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Devant les grilles de l’Assemblée nationale, des milliers de Sénégalais s’étaient massés pour rejeter le «ticket présidentiel» du Président Abdoulaye Wade, qualifié de projet de dévolution monarchique en faveur de son fils Karim. Amenée par des organisations de la Société civile comme Y en a marre, la Raddho, le Forum civil, entre autres et bien sûr les partis de l’opposition de l’époque, la déferlante humaine va contraindre le gouvernement à retirer le projet en passe d’être adopté par la Majorité parlementaire libérale. La «victoire du peuple» est si importante pour la suite du mandat de Wade que ce 23 juin 2011 sera immortalisé par un mouvement éponyme : M23. Il élargit ses revendications au renforcement de la démocratie, à la reddition des comptes, à la transparence dans la gestion des affaires publiques. C’est le compte à rebours du régime libéral qui sera balayé le 25 mars 2012.
Mort de Mamadou Diop : un procès contesté par le M23
Dans ce combat, l’étudiant Mamadou Diop, un des plus illustres, perd la vie à la Place de l’Obélisque du fait d’une logique du «tout répressif» auquel s’est abonné un régime aux abois. Un 31 janvier 2012 parmi les journées noires que le Sénégal a connues, comme celle de Balla Gaye, un autre étudiant tué par balle avant Mamadou Diop. Aujourd’hui, le siège du M23 porte le nom du Mbourois. Cependant, avec l’avènement de Macky Sall qui se présentait comme le chantre de la «rupture», les combats du M23 restent toujours d’actualité. 5 ans après. Le verdict du procès de Mamadou Diop, vidé en janvier 2014 est contesté. En effet, Tamsir Ousmane Thiam, qui conduisait le véhicule appelé «dragon», écope d’une peine de 2 ans ferme tandis que l’autre policier, Wagane Souaré, qui était l’assistant du conducteur, a pris 3 mois ferme. Mamadou Mbodj et Cie qui trouvent ces peines «légères» et celles des jeunes de Colobane condamnés à 20 ans pour avoir tué un policier «lourdes». Le M23 continue de réclamer des poursuites contre le commissaire Arona Sy et le ministre de l’Intérieur de l’époque, Me Ousmane Ngom qui, comme son mouvement Libéral ça Kanam (en avant) dit désormais «Macky ça Kanam».
LEQUOTIDIEN
