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Sport

Souvenirs-CAN 1986 en Egypte: Sans aucun doute, la plus grande désillusion du foot Sénégalais


Mercredi 4 Janvier 2017

Après 18 ans d’absence, le Sénégal effectue son retour dans le gotha du football continental à l’occasion de la 15ème édition de la CAN disputée du 7 au 21 mars 1986 en Egypte. C’est la troisième participation sénégalaise dans cette compétition regroupant huit équipes réparties dans deux poules de quatre. A lire les éditions précédentes de 1965 et de 1968.


Souvenirs-CAN 1986 en Egypte: Sans aucun doute, la plus grande désillusion du foot Sénégalais
L’équipe sénégalaise, l’une des plus talentueuses du continent, est constituée de joueurs professionnels évoluant principalement en France et en Belgique – Jules François Bocandé (Metz, auteur du triplet face au Zimbabwe ayant qualifié les Lions), Thierno Youm (Laval), Roger Mendy (Toulon), Oumar Guèye Sène (Paris Saint-Germain), Mamadou Tew (Fc Bruges), etc – et de joueurs locaux de grande qualité (Cheikh Seck, Pape Fall, Racine Kane, Amadou Diop «Boy Bandit», Joseph Koto, etc).
Logé dans le groupe A, le Sénégal s’offre, en match d’ouverture, le pays hôte, l’Egypte (1-0),, grâce à un but de Thierno Youm (67e mn). Stupeur dans l’enceinte du Stade international du Caire pris d’assaut par 100 000 spectateurs et dans toute l’Egypte qui se croyait invincible sur ses terres. C’est la déferlante de joie au Sénégal, où on se voit déjà brandir le trophée continental. Surtout que les «Lions» confirment leur bonne entrée en lice en dominant le Mozambique (2-0) lors de leur second match de groupe. Alors qu’il leur suffisait d’un match nul pour assurer leur présence en demi-finale, les hommes de l’entraîneur Pape Diop, déconcentrés par d’interminables discussions sur les primes de matches, se font battre par la Côte d’Ivoire (0- 1, but d’Abdoulaye Traoré, 71e mn), lors du troisième et dernier match de poule.
Manque de chance, la star de l’équipe, Jules François Bocandé, rate un penalty qui aurait qualifié le Sénégal en demi- finale. Après avoir réussi le plus difficile, les « Lions » sortent de la compétition au premier tour. La faute à une mauvaise gestion et à des problèmes extra – sportifs ayant miné la délégation sénégalaise. Ce qui a crée une grosse stupeur à travers tout le Sénégal, où la CAN avait provoqué un élan populaire sans précédent.
Une quête avait été organisée sur l’ensemble du territoire national pour récolter les fonds nécessaires pour la participation des «Lions» à la CAN. D’où le profond traumatisme provoqué par cet échec.
Comment il s’est qualifié
-Togo / Sénégal 0-1
-Sénégal / Togo 1-1
Zimbabwe / Sénégal 1-0
Sénégal / Zimbabwe 3-0
Le Sénégal termine premier et se qualifie en phase finale.
Phase finale
7 mars 1986
Egypte / Sénégal 0-1
But: Thierno Youm (67′)

10 mars 1986
Sénégal / Mozambique 2-0
Buts: Pape Fall (28′), Bocandé (83′)

Côte d’Ivoire / Sénégal 1-0
13 mars 1986 au Caire
But : Abdoulaye Traoré (71e) pour la Côte d’Ivoire.
Sénégal : Cheikh Seck – Pape Fall, Racine Kane, Roger Mendy, Oumar Touré (puis Cheikh Tidiane Fall, 59e) – Oumar Guèye Sène, Boubacar Sarr “Locotte”, Mamadou Tew, Amadou Diop (cap) –Joseph Koto (puis Christophe Sagna, 45e), Jules Bocandé.
L’entraîneur : Pape Diop
Ancien joueur professionnel à Annecy, en France, dans les années 1960, Pape Diop arejoint l’encadrement technique en 1971, à la suite de la démission de Mawade Wade. Après des allers et venues, il est à nouveau porté à la tête des «Lions» en 1984. Deux ans plus tard, il réussit à les qualifier à la CAN 1986. Au Caire, il a éprouvé, avec son adjoint, Yérim Diagne (un ancien international ayant disputé les CAN 1965 et 1968), des difficultés à manager un groupe qui baignait dans une ambiance délétère. Ils seront démis après la campagne égyptienne.
L’explication
Amadou Diop «Boy Bandit», capitaine des «Lions»
«Nous avions péché par manque d’expérience»
«Le Sénégal était la meilleure équipe de cette CAN. Même avec le banc de touche, il y avait de quoi réussir une belle compétition. Mais, le football est le sport où le plus fort ne gagne pas toujours. C’était notre cas. Le Sénégal n’a-t- il pas été la seule équipe à battre le futur champion du tournoi ? Une rencontre qu’on avait dominée de bout en bout, en dépit de la présence de 100 000 personnes au stade du Caire ce jour-là. Contre le Mozambique, nous aurions pu marquer plus de deux buts, au vu de nos nombreuses occasions. Contre la Côte d’Ivoire, un adversaire largement à notre portée, nous aurions pu gagner, mais la réussite n’était pas avec nous. A défaut, nous aurions dû fermer la boutique. Mais nous voulions coûte que coûte gagner ce match pour avoir été offensés quelques mois auparavant par les Ivoiriens. Il y avait un contentieux entre les deux équipes, né du tournoi de la CEDEAO que le Sénégal avait gagné à Dakar. Cette volonté de gagner avait aveuglé le groupe qu’aucune autorité, même l’entraîneur, n’était parvenue à tempérer, alors que la sagesse aurait voulu qu’on joue le nul. En définitive, le Sénégal a raté ce rendez-vous par manque d’expérience. Personne, ni dans le groupe performance, ni dans les staffs administratif et technique, n’avait auparavant fait la CAN. Personne ne savait donc grand-chose de cette compétition et les sources d’informations n’étaient pas aussi développées que maintenant. En plus de ce manque d’expérience du haut niveau, les problèmes extra sportifs, liés à la question des primes, avaient déréglé la machine ».



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