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Sketch «rirou tribunal»: les acteurs se découvrent


Mardi 10 Novembre 2015

Salle 1 du tribunal des flagrants délits de Dakar. A la barre, une femme Rata Diallo, accusée d’adultère se démène comme une diablesse pour se tirer des griffes de Dame Justice et laver son honneur. «Akandi (vous comprenez)», lance-t-elle au Président du tribunal qui, comme un fauve, bondit de son fauteuil pour la menacer de son martinet. «Ne m’adressez plus la parole en usant de ce terme. Il ne me plaît pas», crie-t-il, la mine bougonne et patibulaire. Hilarité générale. La salle d’audience bruit des éclats de rires du public, qui se contorsionne de façon spasmodique. «Coupez !», tonne le régisseur. Baisser de rideaux ! L’audience est suspendue… en attendant une autre séquence. Attention à ne pas vous fourvoyer. Cette scène, loin de la solennité du temple de Thémis, a pour cadre la grande salle de la mairie des Parcelles Assainies, où les acteurs de la troupe «Daaray Gëm sa bop» de Cambérène tournent un sketch de 15 minutes parodiant la justice et intitulé «Rirou tribunal», diffusé les lundi, mercredi et vendredi après le journal télévisé de 20h sur la 2Stv. Un habile alliage de fiction et de réalité, conceptualisé par l’artiste Vieux Mac Faye et qui a pour principal objectif de donner un visage humain à la justice afin de la rendre moins effrayante aux yeux du Sénégalais lambda. Pour L’Obs, les juristes épisodiques enlèvent la robe et se dévoilent.


MOUSTAPHA GAYE, 44 ANS, PERSIDAN (PRESIDENT)

Le vanneur impénitent

Il est censé faire la police dans la salle d’audience, mais il se révèle être le plus grand perturbateur. A 44 ans, Moustapha Gaye alias Ox, brut de décoffrage, interprète le rôle de sa vie dans le sketch «Rirou tribunal», alors que rien ne le prédestinait au théâtre. Il explique : «Mon entrée dans le théâtre s’est faite au débotté. J’exerçais le métier de mécanicien en Mauritanie jusqu’aux évènements de 1988 (conflit sénégalo-mauritanien) qui ont secoué le pays. Un jour, j’ai rencontré Dembi Fall et je lui ai fait part de mon intention de faire du théâtre, il m’a invité à intégrer sa troupe, l’Asc «Jant bi» de l’unité 6 des Parcelles Assainies». C’est de là que tout est parti. Moustapha rejoint la troupe, mais grossit le lot des figurants pendant 3 ans. Le déclic viendra de l’absence de son mentor. Parti en mission alors que la troupe devait honorer un engagement sur le bateau «Le Joola», Dembi laisse un «blanc» dans la troupe, que les promoteurs proposent à Ox de combler. Le novice s’y prête à cœur joie et joue excellemment le rôle de doublure de Dembi. «J’interprétais le rôle de «Magnam», un impoli petit garnement qui en faisait voir de toutes les couleurs à ses aînés. Le coup d’essai fut un coup de maître. Moustapha gagne sa place dans la troupe, qui guide ses pas de mousse. Mais l’aventure avec l’Asc «Jant Bi» s’arrête au bout de 6 ans. Moustapha est recruté en 1995 comme chauffeur animateur par une usine de bouillon de la place. Il se retire des planches avant d’intégrer en 1994 la troupe «Baadidi» du metteur en scène, Gora Ndiaye. Des bisbilles provoquent l’éclatement de la troupe. Et «Daaray Gëm sa bopp», née des cendres de la défunte troupe, est portée sur les fonts baptismaux en 2012. Par l’entremise d’une des actrices, Tacko Guèye alias Deureum, la troupe entre en contact avec Vieux Mac Faye et la collaboration donne naissance au bébé qu’est «Rirou Tribunal». Depuis, l’aventure continue et concomitamment à sa passion, Moustapha Gaye fait son petit bonhomme de chemin d’animateur, qui le mène depuis le 6 octobre dernier, en Guinée-Bissau pour honorer un engagement professionnel, au moment où le sketch gagne de plus en plus en succès dans la capitale sénégalaise. Persidan (président en wolof) et «Rirou tribunal» conquièrent peu à peu le cœur des téléspectateurs. Mais le natif d’Usine Benn Tally ne prend pas le melon et poursuit son petit bonhomme de chemin, qui le ramène depuis hier, sur le chemin du retour au pays natal. Et c’est lors d’une escale à Kaolack qu’il se pose pour se raconter. Moustapha Gaye, enfant turbulent et intrépide, décide de bouder les classes, alors que suite au déménagement de sa famille à Cambérène, son instit’ lui recommande de reprendre la classe de Cm2. Une chose que Moustapha refuse avec véhémence, arguant que c’est son droit d’aller en classe de 6e secondaire. Dégoûté, il suspend ses humanités et décide d’apprendre un métier. La Mauritanie accueille ses premiers pas dans la mécanique. Après un passage éclair dans les championnats navétanes dans la catégorie des cadets à Saint-Louis où ses talents de footeux lui ont valu le surnom d’Ox. Moustapha avait 13 ans à l’époque. Aujourd’hui, ce polygame, papa de plusieurs enfants, rattrapé par la célébrité, malgré lui, prend date et compte offrir aux téléspectateurs d’ici et d’ailleurs, plus de fous rires. Son remède à lui contre le stress. Beau programme !

