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Visite du president americain au senegal - obama met dakar dans une barack


Vendredi 21 Juin 2013

OPERATION DE SECURISATION MIXTE A GOREE

Les moments chauds d’une mission de sécurité qui a dégénéré



Dans le cadre de la densification du maillage sécuritaire de l’espace régional de Dakar, en prélude à la venue, le 26 juin prochain, à Dakar, de Barack Obama, la hiérarchie de la police a lancé mercredi une opération de sécurisation mixte à l’île de Gorée. Plusieurs délinquants ont été cueillis au grand dam des habitants qui s’en sont violement pris aux policiers.


Visite du president americain au senegal - obama met dakar dans une barack

Barack. Il a la baraka, ce Obama, pour mériter tout ce concours d’attention des autorités sénégalaises. Mercredi, la hiérarchie de la police a livré sa part et élargi son champ d’opération de sécurisation dans l’espace dakarois. C’est en cela qu’elle a investi l’île de Gorée, en y déployant un dispositif mixte : Le nombre d’unités réquisitionnées, (des éléments de la Brigade de lutte contre la criminalité, (Blc), leurs collègues de la Sûreté urbaine, (Su), renforcés par des détachements de la Brigade polyvalente d’intervention, (Bip), du Groupement mobile d’intervention, (Gmi) et des éléments du commissariat de l’île. Ce dispositif était également mixte en genre, avec la contribution de policiers filles. Pour mener à bien l’opération, une première mission d’inspection des milieux interlopes et niches criminogènes de l’île avait été discrètement dépêchée la veille (mardi), à Gorée. Les informations rapportées par cette mission aux éléments du dispositif ont permis d’avoir une vue plus dégagée de leurs cibles.

 

Départ. 17h45, les éléments, (tous en civil), réunis au commissariat central procèdent au dernier briefing dans une ambiance bon enfant. Pistolets de service discrètement dissimulés sous les ceintures, torches, menottes entre autres, accessoires bien en place, les éléments embarquent dans deux pick-up en direction de l’embarcadère du Port de Dakar. Les responsables des lieux, avisés de la présence des policiers, font le nécessaire. Les hommes sont installés dans un espace réservé à la salle d’embarquement. Avant que les passagers de la chaloupe ne décèlent leur présence, ces policiers habillés comme des touristes, (sacs en bandoulière, lunettes de soleil, walkman…), sont extraits de la salle pour embarquer dans la chaloupe. Une mesure qui a fait jaser certains passagers qui ne comprenaient pas ce «traitement de faveur». Quelques minutes plus tard, ces passagers sont invités à embarquer. A peine les amarres larguées, les limiers se dissimulent dans les différents compartiments de la chaloupe, histoire de ne pas attirer l’attention des passagers. Au bout de 20 minutes, L’île de Gorée se dévoile, toute grouillante, toute chaleureuse avec les milliers de visiteurs qui s’épanouissaient sur le sable fin.

 

18 malfrats arrêtés. Les éléments du dispositif, une fois sur l’île, se scindent en deux groupes et fondent dans la masse. Au moment où le second groupe investissait déjà la partie ouest de l’île, le gros de la troupe faisait cap dans la zone Castel, sur les hauteurs de l’île. Une zone où pullulent des tenanciers de débits de boisson et autres adeptes du trafic de drogue. Une constance attestée par l’interpellation de trois individus se disant artistes-peintres, surpris dans un des multiples bunkers qui, nous renseigne-t-on, «étaient occupés à l’époque coloniale, par la marine française. Sous l’emprise de la drogue, ce trio qui tenait à peine sur ses jambes tirait rageusement sur des joints qu’ils agrémentaient avec quelques tasses de thé. En sus du chanvre dissimulé dans une feuille, des ciseaux destinés à la confection des joints ont été découverts. Les menottes aux poignets, ils ont été embarqués au grand dam de leurs proches, (des dames qui se sont mises à tomber en transe). Dans le même bunker donnant dans une sorte de tunnel, menant dans une des pièces obscures, le maître des lieux, alerté, est parvenu à filer à l’anglaise, en empruntant un autre tunnel au bout duquel se trouve des escaliers menant sur les hauteurs de l’île. C’est à ce type de configuration entortillée, faite de labyrinthes, tunnels communicants à travers de multiples pièces souterraines que les limiers ont eu droit, pour dénicher 18 malfrats. Parmi eux, 2 usagers de chanvre dont un ressortissant français cueilli avec 4 joints de chanvre destinés à sa consommation personnelle dit-il, 8 trafiquants de cette drogue, 8 interpellés pour vérification d’identité et deux gérants de débits de boisson qui exploitaient leur commerce sans licence. Tout ce beau mode a été admis dans le violon du commissariat de police de l’île, en vue d’être acheminé via la chaloupe au commissariat central.

