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La cité religieuse de Porokhane est la capitale de la communauté mouride. Depuis lundi, des milliers de fidèles venus de toutes les régions du Sénégal rallient cette petite commune située au sud du département de Nioro. Ces centaines de milliers de pèlerins viennent célébrer un personnage emblématique du mouridisme : Sokhna Diarra Bousso, communément appelée Diarra Bousso, illustre ascendante de Khadimou Rassoul Cheikh Ahmadou Bamba.
Une vie consacrée à Dieu et à son époux
Une célébration qui prend d’année en année de nouvelles dimensions à la mesure de l’œuvre accomplie par l’unique femme à laquelle un magal est exclusivement consacré au Sénégal.
Sokhna Diarra Bousso naquit à l’an 1250 de l’hégire (1833) à Golléré au Fouta. Elle est la fille de Mouhamadou Bousso et de Sokhna Asta Walo Mbacké. Sa mère était une femme qui a consacré toute sa vie à l’adoration de Dieu et à la transmission du savoir islamique, alors que, de par son père, elle a une ascendance chérifienne qui remonte au prophète Mohamed (Psl). Son arrivée dans cette zone du Saloum remonte à l’appel de l’Almamy Maba Diakhou Bâ aux volontaires pour l’expansion de l’islam. Serigne Mor Anta Sally, père du fondateur du mouridisme, s’installe ainsi à Porokhane pour fonder un «daara» et s’occuper de l’instruction et de l’éducation de ses talibés en compagnie de celle que l’on surnomma de « Diaratou lah » (la voisine de Dieu) pour sa piété et son dévouement total à son époux. Elle éduquait ses fils pour en faire des musulmans accomplis tout en se consacrant à l’adoration de Dieu et à ses obligations d’épouse. Elle disparut en 1866 à l’âge de 33 ans.
A la mort de l’Almamy Maba Diakhou en 1867 à Somb, Mame Mor Anta Sally retourne au Cayor. Porokhane tomba ainsi dans l’oubli. Ce n’est qu’en 1912 que Serigne Bassirou Mbacké, sur instruction de son vénérable père, y retourna pour délimiter le mausolée de Mame Diarra Bousso et construire une concession.
L’institution du magal de Prokhane en 1951
Il séjourna régulièrement dans le village où des fidèles mourides du Saloum vinrent s’installer. Il initia l’organisation de la première édition du magal de Prokhane en 1951. A sa disparition en 1966, son fils Serigne Moustapha Bassirou assure la relève. Et pendant 41 ans, il se consacra au développement de la cité et à la consolidation du magal devenu une date importante dans l’agenda de la communauté mouride. On doit à Serigne Moustapha Bassirou les travaux de la grande mosquée, du mausolée, de la résidence Mame Diarra Bousso et tout dernièrement du « daara » éponyme qui accueille une centaine de pensionnaires toutes homonymes de l’unique femme à laquelle une telle cérémonie est consacrée au Sénégal. L’édition de cette année durant laquelle un nombre record de fidèles est attendu a fait l’objet d’une préparation minutieuse de la part des autorités religieuses de Porokhane de concert avec l’administration territoriale à travers un comité régional de développement présidé par le gouverneur de Kaolack. La cérémonie officielle est prévue demain en présence d’une importante délégation gouvernementale.
Elimane FALL