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Société

A Thiès : Les leçons de conduite de l’Imam de Moussanté


Jeudi 1 Septembre 2011

Aucune société qui se respecte ne veut en son sein des pilleurs comme les voleurs, les corrompus, les corrupteurs, les roublards. Car les actions combinées de ces derniers ne peuvent avoir comme conséquences que des suicides de jeunes qui s’immolent par le feu, des guerres civiles ou encore des mouvements comme ceux des 23 et 27 juin. L’analyse est de l’Imam de la grande mosquée de Moussanté, Babacar Ndiour.


A Thiès : Les leçons de conduite de l’Imam de Moussanté
(Correspondance) - La communauté musulmane sénégalaise a célébré, hier, la fête de l’Aid El Fitr commémorant la fin du mois béni de Ramadan. A la grande mosquée de Moussanté, l’occasion sera mise à profit par l’Imam Babacar Ndiour pour faire une lecture sans complaisance de la situation sociale, politique et économique du Sénégal avant de rappeler les uns et les autres aux valeurs et vertus qui doivent être le socle d’une nation forte et stable. De ces valeurs, l’Imam citera, pour les mettre en exergue, la solidarité, le don de soi pour l’intérêt de la société, la tolérance, la droiture, la vérité et la sincérité. Toutes valeurs et vertus qui, selon l’Imam, sont devenues des denrées rares dans notre société. Or, rappelle-t-il, le musulman aime la sincérité. Il s’y attache en apparence et en secret, en propos et en actes. Car la sincérité mène au paradis, dont aspire tout musulman. ‘Que rien, ni le pouvoir ni l’argent encore moins la paternité ou des intérêts sordides ne nous écartent du chemin de la vérité, car il ne peut y avoir deux vérités sur une même question’. Et l’Imam d’ajouter que seule la vérité peut être porteuse d’une conscience tranquille.
S’agissant de la droiture, l’Imam Ndiour se dira d’avis qu’elle gage de sécurité. Car son absence dans une société est une porte ouverte à toutes les dérives. En effet, se demande-t-il, comment est possible qu’un fonctionnaire de l’Etat, quel que soit son rang dans un pays où la droiture est de mise, puisse être en mesure d’assurer à ses militants une couverture sanitaire, leurs frais de baptême et de cérémonie funéraire, entre autres frais de dépenses quotidiennes et de transport.
Ainsi, Babacar Ndiour de se poser la question de savoir à quelle règle économique obéit tout cet argent que l’on distribue de façon extraordinaire. Et comme pour répondre à sa propre question, il dira : ‘Ce qui est sûr, c’est que cette mode de répartition des biens et des richesses est économiquement irrationnel, politiquement aberrant, socialement dégradant et moralement nocif et dangereux, puisque ne pouvant engendrer qu’une dégradation des valeurs’. Pour l’imam, les biens de la société doivent profiter à tous en termes d’équipements collectifs, de disponibilité des vivres, d’alimentation correcte en eau et en électricité.
Toutes considérations qui amèneront l’Imam à la conclusion qui veut que dans la vie d’une société, nul n’est indispensable ni irremplaçable. Pour dire, selon lui, que lorsqu’on ne se sent plus capable, le bon sens recommande que l’on cède la place à un autre. Aussi met-il en garde contre le développement de l’égo surdimensionné qui pousse à croire qu’on est seul détenteur de la vérité, du savoir et du pouvoir. Le développement duquel égo surdimensionné peut amener un dirigeant à se considérer comme la seule constance qui vous met au-dessus de tout et de tous et sans qui rien ne peut marcher.
Aujourd’hui, l’Imam en appelle à l’humilité, à l’équité mais aussi à la justice. Car, poursuit-il, aucune société qui se respecte ne veut en son sein des pilleurs comme les voleurs, les corrompus, les corrupteurs, les roublards, entre autres larbins. Car les actions combinées de ces derniers ne peuvent avoir comme conséquences que des mouvements populaires de protestation, des suicides de jeunes qui s’immolent par le feu, des guerres civiles ou encore des mouvements comme ceux des 23 et 27 juin.
Aussi l’Imam d’appeler ceux qui sont investis de responsabilités de les assumer pleinement pour faire en sorte que personne ne puisse souffrir des actes qu’ils posent dans l’exercice de la mission qui leur est assignée. Car, ce n’est que de cette façon que l’on pourra éviter les mauvaises canalisations sources d’inondation, entre autres constructions de routes avec leur corolaire d’accidents meurtriers.
Pour une justice équitable et indépendante
Ainsi, l’Imam d’estimer qu’aucune société ne peut se stabiliser sans une justice équitable et indépendante. Ce qui, selon lui, nécessite des juges conscients de leurs responsabilités devant les hommes et devant Dieu. Car, n’est juge qui veut. Le drame ivoirien, fait-il savoir, n’est que la conséquence d’un jugement de plaisance, d’un juge qui a menti dans son jugement avec comme bilan, des milliers de morts innocents, autant de déplacés et un président et sa famille emprisonnés parce que simplement la vérité n’a pas été dite. Par conséquent, rappelle-t-il à ceux sur qui pèse la lourde mission de juger leurs semblables que le pouvoir dont-ils sont investis, ils le tiennent de Dieu et de Lui seul. Mais aussi ce pouvoir n’est pas éternel et qu’ils devront demain rendre compte au Tout Puissant de la façon dont ils rendaient leurs jugements.
Sidy DIENG
walf

La Rédaction


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