ADAMA KANE, 35 ANS, PARKIREUR (Procureur)

Le moralisateur

Il est le rabat-joie de la bande. Celui qui rappelle à l’ordre quand le tribunal va en vrille. Dans le sketch, c’est le régulateur de la troupe. Celui qui entre en scène comme la fin d’une fable de La Fontaine. Adama Kane, 35 ans, enfile le manteau du Procureur dans le sketch «Rirou Tribunal). Pour ce Hal pular bon teint, interpréter le rôle d’un procureur ne fut pas de tout repos. Il raconte : «Jouer le rôle d’un élément aussi capital dans le monde de la Justice comme le Procureur, ce ne fut pas aisé. Mais j’ai eu la chance de bénéficier de l’expérience d’un ami procureur et du scénariste Gora Ndiaye, qui m’ont beaucoup appuyé. Depuis que j’ai commencé à interpréter le rôle, des juristes m’appellent pour me prodiguer des conseils. Je suis plus dans la peau du personnage maintenant.» Le sérieux toujours en offrande, Adama, qui capitalise plusieurs années d’expérience dans le métier comme amateur, concède cependant qu’il n’est pas toujours évident de se mouvoir dans la peau d’un personnage «sérieux» au milieu de personnages comiques. Et pourtant, il y parvient, même si c’est au prix de quolibets et autres moqueries de ses pairs. Mais c’est sans compter avec la fougue de ce natif de Fass qui vit et respire théâtre. Une passion qu’il cultive depuis 1997, année à laquelle il s’initie au métier sous la houlette de son mentor, Doudou  Mbaye, alors agent à la radio communautaire, «Oxy-jeunes Fm» de Pikine. L’appétit venant en mangeant, il prend le flambeau de la troupe «Asc Espoir» de Pikine après le départ de son mentor. Sa persévérance sera récompensée. Il remporte le prix «Meilleure révélation» lors d’une compétition à Rufisque en 1998. Par la suite, il intègre la troupe «Daaray Gëm sa bopp», puis la troupe «Xaley Cambérène» du scénariste Gora Ndiaye. La suite, on la connaît. Agent commercial à ses heures, Adama a effectué son cursus scolaire dans la ville de Mbossé (Kaolack). Soucieux d’assister sa grand-mère, qui ne pouvait plus subvenir correctement aux besoins de la famille, il interrompt ses études en classe de Première et commence à gagner sa vie comme journalier aux Salins de Kaolack. Marié depuis 2 ans, il est aujourd’hui papa d’une petite fille de 7 mois.

CHEIKH OMAR KABO ALIAS JEAN MICHEL, 27 ANS, GUEREFE I (Greffier)

Le distrait

On l’a découvert dans «Ndogou li» sur WalfTv en compagnie de Tony, Rama Thiam et Maya, sa mère dans le sketch. On le retrouve aujourd’hui dans «Rirou tribunal» où il incarne le rôle du greffier, toujours dans les vapes et dans l’intimité du «Persidan (Moustapha Gaye)», avec qui il partage de franches tranches de rigolades, pas toujours du goût de monsieur le «Parkireur» (comprenez Procureur), Adama Kâne. A 27 ans, Cheikh Oumar Kabo alias Jean Michel n’est plus à présenter. Pour l’échappé de la verte Casamance, être comédien est comme une seconde nature. Il se coule dans tous les moules, qu’importe le personnage qu’il doit interpréter. «Dans la vie de tous les jours, j’ai l’habitude d’imiter des personnages et cela a facilité le rôle de greffier que j’interprète dans «Rirou tribunal», confie-t-il, plissant ses yeux de chat comme dans un tic. Et il assume bien ! Pour preuve, dans la solennité de la salle d’audience, Cheikh Oumar, pince-sans-rire, peine à arborer, sans coup férir, le masque de l’assesseur sérieux. «Affaire un et demie», annonce-t-il avant d‘éclater de rire dès que le témoin se présente à la barre. Comment fait-il pour rendre aussi drôle une chose aussi sérieuse que la justice ? Il dit : «A travers ce sketch, on essaie de faire aimer la justice aux citoyens et de la rendre moins effrayante. Et si on l’avait fait avec tout le sérieux qui sied à ce milieu, les téléspectateurs se seraient vite lassés. C’est pourquoi nous faisons de notre mieux pour le rendre aussi comique que possible.» Pour celui qui se définit comme un artiste-comédien aguerri, parodier la justice n’a jamais été source de «crainte». Bien au contraire ! Cela se fait le plus naturellement possible. Chez lui, le don d’interpréter des personnages est inné. Hors des planches, Cheikh Oumar, qui a suspendu le calvaire des bancs en classe de Cm2, exploite ses talents de tailleur. C’est son gagne-pain et il joue habilement ce rôle, gardant bien ses pieds cagneux sur terre, une fois devant sa machine à coudre.

