Suite à l’annonce d’un grand rassemblement à la place de l’Obélisque avec un million de Sénégalais pour s’insurger, notamment, contre les dérives du régime, des proches du pouvoir ne cessent, par leurs sorties médiatiques, de s’en prendre à Fadel Barro et Cie. « Corrompus, instrumentalisés et comploteurs contre le pouvoir » ; c’est en substance le florilège de qualificatifs utilisés par des ministres de la République, d’honorables députés, des Directeurs généraux et des jeunes de l’Apr pour désigner les membres de « Y en a marre ».
La panique est telle que tous les meetings et rencontres organisés par le camp de la mouvance présidentielle sont transformés en une véritable séance de tirs groupés contre «Y en a marre». Un réquisitoire sans précédent à tel point que l’essentiel semble être oublié. Un état de fait qui, sans nul doute, donne plus de tonus et de crédibilité au mouvement de la société civile. Les mots ont manqué à certains proches du chef de l’Etat pour qualifier «Y en a marre». Fou Malade, Thiat et Kilifa, entre autres, sont dénigrés, accusés d’être corrompus, pis, de comploter contre le pouvoir en place.
Par leur manière de faire, cette horde de responsables confirme que le pouvoir rend fou sous nos cieux. Déduisant qu’ils ont mené, hier, le combat aux côtés de ce mouvement citoyen face aux dérives du pouvoir libéral en 2011 et 2012, ils doivent comprendre que ce même procédé reste toujours vivace contre tout pouvoir pour lui rappeler ses prérogatives en cas de dérives. Ils doivent se rappeler que les marches, les protestations contre le régime en place, n’ont pas commencé avec Macky Sall et ne prendront pas fin avec lui. C’est pourquoi, l’homme du 25 mars 2012, en homme de paix, comme l’atteste son élection, doit prendre ses responsabilités et rappeler les agitateurs à la raison. Youssou Touré, en bon responsable politique, demande à ceux qui envisagent d’organiser une contre-marche le 7 avril d’y renoncer. Il leur rappelle le caractère démocratique de notre pays qui doit accepter la contradiction des opinions, car c’est de là qu’émergeront les idées et le Sénégal, également, n’en sortira que grandi.
Soucieux de la cohésion sociale, à l’image de tous les Sénégalais épris de paix, Youssou Touré a administré une belle leçon à ses amis du pouvoir qui s’entêtent toujours.
D’ores et déjà, ces derniers doivent savoir que l’on ne peut pas arrêter la mer avec ses mains. C’est-à-dire, ce n’est pas avec leurs menaces que «Y en a marre», qui a déjà eu le soutien des partis de l’opposition et du peuple, va renoncer à sa manifestation, sauf si l’autorité administrative, chargée de délivrer l’autorisation de marche, ne donne pas de suite favorable à sa requête. De grâce, M. le Préfet, laissez «Y en a marre» marcher ; ainsi va la démocratie. Si les tenants du pouvoir trouvent leur bilan satisfaisant, il existe plusieurs manières de le manifester, mais ce n’est pas en s’opposant à toute manifestation contre le régime. Ça ne sera que peine perdue. Du vrai gâchis !