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Société

ACCIDENT ROUTIERS AU SENEGAL: La route fera plus de victimes que le Sida…


Vendredi 13 Décembre 2013

Depuis le début de cette année 2013, la route a fait près de 15.250 victimes dont 350 décès, selon le Directeur des Transports terrestres. Estimant que 92.8% des accidents sont dus au comportement humain, il a fait savoir que d’ici quelques années, la route fera plus de victime que le Sida au Sénégal si rien n’est fait.

Le Directeur des Transports terrestres est formel : «Si l’on ne prend pas garde, d’ici quelques années la route fera plus de victimes que le Sida au Sénégal». Déplorant le tableau sombre qui affiche 15.250 victimes de la route enregistrées au Sénégal depuis le début de cette année, El Hadji Ndiaye Seck Wade a invité tous les usagers de la route à la responsabilité pour mettre fin à ce « massacre » sur la route.

Selon lui, l’essentiel des accidents de la route dans notre pays sont dus à trois facteurs que sont : l’état du véhicule, l’état de la route et le comportement de l’homme. Cependant, El Hadji Ndiaye Seck Wade précise la prépondérance du facteur humain dans les causes à l’origine de ces accidents. Se basant sur les statistiques officielles, il estime que 92.8% des accidents sont imputés au comportement de l’homme sur la route. Ce sont donc ces trois facteurs d’après lui, qui sont responsables chaque année de la mort de plus de 350 personnes, arrachées à l’affection de leurs parents, proches et amis dans notre pays avec une majorité jeunes (77,8% ont entre 15 et 59 ans et 35,2% entre 30 à 44 ans).

Dans ce décompte macabre, les piétons occupent la première place parmi les victimes de la route enregistrées chaque année du fait d’un mauvais comportement, selon le Directeur des Transports terrestres. Prenant le cas de la route de l’aéroport, il assure qu’au niveau de la Patte d’oie, plus de 90% des piétons passent par l’autoroute en faisant des enjambées en lieu et place des passerelles pour traverser.

Abondant dans le même sens, Abdou Karim Seck, gérant à la Gare routière de Kolobane et président d’un Gie de transport, a fustigé le comportement des piétons qui, de son avis, est à l’origine du taux élevé des accidents même s’il reconnait le manque de discipline de certains de ses collègues chauffeurs sur la route. Le président du Gie de transport a aussi pointé du doigt la nature des infrastructures routières. Selon lui, 90% des accidents sont imputables soit à l’étroitesse de la chaussée ou un mauvais emplacement des ronds point à sens giratoire qui limite les possibilités de manœuvres des conducteurs.

Abdou Karim Seck a aussi indexé les transporteurs propriétaires de véhicules et la police comme faisant partie des facteurs responsables des accidents du fait de la pression psychologique qu’ils exercent sur les chauffeurs transporteurs, ainsi que le prix du carburant qui est 360 FCfa plus chère au Sénégal par rapport au reste de l’espace Uemoa.

L’Etat en ordre de bataille contre le fléau

Si l’on en croit le Directeur des Transports terrestres, l’Etat va siffler la fin du « massacre » sur les routes. «Le gouvernement est en train de prendre des dispositions par rapport à chaque facteur pour baisser le nombre d’accidents enregistrés dans notre pays». Parmi ces dispositions déjà engagées par l’Etat, El Hadji Ndiaye Seck Wade de nommer l’installation du centre moderne de visite et de contrôle des véhicules à Dakar, en attendant l’installation des antennes régionales, la construction des routes avec des passerelles qui tiennent compte du déplacement des personnes à mobilité réduite et la mise en place d’un arsenal juridique destiné à renforcer la sécurité dans nos routes.

Toujours dans le chapitre des mesures prises par la puissance publique pour rendre plus sûre nos routes, le Directeur des Transports terrestres a aussi annoncé le lancement prochain du Permis de conduire à point qui, selon lui, participera à améliorer le système d’obtention de ce document mais aussi influer sur le comportement des conducteurs ainsi que la mise place des brigades mixtes de contrôle (police, gendarmerie et civils) pour faire des contrôles axés sur la sécurité routière. Car selon lui, tout le problème de la route se résume au comportement de l’homme. «Le port de la ceinture de sécurité, le téléphone au volant, la conduite en état d’ébriété, la conduite sans permis, ou un véhicule en mauvais état, autant de manquements prévus par les textes mais que la majeure partie des conducteurs ne respecte pas», a-t-il déclaré. Avant d’asséner : «en matière de transport, le grand adversaire c’est l’homme. Tout le monde est responsable et chacun doit prendre ses responsabilités».

Moins de corruption, moins d’accidents

De son côté, Abdou Karim Seck préconise pour sa part la fin de la corruption sur la route. De son avis, cette dernière (corruption) constitue en elle-même une problématique majeure. «Le problème des accidents est complexe et je pense qu’on ne doit pas seulement se focaliser sur les chauffeurs ou l’état des voitures pour prétendre le résoudre. L’Etat, s’il veut bien lutter contre ce fléau doit prendre des mesures fermes contre les tracasseries policières sur les routes et revoir aussi sa politique fiscale sur le carburant. Seule une prise en compte de ces paramètres peut impacter positivement sur cette volonté de lutte contre les accidents et non l’instauration des permis à point encore moins les centres de contrôle techniques comme elles (autorités) l’annoncent», a-t-il assuré.

Selon lui, le taux élevé de la corruption sur la route constitue en lui-même un facteur bloquant à l’instauration des permis à point du fait que les pratiques de « lalle bassang» (étaler la natte) entre les policiers et les chauffeurs sur la route, demeureront.

SUDONLINE.SN





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