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Situation économique du Sénégal : Amadou Ba taille les arguments de l'ancien PM Mamadou Lamine Loum


Mardi 18 Août 2015

La situation économique du Sénégal telle que décrite par Mamadou Lamine Loum n’est pas du goût du ministre de l’Economie, des Finances et du Plan. Amadou Ba a pris un par un les arguments de l’ancien chef du Gouvernement pour les démonter, chiffres et faits à l’appui.

L'ancien Premier ministre, Mamadou Lamine Loum, avait animé une conférence publique sur le thème «les constitutions africaines à l’épreuve du développement et de la démocratie : l’exemple du Sénégal». Evoquant la gestion des ressources publiques, Mamadou Lamine Loum a indiqué que ces dernières sont mal allouées aux secteurs et zones géographiques du pays. Un argument que ne partage pas le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan.
Interrogé, hier, par Libération en marge de sa visite dans les nouveaux locaux de la Direction générale du plan et des politiques économiques (Dgppe), Amadou Ba affirme : «il y a lieu de préciser que le ministère de l’Economie, des Finances et du Plan a assuré un parfait alignement du budget au Pse. En effet, à l’occasion de l’élaboration de LFI 2015, un travail important de restructuration du budget a permis d’améliorer sensiblement la qualité de l’allocation des ressources entre les dépenses de fonctionnement et celles d’investissement pour accompagner la mise en œuvre du Pse.»
Par ailleurs, là où M. Loum indique que l’extraversion et la vulnérabilité sont les maîtres mots de la finance publique au Sénégal, l’argentier de l’Etat rappelle à l’attention de l’ancien chef de Gouvernement «qu’en arrivant au pouvoir en 2012, le Président Macky Sall a effectivement hérité d’une situation difficile au plan des finances publiques, avec un déficit budgétaire de 6,7% du Pib en 2011. Toutefois, les mesures initiées par le Chef de l’Etat ont permis d’améliorer très sensiblement la situation des finances publiques, caractérisées aujourd’hui par un déficit public attendu à 4,7% en 2015, soit une réduction de 2 points en 4 ans. Ces réformes concernent notamment l’entrée en vigueur en janvier 2013 du nouveau Code général des impôts et la réforme du Code général des douanes qui ont permis de doter le pays d’un système fiscal plus simple, plus équitable et plus efficace. La modernisation de l’administration financière et la dématérialisation des procédures ont aussi favorisé l’élargissement de l’assiette fiscale.»
Parallèlement, renseigne Amadou Ba, «l’Etat a entamé des mesures de rationalisation des dépenses publiques à travers la réduction des dépenses non productives, des dépenses permanentes (eau, électricité, téléphone) et non prioritaires pour accroître les marges de manœuvre budgétaire afin de financer les investissements et les secteurs sociaux (protection sociale, éducation, santé, hydraulique, assainissement).»

Loum renvoyé à sa gestion...

Qui plus, dans le domaine de la gestion de la commande publique, «l’Etat a procédé à la révision du code des marchés publics dans le souci de concilier l’exigence de transparence et la célérité, pour une plus grande efficacité de la dépense publique. Un large consensus a été obtenu sur la réduction des délais réglementaires, le relèvement des seuils de passation et de revue a priori, la prise en compte des offres spontanées et des accords-cadres ainsi que le renforcement de l’accès des entreprises nationales à la commande publique», d’après l’argentier de l’Etat.
Quand M. Loum souligne que le pays traverse une crise dans tous les secteurs, que l’agriculture est peu productive, la pêche surexploitée, le chômage est endémique, le patriotisme économique est en berne et n’a pas une application systémique, Amadou Bâ étouffe de rage : «Nous voudrions quand même rappeler à M. Loum que tous ces problèmes cités résultent des politiques antérieures. M. Loum doit se rappeler que le taux de croissance annuel moyen de l’économie enregistré sur la période 1960-1993 (environ 2,7 % par an) n’a guère permis une amélioration des revenus par tête et de l’emploi.
En outre, le Plan mis en place au début des années 1990, composé d’un ensemble de mesures très simples (programmes de départ volontaire, réductions de salaires dans la fonction publique, etc.) n’a pas donné des résultats meilleurs. La croissance réalisée notamment après 1994 n’a pas été de qualité. Elle était largement tirée par des sous-secteurs qui n’ont pas été suffisamment pourvoyeurs d’emplois (huileries, traitement de produits halieutiques, phosphates, tourisme et télécommunications).»

«Cette situation décrite par Mamadou Lamine Loum n’est pas une nouveauté... »

Par ailleurs, «elle s’est avérée fragile du fait de la faible productivité de l’agriculture, de la compétitivité insuffisante des secteurs d’offre et de leur vulnérabilité aux chocs exogènes (sécheresses, fluctuations des cours des matières premières). Cette situation décrite par M. le Premier ministre Loum n’est donc pas une nouveauté et elle est largement commentée dans le Plan Sénégal émergent, la nouvelle vision du Président Macky Sall qui vise à consolider les moteurs actuels de la croissance (télécommunications et secteur financier) et à développer quatre nouveaux moteurs autour de l’agriculture et l’agrobusiness, de l’habitat social, du tourisme, et du secteur minier. Cette stratégie s’inscrit dans une option de développement plus équilibré, de promotion de terroirs et des pôles économiques viables afin de stimuler tout le potentiel de croissance dont dispose notre pays», selon Amadou Ba.
C’est pourquoi, selon lui, «il est plus difficile de comprendre les propos de l’ancien Premier ministre, ancien ministre de l’Economie et des Finances, quand il souligne que le pays n’a pas encore de plan ni de vision prospective. En effet, conscient du fait que les mesures de court terme ne suffisent pas pour améliorer sensiblement les conditions de vie des populations, le Président Macky Sall a lancé la réflexion pour doter notre pays d’une stratégie de développement économique et social de premier plan.»
Selon l’argentier de l’Etat, «cette réflexion a donné naissance au Pse qui tire les leçons du passé. Le Pse a pour objectif de fixer le cap, préciser la méthode, et créer la dynamique qui, au-delà des régimes politiques ou de considérations partisanes qu’il a vocation à transcender, inscrira le Sénégal parmi les économies à forte croissance, et en réel progrès social dans un horizon de dix (10) à vingt (20) ans. Ce modèle de développement, qui vise l’émergence dans la solidarité à l’horizon 2035, repose sur trois principaux axes : la transformation structurelle de l’économie et croissance, le capital humain, la protection sociale et développe- ment durable mais aussi la gouvernance, les institutions, la paix et la sécurité.»
Enfin, Amadou Ba estime que «Le Plan Sénégal émergent constitue une approche nouvelle dans la planification stratégique pour notre pays. Son apport clé par rapport à l’existant a consisté à décliner notre ambition nationale de développement selon une approche opérationnelle et lisible pour nos partenaires stratégiques. Cette rupture dans l’approche doit être appréhendée à travers le souci premier et exigeant de doter notre pays d’un agenda pour une croissance économique forte, soutenable, et inclusive.»
DAKARACTU





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