UN MOUSSAILLON DANS LE TEXTE: IL FAUT SAUVER LE MINISTRE DÉTAIL MBAYE NDIAYE

Mbaye Ndiaye est de ces hommes à propos desquels on voit dès le premier regard qu’ils ne sont pas très doués. Au collège, il était sans coup férir dans les catégories 9.50, baptisés ainsi pour désigner ceux qui passaient toujours en classe supérieure avec le minimum syndical. Des gens passables quoi ! Non, des esprits moyens, pour faire plus techno.

Lorsqu’on est diplômé des meilleures universités de trois pays différents, mais encore pauvre, on peut être très jaloux de ce type de personnages. Car ils ont réussi à avoir gloire, fesses à portée de main, argent (un peu je précise, car la Crei n’est pas loin) et surtout titres.

La dernière fois que j’ai croisé Mbaye Ndiaye devant l’agence Sénélec de la rue Vincens, attendant son bolide tenu par un chauffeur qui semblait tout droit sorti de la famine, je n’ai pu m’empêcher de sourire et d’avoir une petite pensée sympathique pour ce bonhomme. Il avait l’air si docile et si innocent. Ses fringues mal choisies, mal agencées, mal repassées, mal vêtues, bref mal tout, lui donnaient un sympathique air de poseur de compteurs.

Les premières amours sont décidément les plus fidèles. Je n’ai plus de doute. Mbaye est tellement innocent, le pauvre, qu’il n’a pu s’empêcher d’annoncer des pluies généreuses pour le Sénégal en en donnant lui-même le tempo. Et Dieu accéléra la cadence. Il a en effet abreuvé les Sénégalais d’un torrent de larmes lorsque Ramb’Eau4 a décidé de le virer, pardon de le redéployer du ministère de l’Intérieur pour la Présidence, comme ministre détail de choses dont personne ne connait la teneur.

A Touba, quelques semaines après, rebelote ! Il a inondé la ville sainte de son liquide décidément trop précieux pour qu’il le gardât par devers lui. Que voulez-vous, Mbaye a le cœur, pardon les larmes sur la main. Je commence même à le soupçonner derrière les larmes, pardon les pluies hors saison de cette fin d’année.

Ramb’Eau4 n’a plus de soucis à se faire : les bassins de rétention du père Wade ont trouvé un fournisseur hors pair.

Mbaye est un soldat discipliné, toujours prêt à sévir pour…servir le Sénégal. Il ne renonce jamais à aller à la castagne pour préserver les kilos en trop de son mentor. Il n’y a pas de combat qui ne vaille la peine d’être mené, il n’y a que des flemmards qui veulent profiter du graal en rechignant d’investir les médias pour prêcher la bonne parole. Et pour cela, aucune sottise n’est de trop. Ce serait trop beau. Et nos affairistes, pardon apéristes, on le sait, sont des champions quand il s’agit de défendre leur victoire de mars 2012.

La preuve, Mbaye Ndiaye a quand même affirmé que «Macky Sall est en train de remplir une grande mission pour la stabilité du Sénégal, de la sous-région, de l’Afrique et du monde». Bref, on savait déjà que Macky Sall était l’alchimie réussie de Mandela, Roosevelt, De Gaulle, Mao et Toutankhamon. Tchim, dara dou doy.

Un autre morceau ? Allez, on ne va pas se priver, abondance de rien ne nuit pas. Selon Mbaye Ndiaye, «Macky Sall est issu de parents honorables qui ont fait de lui l’un des meilleurs Sénégalais». Au-delà du respect que l’on doit aux disparus en les ôtant de nos inepties laudatrices, je me pose une question toute simple : Macky meilleur en quoi ? Le plus charnu parmi ses concitoyens ? Da may latch rek !

Quitte à courtiser l’électorat, lui faire des yeux doux. Il ne faut reculer devant rien. D’où la bombe nucléaire de notre bon vieux Mbaye Ndiaye, sur Rien Tous les Soirs, rebaptisé Danses tous les soirs par Ramb’Eau4. En voulant rappeler que son mentor a été élu à 65%, il a affirmé sur un ton péremptoire que Macky Sall disposait «d’un paillasson sociologique de 65%».

Mbaye bayi naa la ak Yalla. Moi qui ai voté et fait voter pour Ramb’Eau4, certes en étant très suspect de son poids déjà à l’époque, me faire traiter de paillasson. Dieu, le prophète, l’ange Djibril, Serigne Touba, Faidherbe et tous les saints invoqués par Sidy Lamine Niass te voient. Tu seras châtié à la hauteur de l’affront. Sérieux, Mbaye kou mou yapp ?

Bon, allez, j’ai assez débité des vacheries. Juste une dernière pour la route : Mbaye Ndiaye, dans le mot haine, le signe «H» est muet. Donc ne se lit pas. S’il faut tout t’apprendre nak, ce sera compliqué.

Ps : ne pleure surtout pas, tout ceci était fait en toute amitié.

Le p’tit râleur (retraité dès la naissance)

SENEPLUS