Connectez-vous
Politique

Talla Sylla, AR/WA Sénégal «Ce qui est reproché à Karim Wade doit l’être à Macky Sall»


Vendredi 13 Décembre 2013

Le président du mouvement Action pour la renaissance/ Wallu askanu Sénégal (Ar/Wa Sénégal), Talla Sylla, revient, dans cet entretien, sur la situation actuelle du pays, la vie de son mouvement, sa carrière politique et la traque aux biens présumés mal acquis. Il était l’invité de notre confrère Modou Mbacké Niang sur Rewmi-Fm.

Quel bilan faites-vous des deux années du président Macky Sall au pouvoir ?

Le président a raté son objectif depuis le début. Car, pour mémoire, après le premier tour de l’élection présidentielle, j’avais fait une conférence de presse pour interpeller ceux qui sont dans le comité de pilotage des assises nationales. Ce, pour leur dire que si nous devons donner les destinées du pays à
Macky Sall, nous devons d’abord avoir des garanties. Lesquelles étaient s’il allait respecter les conclusions tirées des assises nationales ?

Donc cela sous-entend que vous regrettez le choix porté sur le président Sall ?

A l’époque d’Abdou Diouf, nous avions voulu qu’il quitte le pouvoir purement et simplement. Avec Abdoulaye Wade, au-delà de lui faire quitter le pouvoir, nous devrions également penser à changer le système ; d’où l’objectif des assises nationales. En effet, le nouveau système doit permettre d’impliquer tous les sénégalais, même ceux qui ont tourné le dos à la politique. Concernant le président Sall, il s’est attaqué à la conviction profonde de l’écrasante majorité, pour avoir dit que des chapelets ne peuvent développer un pays et que les marabouts sont de simples citoyens. Je ne sais pas ce qui l’a poussé à dire cela, mais il va le regretter, s’il ne se rectifie pas.

Vous êtes de ceux qui avaient soutenu Macky Sall lors de la présidentielle. Vos critiques ne sont-elles pas dues au fait que vous n’avez pas été nommé à un poste ?

Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas préoccupé par les postes. D’Abdou Diouf à Macky Sall, en passant par Abdoulaye Wade, je n’ai jamais été préoccupé par les postes, parce que je ne crois pas à ce qu’ils font. Par ailleurs, je dois préciser que je ne suis pas leur ennemi, mais je n’aime pas leur façon de faire. Concernant le président Sall, certes, je l’ai soutenu, mais c’était dans le contexte d’avoir une alternance, parce qu’on ne voulait plus de Wade. S’agissant de son bilan, je n’ai aucune responsabilité sur la situation actuelle du pays. Et, je vais continuer mon combat pour qu’il y ait un nouveau système.

Justement, comment comptez-vous poursuivre ce combat ?

Nous voulons que le président de la République sache qu’il n’est pas sur le bon chemin. Et comme je l’ai expliqué tantôt, il doit suivre la logique des assises nationales. Autre part, lors de notre rencontre au mois de novembre dernier, nous avons décidé de participer à toutes les élections, afin d’être la voix des populations qui n’ont point de voix.

Vous voulez être la vois des sans voix, alors que depuis un certain moment vous êtes muet. Qu’en est-il réellement ?

Nous avons mis sur pied un mouvement pour établir des plans d’actions, entres autres initiatives pour mener à bon port notre objectif. Cependant, nous avons dénoncé que le chef de l’Etat ne doit pas déterminer la politique de la nation. Il nous faut un gouvernement responsable devant l’Assemblée nationale qui va se charger de la formulation et la conduite de la politique de la nation. Ainsi, pourrons-nous contrôler exactement la manière de gouverner utilisée par nos autorités. Mais, cela ne peut pas encore prospérer, parce que le système n’est pas bon.

Comment jugez-vous le bilan de votre parcours politique ?

Je pense que le bilan de ma carrière politique n’est pas mauvais. Parce que j’ai eu à être un pionnier au parti africain pour l’indépendance (P.A.I), j’ai dirigé le mouvement de la jeunesse pour l’alternance, un parti politique et un mouvement qui ont eu à regrouper plusieurs partis politiques. En effet, il faut attendre les prochaines élections pour voir si nous sommes bien représentés ou pas. Je dois aussi préciser que je ne ferai plus partie d’un parti politique.

Avec l’actualité marquée par la traque aux biens présumés mal acquis, comment voyez-vous la justice sénégalaise ?

Je dois dire qu’il n’y a pas de justice au Sénégal, mais plutôt la loi du plus fort. Pour qu’il y ait une justice, il faut qu’on respecte les conclusions des assises nationales, c'est-à-dire une justice saine et indépendante qui ne dépend pas du pouvoir exécutif. Ainsi, si une personne est arrêtée, elle ne dira pas que c’est le président de la République ou le gouvernement qui l’a arrêtée. D’ailleurs, c’est cette absence de justice saine et indépendante qui a fait qu’il y a beaucoup de polémiques autour de la justice sénégalaise. Donc, si une telle justice a été mise sur pied, ce qui a été incriminé aux gens du Pds doit l’être au président Macky Sall, pour avoir considéré que l’argent qui lui a été remis par Wade est une largesse bien acquise, alors que celui de Karim Wade est mal acquis. La justice doit être équitable, c’est pourquoi elle est symbolisée par une balance.

REWMI.COM





Nouveau commentaire :
Facebook

Senxibar | SenArchive | Sen Tv | Flash actualité - Dernière minute | Politique | Société | Economie | Culture | Sport | Chronique | Faits Divers | Opinion | International | Sciences et Santé | Médias | Ils l'avaient dit | Emploi | Ramadan | Perdu de vue | Echos du tribunal | A la une | Achaud | resultats2012 | JOB | Theatre