MOUSSA DIALLO, 35 ANS, ASSISOR (Assesseur) ou GUEREFE II (Greffier)

Le bouffon

C’est le pantin de la troupe. Dans l’épisode 4 où il interprète le rôle de Galadio Sow, il sème la terreur à la fin de l’audience, alors qu’il est condamné, en dégainant un sabre et un couteau. Stupeur ! Dans la salle d’audience, c’est la débandade. Les avocats se cachent sous les tables, le Persidan, cartable sous le bras, prend la poudre d’escampette, le «Guéréfé» et «l’assisor» à ses baskets. Mimiques bouffonnes, gestuelle désordonnée, accoutrement de berger, il surjoue le cliché du berger peulh accusé de vol à l’encontre de son employeur. La fierté en bandoulière, la modestie en moins, il s’oppose avec véhémence aux décisions du «Persidan», poussant l’outrecuidance jusqu’à refuser la légitimité de la Cour. Lui, c’est Moussa Diallo à l’état civil, 35 ans et membre de la troupe «Xaley Cambérène». Quand il n’est pas Galadio Sow, Moussa, physique svelte d’épouvantail, teint basané, se mue en assesseur ou en greffier donnant parfois la réplique au «Persidan» Moustapha Gaye. «J’ai eu à interpréter le rôle du greffier, en remplacement de Cheikh Oumar Kabo, pris alors par d’autres engagements. J’ai essayé et cela a plu au scénariste, qui a décidé de me maintenir. Depuis, je me rends au tribunal pour voir comment les juristes s’y prennent», sourit-il dans une moue comique. Et pourtant, avant de s’y habituer, le rôle de greffier lui filait des sueurs froides. Il confie : «Ce rôle me collait la frousse. J’avais des appréhensions quand je l’interprétais. J’ai même craint, un moment, que les juristes nous reprennent et demandent qu’on suspende le sketch à cause de mes pitreries.» Plus de peur que de mal ! Aujourd’hui, le sketch se révèle être un franc succès. Mais Moussa n’en garde pas moins les pieds sur terre. Même s’il est parfois en lévitation. Il raconte : «Le succès ne me monte pas à la tête. Cela me fait sourire de temps à autre quand les gens viennent jusqu’à mon atelier pour me demander si c’est bien moi qui joue dans «Rirou tribunal» ou m’appellent juste pour entendre ma voix et raccrocher. Cela me fait marrer et je me dis que c’est la rançon du succès, mais je ne prends pas le melon pour autant.» Passionné de théâtre, Moussa intègre le monde du 7e art comme d’autres  entrent en religion. La foi en bandoulière et le «culot» d’un bizut. Il fait ses premiers pas dans l’Asc «Dental» de Cambérène en 1989 et se retrouve sous la coupe de Moustapha Gaye, celui-là même qui joue le rôle du «Persidan» dans «Rirou tribunal». Il migre quelques années plus tard à la troupe «Xaley Cambérène», coachée par le scénariste Gora Ndiaye. Natif de Cambérène, Moussa n’a pas fait des études poussées, qu’il clôt en classe de Cm2. Il s’initie par la suite au métier d’électricien en automobile jusqu’en 1991. En collaboration avec son frère, il ouvre un atelier et exerce aujourd’hui le métier de fournisseur en matériaux de construction. Et si le théâtre a ouvert les portes du succès à ce papa aujourd’hui monogame, il lui a causé bien des déboires. Comme son divorce avec l’une de ses femmes.

