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Société

Sa nièce «enlevée» depuis 8 jours, Oustaz Khalifa Dièye et sa famille, dans la tourmente : «Ses ravisseurs demandent une rançon de 500. 000 Fcfa sinon, ils vont la tuer»


Jeudi 20 Novembre 2014

Sur la photo, elle a un visage radieux. Avec un petit sourire pétillant, elle immortalise ces moments avec le célèbre prêcheur, Iran Ndao. Mais depuis 8 jours, Fama Sarr a perdu ce beau sourire. Au bout du fil, sa famille souffre d’entendre ses sanglots désespérés à chaque fois qu’un de ses «ravisseurs» lui permet de parler à ses parents. Des parents qu’elle n’a plus vus depuis le mercredi 12 novembre 2014, jour où elle a disparu. Ses proches, qui parlent de kidnapping, sont dans le désespoir. Face à l’Obs, son oncle, Serigne Babacar Dièye, plus connu sous le nom de oustaz Khalifa Dièye, a raconté le cauchemar de sa famille, qui a perdu sa fille âgée entre 35 ans et 38 ans. Ses deux enfants, qui auraient bien pu reprendre la chanson de Stromae «Papaoutai ?» attendent, le cœur lourd, le retour de leur maman, en chantonnant intérieurement : «Mamaoutai ?»

«Je m’appelle Serigne Babacar Dièye, plus connu sous le nom de oustaz Khalifa Dièye. J’habite Yarakh en face des locaux du quotidien national «Le Soleil», mais ma famille habite à Thiès au quartier «Taakhi Kaw» en face «marché Nguelew». En ce moment, notre famille est dans la tourmente car ma nièce, Fama Sarr, âgée entre 35 et 38 ans, a disparu depuis mercredi 12 novembre 2014. Mère de deux enfants, elle a quitté la maison pour effectuer un «ziar» auprès de Serigne Moustapha Sy, fils de Serigne Abdou Aziz Al Amine à Tivaoune. Elle devait revenir le même jour. Mais vers 22 heures, elle n’était toujours pas revenue. Comme nous avons une partie de la famille à Tivaoune, avec mon grand frère qui a une maison là-bas, on s’est dit qu’elle avait passé la nuit là-bas. Seulement, lorsqu’on a essayé de la joindre le lendemain, on est tombé sur la boîte vocale. Les choses commencent alors à devenir sérieuses en prenant une dimension que l’on n’imaginait pas. On a demandé à la femme de mon grand-frère si Fama Sarr était chez eux. Mais le choc a été brutal. Elle nous a dit que Fama avait quitté la maison depuis la veille. Elle était aussi surprise que nous, parce que Fama lui avait dit qu’elle retournait à Thiès. Avec cette réponse inattendue, on a encaissé le coup, en concluant qu’il y avait forcément un truc louche. Là, on a vite saisi les pandores, en nous rendant à la brigade de gendarmerie de Thiès, et au commissariat central. Depuis lors, on ne cesse de faire le tour des marabouts. Ils nous disent qu’elle a été prise en otage mais qu’elle va revenir. Cependant, il faudra faire beaucoup de sacrifices pour la faire revenir et communiquer grandement sur sa disparition sinon, elle ne reviendra pas …

«En larmes, Fama nous a dit qu’elle a été prise en otage avec deux filles et un garçon.»

…Le vendredi vers 18 heures 30 minutes, elle a appelé sur le téléphone de la femme de mon grand frère, Ndèye Fall Samb. Mais pas avec son téléphone. Elle a utilisé un autre numéro. Au bout du fil, elle s’est mise à pleurer. Là, on voulait savoir où est-ce qu’elle était et pourquoi elle ne revenait pas à la maison. En larmes, Fama nous a dit qu’elle a été prise en otage avec deux filles et un garçon. Quand on lui a demandé où elle se trouvait, elle nous a dit être dans une localité appelée «Bignona». Mais la communication n’a pas pu durer car un homme lui disait : Donne-moi mon téléphone, tu ne m’avais pas dit ça ! Le téléphone a été arraché et la communication interrompue. Automatiquement, on a pensé à la Casamance. On est parti(s) tout raconter aux limiers. Le commissaire nous ont fait savoir qu’il y avait à Tivaoune une localité qui s’appelle Bignona. Ils ont promis d’y faire une descente. Immédiatement, j’ai appelé serigne Moustapha, fils de serigne Abdou, qui a envoyé une délégation comprenant son chambellan au commissariat et à la gendarmerie de Tivaoune. Ils ont fait la déposition. Depuis vendredi, on n’a plus aucune nouvelle. Le dimanche, on est reparti(s) à Thiès. Vers 16 heures 30 minutes, on lui a remis un autre numéro. Au bout du fil, on lui a encore demandé où elle se trouvait. Elle nous a répété qu’elle a été enlevée et ses ravisseurs disent qu’ils étaient à 250 kilomètres de la Casamance. Ensuite, elle a coupé. Quand on a essayé de la rappeler, elle était injoignable. Et c’était comme ça toutes les fois qu’elle nous a joints au téléphone…

«Le dimanche, elle a appelé et ses ravisseurs lui ont dit qu’ils avaient traversé le bac…»

…On a donc décidé de remettre le numéro à toute la famille afin que les gens essaient de la joindre. Toutes les 5 minutes, le gens appelaient. Le dimanche, un membre de notre famille, Ismaila Dieng, qui habite Kaolack, est tombé sur Fama, qui a encore commencé à pleurer. Quand il lui a demandé où elle était, Fama a répondu que ses ravisseurs lui ont dit qu’ils avaient traversé le bacj, mais qu’elle ne savait pas lequel et ne savait pas où ils se trouvaient exactement. Ensuite, elle a coupé la communication. On est allé(s) au commissariat où on nous a remis une lettre pour déposer le numéro à la Sonatel de Thiès. Mardi dernier, je suis passé à la brigade de recherches de Colobane, j’ai appelé à Thiès et on m’a rapporté que ma nièce avait appelé avec un autre numéro et que ses ravisseurs lui demandaient 500.000 Fcfa sinon, ils allaient la tuer. Mais les ravisseurs ne se sont toujours pas présentés. Vous savez, c’est une femme qui n’a pas l’habitude de faire des choses louches. Elle met la famille au courant de tout ce qu’elle fait. Même si elle voyage et qu’elle doit passer la nuit, elle appelle et informe son mari. D’ailleurs, Fama l’a appelé avant d’aller à Tivaoune. Et lorsqu’elle était dans le salon du marabout, elle a joint son mari, qui a discuté avec le marabout. Pour vous dire que Fama est une femme exemplaire, qui ne faisait rien sans prévenir sa famille et son mari. C’est la première fois qu’une chose pareille lui arrive. On la recherche partout. Le frère de son mari dit avoir même confectionné des affiches avec un numéro de téléphone. Même son mari a appelé dans une émission de «Modou Modou» pour faire passer le message. Nous poursuivons nos recherches et espérons, avec l’aide des médias, retrouver notre fille.»

GFM





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