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Sédhiou- Ce qu'Abel Diassy a dit à ses parents le 23 mars: Les dernières confidences d'un naufragé


Mercredi 29 Avril 2015

SENXIBAR- Taiba, dans la commune de Sakar( région de Sédhiou), recense sa première victime suite au naufrage de 800 migrants dans la méditerranée. Parti explorer les voies de l'émigration clandestine pour changer sa situation familiale, le jeune Abel Diassy est resté dans les eaux. Sa famille dans l'émoi, n'a plus d'espoir. Dans sa parution du jour, le quotidien l'Observateur est allé à sa rencontre et a recueilli les dernières confidences du naufragé faites à ses parents.

D'après l'Observateur, le jeune Abel Diassy était âgé de 18 ans et est la première victime pour l'instant recensée dans la région de Sédhiou. Il était en classe de seconde au lycée de Kolda et vivait avec son grand-frère, mécanicien. Face à la situation difficile de sa famille, il suggère à son frère aîné d'explorer les voies de l'émigration clandestine. C'est ainsi qu'il a quitté les bancs de l'école et retourne au village natal, Taiba avec son frère. D'après le journal, les deux ont saisi leurs parents de leur idée et ceux-ci ont vendu deux boeufs pour leurs enfants. En février 2014, ils quittent le village pour Dakar où ils séjourneront un mois avant d'embarquer pour les côtes libyennes. Ce n'est que le 23 mars 2015 qu'Abel, laissant son grand-frère en Libye, tente de rejoindre l'Italie via le navire naufragé avec les 800 migrants. C'est en pleine mer qu'il envoie un texto à son grand-frère pour lui dire ceci: " dis à papa et à maman de prier pour moi. Je viens juste d'embarquer pour l'Italie. Incha Allah bientôt, leurs souffrances seront de vieux souvenirs car, dès mon arrivée, notre grand-frère Fernando, va embarquer à son tour. Nous deux en Europe, nous allons très vite changer la situation de la famille." L'Obs rapporte toujours que le défunt Abel était toujours préoccupé par la situation de sa famille. Selon son frère aîné, "il ne cessait de dire qu'il trouverait le moyen le plus rapide pour sortir la famille de la pauvreté dans laquelle elle vit." Aujourd'hui, la famille Diassy est presque sans espoir car endeuillée, choquée.





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