MANE DIOP, 23 ANS, AVOCATE ETASSISOR (Assesseur)

La belliqueuse

Son rôle de prostituée (Episode 7 «Kooba Yi») dans le sketch ne lui a pas valu que des honneurs. Loin de là, Mira ou Mané Diop, à l’état civil, a connu le revers du succès. «Ce rôle m’a beaucoup desservie. Quand je traverse la rue par exemple, je sens le regard parfois méprisant des gens sur moi. Certains gardent de ma personne une image négative. Ils confondent les rôles», souffle-t-elle, un tantinet timorée dans l’enceinte de la salle des sports de Cambérène où la troupe fait ses répétitions. Les paupières alourdies par des cils artificiels, peau à la dépigmentation incertaine, moulée dans une paire de leggins noir sur un top débardeur vert, la jeune divorcée de 23 ans et maman d’une fille, contraste avec la prostituée pleine d’assurance ou encore avec l’avocate pleine de verve dans le sketch. Tellement sa timidité suinte dans chacun de ses gestes. Regard obstinément fixé sur le carrelage terne du sol, la jeune actrice, qui a arrêté ses études en classe de Cm2, balance anxieusement sur sa chaise. Telle une enfant intimidée, Mané Diop, novice dans le milieu, confesse des débuts difficiles. «A mes débuts sur les planches, j’étais constamment sous pression. Quand Gora m’a proposé un rôle dans le sketch, je n’ai pas fermé l’œil de la nuit. Mais l’exercice aidant, j’y parviens aujourd’hui sans grande difficulté», souffle-t-elle, avant de confier que «Rirou tribunal» a transformé positivement sa façon de faire, de s’habiller et de se comporter. Comme quoi, la télé, ça peut changer une vie. Positivement !

VIEUX MAC FAYE, CONCEPTEUR

«Avec Rirou tribunal, j’ai voulu montrer que la justice est très humaine»

D’où vous est venue l’idée de ce sketch ?

«Je capitalise une expérience de 40 ans comme greffier. Il y avait à boire et à manger dans ce milieu. Mon expérience de greffier m’a poussé à mettre en scène ce sketch pour montrer aux téléspectateurs sénégalais que la justice est très humaine, parce que c’est un individu qui rend la justice. Elle va au-delà de l’Homme. Derrière la robe que porte le président, il y a un individu, avec ses failles et sa sensibilité, qui administre la justice selon son tempérament. D’autre part, on a voulu aussi montrer sa solennité. Car la justice est assez sérieuse. C’est le carrefour de la vie.

Quand est-ce qu’a germé en vous l’idée de parodier la justice ?

Cela a toujours été en moi. Quand j’étais dans une salle d’audience, je notais tout ce qui s’y passait. J’ai voulu rendre cette ambiance tragi-comique des salles d’audience à travers une fiction. J’avais gardé tout cela en moi et je me disais toujours qu’un jour ou l’autre, j’arriverai à sortir tout cela. Mais ce qui est le plus important, c’est qu’à travers ma démarche, j’ai voulu rendre hommage à la justice sénégalaise.

Et vous vous êtes dit qu’en usant de l’humour, le message passerait mieux ?

Effectivement ! J’ai pensé qu’en usant de l’humour, le message serait plus accessible et moins rébarbatif.

«Rirou tribunal» est votre bébé. Pensez-vous en faire des saisons ?

Je ne me suis pas arrêté à un nombre d’épisodes ou de saisons. Non. Du moment que, comme j’ai dit plus haut, il y a à boire et à manger dans les faits de société, on ne compte pas s’arrêter. On va continuer à rigoler. Le tournage se fait suivant un feeling organisé.

N’aviez-vous pas peur de vous attirer les foudres de Dame justice en la parodiant ?

Bien entendu ! Mais il faut savoir que dans la vie, on tourne aujourd’hui tout en dérision. En France, nous avons les «Guignols de l’info», par exemple, mais il faut savoir qu’il y a de la bonne et de la mauvaise parodie.

Jusqu’où ira «Rirou Tribunal» ?

Pour le moment, je ne sais pas. On va faire une pause dans six mois, certainement pour voir si l’on peut adopter une autre formule, mais on restera dans le même concept. Les épisodes qui sont diffusés actuellement ont été tournés depuis le mois de Ramadan. Ce sketch est produit par ma maison de production, «Arc en Sons», en collaboration avec la 2Stv. Il a été financé à hauteur d’un peu moins de 10 millions.

GORA NDIAYE, METTEUR EN SCENE

«A travers ces sketchs, nous essayons d’allier le pertinent et l’impertinent»

«Je suis le metteur en scène de la troupe et je capitalise 20 ans d’expérience dans le métier. L’idée du sketch est venue de Vieux Mac Faye. Comme je ne connais pas grand-chose à la justice, c’est Vieux Mac qui nous guide et nous oriente. A travers ces sketchs, nous essayons d’allier le pertinent et l’impertinent. Au sein de la troupe, on discute des thèmes, je les mets en scène et la maison de production de Vieux Mac Faye se charge de la production. Chaque acteur reçoit son scénario, qu’il répète et interprète le jour du tournage. La collaboration avec Vieux Mac Faye s’est faite naturellement. C’est une des actrices de la troupe (Tacko Guèye alias Deureum, animatrice à la Tfm) qui nous a mis en rapport avec Vieux Mac Faye, qui avait l’idée de mettre en scène ce sketch. C’est ainsi qu’est née la collaboration.»

IGFM




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