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SORTI DU COULOIR: Aux Etats-Unis, un 300e condamné libéré grâce à l’ADN


Lundi 1 Octobre 2012

Après seize ans en prison dont quinze dans le « couloir de la mort » en Louisiane, aux Etats-Unis, Damon Thibodeaux, 38 ans, a été libéré vendredi.

Il avait été accusé à tort du viol et du meurtre de sa cousine de 14 ans, sur la base de ses seuls aveux. Des tests ADN ont prouvé son innocence.

Peu après sa libération, il a raconté ce qu’il ressentait.

« On en rêve tous les jours, mais ce n’est pas la même chose de le vivre réellement. C’est surréaliste de marcher ainsi [à l’extérieur de la prison].

Ce n’est pas une chose pour laquelle on peut se préparer, quand on a vécu dans ces conditions pendant si longtemps. »

Un journaliste lui a demandé comment il se sentait maintenant. Sa réponse a fusé et fait rire l’assistance : « Libre ! »

Des aveux obtenus sous pression

Cette libération met en lumière une nouvelle fois l’action d’une organisation indépendante, Innocence Project, dont le but est de disculper des personnes condamnées à tort grâce aux tests ADN.

C’est en 2007 qu’une contre-enquête a été initiée sur le cas Thibodeaux. Les tests ADN ont alors prouvé qu’il n’avait aucune connexion avec le meurtre. Ils ont aussi établi que la victime, contrairement aux aveux recueillis, n’avait pas été violée.

L’enquête s’est par ailleurs intéressée aux raisons qui ont conduit Thibodeaux à s’accuser d’un crime qui lui était étranger : la fatigue, la vulnérabilité et la peur de la peine de mort.

Dans un premier temps, le suspect avait nié le meurtre. Puis il l’avait avoué après huit heures trente d’interrogatoire. Seules 54 minutes étaient enregistrées.

A la fin de la même journée, Thibodeaux s’était rétracté, indiquant qu’il avait fini par dire ce que les policiers, qui le menaçaient d’une condamnation à mort, voulaient entendre, qu’il avait faim et qu’il était épuisé.

L’ADN ne peut régler tous les cas litigieux

« De multiples détails rendaient cette confession incohérente avec le crime », note Innocence Project dans la page consacrée à Thibodeaux sur son site.

Selon l’organisation, Damon Thibodeaux est la 300e personne disculpée grâce aux tests ADN aux Etats-Unis.

Dans « L’Accusé » (« The Innocent Man »), l’auteur américain de best-sellers John Grisham raconte étape par étape l’action de l’ONG. Le livre retrace l’une des affaires les plus connues dans le pays : la condamnation à mort d’un ancien joueur de baseball, Ron Williamson, pour le viol et le meurtre d’une serveuse. L’homme a passé onze ans en prison avant d’être blanchi en 1999.

Mais seule une minorité de cas litigieux peut se prêter à des tests ADN, notamment ceux dans lesquels un viol a été commis.
REBEUSS.COM via Rue 89.com





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