de passage d’habitude réservé aux diplomates et hautes personnalités est aujourd’hui le trou noir de la sécurité de l’aéroport. Des techniciens expliquent que le système de contrôle des passagers installé par Securiport ne couvre pas cet espace de Vip. Le système Cctv de caméras de surveillance et de contrôle mis en place par Securiport permet d’identifier, à partir des passeports, tous les passagers au départ et à l’arrivée de Dakar. Ce dispositif sécuritaire relié directement à Interpol permet aux techniciens de faire toutes les recherches utiles sur les identités des passagers à partir des bases de données. Seulement, tous les passagers qui passent par le Salon d’honneur échappent à ce contrôle car le système de Securiport n’y est pas installé.

Cette faille donne des frayeurs aux techniciens en charge de la sécurité aéroportuaire car le Salon d’honneur n’est plus ce passage alors très sélect. Les vastes réseaux de fabrication de passeports diplomatiques et la complaisance qui entoure la délivrance des passeports de service ouvrent les portes au Salon d’honneur à nombre de personnes qui n’en ont pas droit. D’ailleurs, l’on signale que la défaillance ou l’inexistence même de contrôle strict des passagers constitue une porte ouverte aux réseaux mafieux pour opérer en toute tranquillité. «De faux diplomates y  passent allègrement, sans risque de se faire prendre», confie-t-on.

L’alerte sonnée, en vain. Pourtant, l’alerte a été sonnée depuis longtemps. Des autorités aéroportuaires et des prestataires de services soufflent avoir prévenu, à maintes reprises, le ministre de l’Intérieur, mais l’on se défend du côté de la Place Washington : «Le Salon d’honneur est du ressort du ministère des Affaires étrangères. C’est le service du protocole qui en a la charge.» Même si des voix officielles ne donnent aucune explication au défaut de contrôle au Salon d’honneur, certains cadres se limitent à évoquer des raisons de préséance. «Généralement, ce sont des diplomates, des officiels et des personnalités qui bénéficient de traitement spéciaux qui embarquent par le Salon. Il peut être très gênant de les soumettre à ce contrôle», tente-t-on de justifier. Même si l’on reconnaît les risques réels d’infiltration. Un risque d’autant plus réel que les forces de sécurité font souvent preuve d’une compréhension jugée parfois très suspecte.

La sûreté de l’aéroport de Dakar s’est posée depuis le démantèlement d’une partie d’un réseau de trafic de passagers clandestinsà destination de Washington. Une affaire qui s’est révélée après l’embarquement de deux Sri-lankais sans papiers, de Dakar à destination de Washington, à bord d’un vol de South African Airways. Voir L’Observateur n°3126 du 21 février 2014). A ce moment, trois agents avaient été arrêtés et jugés grâce à la collaboration des techniciens de Securiport. Le gouvernement américain qui avait menacé de couper la ligne aérienne avait envoyé 18 agents du Fbi pour mener des enquêtes. Le rapport remis au chef de l’Etat, Macky Sall semble accabler de hautes autorités policières. (Voir L’Observateur n°3138 du vendredi, 07 mars 2014). Des dispositions avaient été prises en haut lieu, mais l’on semble revenir au point de départ… de l’insécurité.

L'OBSERVATEUR




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