 

L’Intifada des Goréens. C’est le moment choisi par une centaine de Goréens, hommes et femmes de tous âges, pour s’amasser devant le commissariat de l’île. Des médiations sont entreprises par des notables. En vain. La grogne enfle et les prémisses d’une révolte se dessinaient au fur et à mesure. Aux environs de 22h30, les détenus menottés sont conduits sous bonne escorte jusqu’à la chaloupe. L’hystérie collective atteint son comble. De chaudes larmes, cris et évanouissements accompagnent les interpellés. Dans la mêlée, une dame se lâche : «C’est pire que du temps de l’esclavage, vous enchaînez nos enfants pour les embarquer.» La réplique des policiers ne se fait pas attendre. Un d’entre eux répond : «Madame, vous et toutes les personnes autour de vous n’ont pas été inquiétées, parce que vous n’avez commis aucun délit. Ce n’est pas le cas pour ces détenus pris pour la plupart en flagrant délit. Qu’ils soient de Gorée, Dakar, ou Kaolack, la loi est la même pour tous.» Le Maire de Gorée Augustin Senghor s’amène avec quelques proches sur le quai, et entreprend une médiation avec des responsables de l’opération de police. La foule s’invite aux négociations. C’est alors que la première pierre a été jetée. Il s’ensuivit une véritable intifada contre les limiers et la chaloupe est violement caillassée, au point que les policiers ont été contraints de sommer le barreur de la chaloupe à amarrer. La pluie de pierres se densifie, les passagers dont des Européens se barricadent dans les compartiments sécurisés.

 

Tirs de sommation. La situation devient incontrôlable pour les policiers. Ce, d’autant plus que les éléments du Gmi qui n’étaient pas venus en service de maintien de l’ordre se sont déplacés sans lacrymogène. La foule en profite pour se ruer, cailloux à la main, sur la chaloupe qui prenait le large. Pour stopper la progression des assaillants, les policiers ont usé de tirs de sommation. Sur le quai, un des projecteurs, une enseigne lumineuse…, sont endommagés et les barrières sont jetées dans l’eau, non loin de la plage. Mieux, quelques éléments dudit dispositif dont une policière sont laissés en rade. Ils se replient tous au commissariat de police. Ils étaient loin de se tirer d’affaire, puisque les lieux sont pris d’assaut par un groupuscule de jeunes, armés de pierres. Là également, les quelques policiers qui s’y trouvaient ont été contraints de tirer quelques coups de feu en l’air pour dissuader les assaillants et se tirer d’affaire et éviter que les lieux soient saccagés. Une fois au Port de Dakar, la hiérarchie de la police est avisée du fait que des éléments dont une policière sont restés sur place. Craignant pour leur sécurité, des dispositions sont prises de suite. Un renfort composé de caisses de grenades lacrymogènes et autres neutralisants, casques… est débarqué à l’embarcadère et un renfort consistant (environ une cinquantaine d’hommes) de la Bip, du Gmi est également embarqué à bord de la chaloupe affrétée spécialement pour l’occasion. Aux environs de minuit, Gorée tombe et aucune résistance n’est plus signalée. Les éléments laissés en rade sont récupérés. Quelques éléments du Gmi sont réquisitionnés d’office pour sécuriser les lieux. La chaloupe amarre une dernière fois, laissant derrière elle une île où Morphée avait fini de prendre le dessus sur ses occupants.




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