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Société

ABDOULAYE SIDIBÉ, FRÈRE DE KÉKOUTA SIDIBÉ : ''Comment le commandant Dramé a essayer de se jouer de nous''


Jeudi 16 Août 2012

Après l'arrestation musclée ayant conduit à la mort de son frère Kékouta Sidibé, son frère Abdoulaye revient ici avec Senxibar sur le film des événements.
Senxibar-Les événements se sont déroulés aux environs de 19h30mn lorsque la moitié de la famille à la mosquée pour la prière du timis. Avant d'aller à la mosquée, un gendarme en civil est venu à la maison demander après un de mes frères. On ne savait pas qu'il était gendarme on lui a dit quand même que celui ci était sorti. Il a décidé de l'attendre. Mais entre temps, il s'est mis à épier la chambre de mon frère et contrôler même les entrées et les sorties. Quelques minutes après, un autre gendarme en civil est venu pour les mêmes raisons. Alors on lui a demandé qu'est ce qu'il voulait mais il nous répondu qu'il cherchait quelqu'un. Au retour de la mosquée, nous avons constaté qu'il y avait à coté de chez nous un pick-up de la gendarmerie garée avec à bord 6 éléments. Tous en civil. Ils ont fait descente sur les lieux parce qu'on leur a indiqué qu'il y a un sourd muet qui est dans le quartier qui vendait de la drogue. Mais je ne l'ai jamais vu vendre de la drogue. Et si jamais je m'en apercevais, j'allais lui demandé d'arrêter parce qu'en tant que son grand frère, je ne fume même pas.

Arrestation musclée de Kékouta

Après la visite de leur deux éléments, l'unité en attente a fait irruption dans la maison et s'est dirigée directement à la chambre de Kékouta sans mandat d'arrêt. Ils l'ont trouvé la bas avec deux autres de ses amis. Ces derniers ont compris qu'il s'agissait d'une arrestation et ont obtempéré. Mais tel n'était pas le cas pour Kékouta parce qu'il est sourd-muet. Il a été belliqueux à leur égard, s'est imposé tout en pensant qu'il avait en face de lui des assaillants qui voulaient lui faire la fête. Il s'est défendu comme il a pu. Les éléments de la gendarmerie n'ont pas essayé à comprendre son handicap. Ils l'ont battu, ligoté les mains et les pieds avec un fil courant trouvé dans sa chambre et l'ont traîné comme un sac de riz sur une distance distante d'au moins 40m. Quand j'ai entendu des bruits dans la chambre de Kékouté, je m'y suis rendu pour m'enquérir de la situation. Quand je l'ai trouvé ligoté, j'ai demandé aux gendarmes de l'amener gentiment et de ne pas le frapper parce qu'il est sourd et qu'il n'entendait pas. Je leur ai dit que s'il ne réagissait pas aux coups c'est parce qu'il ne pouvait le faire. Mais ils ne m'ont pas écouté.

Kékouta torturé à mort
Ils ont continué à le torturer en le rouant de coups de point et de coups de pied. Ce n'est qu'après l'avoir battu à mort, qu'ils l'ont jeté dans l'arrière de leur pick-up et ont posé outre leurs pieds, trois vélos sur lui. Ils étaient presque agonisant quand ils quittaient la maison.

Kékouta rend l'âme en court de chemin

Arrivés à la gendarmerie, ils ont fait descendre les deux autres détenus, mais Kékouta ne pouvait même plus marcher encore moins bougé. Alors ils l'ont conduit directement à l'hôpital. De là, le médecin leur dira qu'il lui ont amené un corps sans vie qu'il fallait conduire à la morgue. Kékouta était déjà mort mais il était presque méconnaissable. Parce que ses habits étaient déchirés, il avait des blessures partout sur le corps et il saignait de partout. Ils l'ont presque défiguré. Ces deux amis ont passé la nuit au violon, lui il a passé la nuit à la morgue. Nous n'y savons rien du tout.
Maintenant, devant ce fait, ils se sont tus, ils n'ont rien dit à la famille.

Le commandant Dramé parle de suicide

Le lendemain matin à 6h, nous nous sommes rendu à la gendarmerie pour apporter à Kékouté son petit déjeuné mais le gendarme que nous avons trouvé sur place ne nous a montré que les deux autres détenus. Nous lui avons donc demandé où se trouvait Kékouté, alors il nous a demandé d'attendre l'arrivée du commandant. Quand le commandant est venu, il nous adit en premier lieu que Kékouta est gravement blessé et qu'on doit l'évacuer à Tamba. Alors je lui ai demandé d'arrêter de se jouer de nous et de nous dire la vérité. C'est ainsi qu'il nous confie que ses agents lui ont dit que Kékouta s'est suicidé en cognant sa tête contre le véhicule qui le transportait. Je lui ait tout simplement répondu qu'avec la manière dont il a été attaché, Kékouta ne pouvait même bouger à plus forte raison essayer de cogner sa tête contre le véhicule.
C'est faux. Ils l'ont tué. Et c'est l'adjuvant Diop et cinq de ses éléments qui en sont responsables. Ce sont des gens qui n'ont aucune formation qui ne sont même pas capables de comprendre que quand tu frappes quelques et qu'il ne se remue pas, c'est parce qu'il ne peut pas crier.
C'est des fougueux qu'ils nous amènent à Kédougou, des gens inexpérimentés qui créent des dégâts. Cette fois ci, la famille et l'ensemble des bonnes volonté sont prêts à aller jusqu'au bout pour que la lumière soit faite sur cette affaire. Nous sommes sûrs que la vérité va triompher.





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