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Politique

présidence de l'assemblée nationale: PERTINENCES D’UN CHOIX


Mercredi 15 Octobre 2014

129 des 138 députés votants, hier, dans l’Hémicycle de la Place Soweto ont porté leur choix sur Moustapha Niasse afin de présider, pour un an, aux destinées du Parlement. Une élection qui n’a pas conduit à des changements notables, les vice-présidents et questeurs restant à leur poste, avec un respect de la parité salué par tous.

Nouveau bail donc pour le secrétaire général de l’Alliance des forces de progrès (Afp) qui, depuis son installation au perchoir, sous cette 12ème législature, symbolise la solidité de l’alliance au sommet entre les grands vainqueurs de la présidentielle de 2012 derrière le président Macky Sall.

Solidité de l’alliance, mais aussi confirmation d’engagements pris de part et d’autre au lendemain de la constitution de « Bennoo Bokk Yaakaar », plus que jamais incarnation de la majorité présidentielle.

Si cette coalition « Bennoo » a résisté à toutes les attaques et chausse-trappes qui ont jalonné son existence, en tant que cadre d’expression d’une majorité politique incontestable, c’est avant tout parce que les chefs des grands partis de cette séquence se parlent, se font confiance, essaient de partager la même vision et respectent la parole donnée. Le dernier écueil qui pouvait menacer cette alliance, à savoir les dernières élections locales, en dépit de leur particularité, n’ont pas ébranlé les bases du compagnonnage.

Les contradictions propres aux partis qui la composent ont été la principale source de ses difficultés ; pas des crocs en jambe ou agendas cachés entre responsables au sommet. L’expression des ambitions personnelles des acteurs de la mouvance –surtout les plus jeunes- ne s’estompera sans doute pas, grandissant même au fur et à mesure qu’approcheront les échéances majeures, mais le code à la fois moral et politique reste inoxydable. La réélection de Moustapha Niasse attendue sans surprise encore une fois- est donc un nouveau gage de realpolitik.

Dans un savant partage de responsabilités, la gouvernance partagée, mise en pratique dès avril 2012, a permis au gouvernement et à l’Assemblée nationale de bénéficier du capital humain de tous les alliés, réunis au sein de « Bennoo ».

Pour Moustapha Niasse, c’est la confirmation d’un leadership et la continuation d’une exceptionnelle carrière (homme d’Etat par deux fois Premier ministre ; président de l’Assemblée nationale élu à trois reprises par ses collègues députés ; trois fois candidat à la présidentielle ; ancien haut fonctionnaire de l’Onu sans oublier la direction du cabinet du président Senghor).

Au cours de son magistère au perchoir, depuis 2012, les Sénégalais ont vu Moustapha Niasse diriger l’institution avec hauteur, au niveau même où la hisse la Constitution, et dans le respect presque sacré de la légalité des exigences du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Il la dirige de manière apaisée, modernisé et amélioré les conditions de travail des parlementaires.

Bien sûr, que serait la Place Soweto sans ses débats passionnés, ses émotions portées par les paroles des représentants du peuple, ses moments historiques quand elle doit se prononcer sur des lois qui pourraient changer la vie des Sénégalais ou la nature de nos Codes ? Sans oublier les accords extérieurs ? Les importantes prérogatives de l’Assemblée nationale, -le vote des lois et le contrôle de l’action gouvernementale-, en font l’une des clés de voûte de la cathédrale institutionnelle.

Les réformes annoncées via le référendum prévu en 2016 devraient la concerner dans beaucoup d’aspects. Mais son agenda est d’abord celui de la République. Sous peu, elle recevra la déclaration de politique générale du Premier ministre, discuter et passer au vote la loi de finances 2015. Les temps ont changé et les demandes politiques avec.

Les Sénégalais deviennent de plus en plus exigeants vis-à-vis de leurs mandants. Le Parlement n’échappe pas aux exigences de réforme, dans son mode de fonctionnement, la prise de la pleine mesure de ses responsabilités devant l’exécutif, bref, son indépendance intrinsèque bien comprise dans le fonctionnement des Institutions.

seneplus





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