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Zoom sur Yadikoone, l'avenir des immondices: Mbeubeuss, le terreau de l'espoir


Vendredi 9 Mai 2014

C’est un récit poétique, un film touchant, des images qui poussent les cinéphiles à sentir les odeurs et à traverser les horreurs. Mbeubeuss, le terreau­ de ­l’espoir­ de Nicolas Sawolo Cissé a été présenté hier à l’Institut français, à la presse. Le réalisateur a voulu dans un premier temps recueillir des impressions, avant la première de ce long métrage qui pose avec acuité la problématique de l’environnement, mais aussi de certains maux qui gangrènent la société sénégalaise.

Une fiction, qui traite des nombreux problèmes liés à l’environnement au Sénégal, a été projetée hier à l’Institut français de Dakar. En attendant la grande première prévue le 12 mai prochain au Grand Théâtre national, le film de Nicolas Sawolo Cissé a été soumis à l’œil critique des journalistes.

Sous forme d’un singulier document qui dépeint dans le réel, la vie des habitants de la plus grande poudrière qui se trouve au cœur de la capitale sénégalaise, Mbeubeuss, le terreau de l’espoir est surtout un classique qui offre à voir une histoire à la fois banale et sérieuse.

En réalité, ce long métrage d’1 h 35 mn, qui a eu pour décor la grande décharge de Mbeubeuss, met en scène la vie des enfants travaillant dans la plus grande poubelle de Dakar. Et, dans cette mise en scène de vies, se profile l’histoire du jeune héros, Yadikoone.

Tout est parti d’une histoire de viol sur Awa, dans les décharges de Mbeubeuss. Une grossesse inattendue et indésirable s’en suit. La jeune dame dont le mari se trouve à l’étranger pour les besoins de ses études en environnement, se résout à jeter le bébé né de ce viol qu’elle a subi.

Elle jette l’enfant dans la décharge de Mbeubeuss, le lieu du drame. Mais cet enfant fut récupéré par Ramagelissa, le poète de la nature. "Je serai le premier maçon et toi, le premier architecte de la nature" dit-il, en tenant de ses mains tremblantes ce nouveau-né récupéré dans les immondices.

Il le nomma Yadikoone et l’éduqua jusqu’à l’âge adulte lui inculquant l’amour de la nature. Pour le vieil homme, (incarné par l’acteur El Hadj Dieng), cet enfant n’est ni un garçon ni une fille. C’est "un ange" venu accomplir "la prophétie".

Mbeubeuss, le jardin d’Eden

Ramaguelissa veilla sur Yadikoone jusqu’à l’âge de la raison. Mais très vite, l’enfant fut confronté à la loi de son environnement : Mbeubeuss, le siège de tous les vices.

Engagée dans l’armée du colonel qui exploite la main d’œuvre des enfants pour se faire de l’argent, la jeune demoiselle se rebelle contrairement aux mômes de son âge, préférant fuguer pour entretenir dans la Cité interdite de Mbeubeuss, un jardin. Elle orne en toute discrétion de fleurs son fief, jusqu’au jour où le colonel bourreau des enfants perd son pouvoir sur la cité.

Ceci coïncida avec l’arrivée d’un projet de restauration du site, parrainé par l’époux de sa mère, entre-temps revenu au pays. Yadikoone eut alors le plaisir de faire découvrir à ses proches, son jardin d’Eden, sous le regard de sa mère qui entre temps l’avait retrouvée...

Loin des films clichés dont la trame du récit est dictée par des producteurs européens, ce long métrage offre aux cinéphiles, une histoire touchante.

Nicolas Sawalo Cissé, tout en mettant le doigt sur une plaie écologique, réussit à aborder plusieurs maux qui gangrènent la société sénégalaise. Son film sonne comme un cri du cœur pour préserver la nature, mais aussi un appel à changer la société sénégalaise. En témoignent les nombreux clichés qui rendent finalement cette œuvre produite sur deux ans (7 Mai 2012-7 Mai 2014), exceptionnelle.

"C’est une production indépendante, financée rien que par des Sénégalais", a confié en marge de la projection M. Cissé. Il ne manque pas de souligner qu’en termes d’investissement, le film a coûté 150 millions de francs Cfa.

Regards critiques

Pour Baba Diop, journaliste et critique de cinéma, "ce film signe le retour du cinéma sénégalais". "C’est un film qui n’est ni sombre ni très gaie", a-t-il analysé avant de noter que "le générique du film pose ce qui nous reste à faire pour améliorer l’avenir".

M. Diop n’a pas manqué de saluer la diversité des thèmes abordés dans ce long métrage, allant jusqu’à dire que cette diversité se dessine comme "le tout" que l’on voit dans Mbeubeuss.

C’est également l’avis de Thierno Diagne Ba, représentant du directeur de la Cinématographie Hugues Diaz. Pour M. Ba, Mbeubeuss, le terreau de l’espoir est non seulement "une claque", mais c’est surtout un film qui "fait la promotion du développement durable".

SENEPLUS





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