REVUE DE PRESSE: Les quotidiens célèbrent la victoire de Macky Sall

Les principaux quotidiens parvenus lundi à l’APS s’enthousiasment autant qu’ils se passent des mots pour commenter la victoire annoncée de Macky Sall, qui devrait devenir le quatrième président du Sénégal, suivant les tendances lourdes des résultats du second tour de la présidentielle tenu dimanche.

‘’Macky Sall vainqueur’’ du second tour de la présidentielle à l’issue d’un scrutin ‘’calme et transparent’’, affiche Le Soleil dont le titre est illustré par une photo du challenger du président sortant la main levée, le sourire aux lèvres.

Le journal relève que Me Wade ‘’félicite son adversaire’’ dès les premières tendances connues et avant même la proclamation des résultats partiels d’un scrutin qui ‘’a mis sur la sellette deux hommes qui entrent ainsi, par la grande porte, dans l’histoire politique du Sénégal’’, écrit l’éditorialiste du Soleil.

‘’Après 2000, l’année où Me Wade avait pris le dessus sur Abdou Diouf, pour une première alternance politique que le monde entier avait magnifiée, le Sénégal renoue avec une deuxième alternance, survenue dans le calme, la sérénité, la transparence’’, ajoute-t-il.

De nombreux quotidiens rapportent, suivant des titres variés, cette même information. ‘’Wade félicite Macky. Vive la République ! Vive la démocratie !’’, s’enthousiasme Rewmi quotidien. ‘’Me Wade félicite Macky Sall’’, note simplement Focus. ‘’Le choix du peuple’’, ajoute Le Point au sujet de l’élection de Macky Sall.

‘’Et de deux…’’, souligne Sud Quotidien, en allusion à l’alternance alternée avec cette victoire de l’ancien Premier ministre du président sortant auquel il était opposé pour le duel final. Macky Sall avait rallié à sa cause les 12 candidats recalés à l’issue du premier tour, en plus des organisations politiques et sociales opposées à une candidature de Me Wade pour un troisième mandat.

’’Hier (dimanche, jour du scrutin), la majorité des Sénégalais ont voté, ont exprimé en un seul acte, leur rejet et leur espoir. Rejet clair, et sans équivoque d’un troisième mandat, même amputé de deux ans, comme promis par Maître, mais aussi rejet d’une gestion de l’Etat essentiellement clanique, opaque, basée sur la ruse’’, analyse le journal dans sa chronique du jour.

‘’L’élève prend la place du maître’’, relève Thiey Le Journal. Il affiche à sa une photo sans doute d’une autre époque, représentant l’ancien Premier ministre en discussion avec son ex-mentor, dans une apparente complicité renvoyant au temps où le premier a été le dévoué du second à la tête de l’Etat et même au sein du Parti démocratique sénégalais (PDS).

Mais une nouvelle ère commence, à en croire la plupart des quotidiens. ‘’Le Sopi est mort. Vive le Yaakaar !’’, s’exclame donc La Tribune, se jouant des slogans fétiches qui ont fait accéder les deux hommes au pouvoir : Sopi (changement) pour le président sortant, Yaakaar (l’espoir) dans le cas du président nouvellement élu.

‘’Abdoulaye Wade aura mis douze ans pour comprendre qu’on ne peut se battre seul contre tous, selon une maxime énoncée par la sagesse populaire (…)’’ que le président sortant n’a compris qu’à l’issue d’un ‘’cheminement long de douze ans de pouvoir solitaire (…), par l’expérience et la chute’’, commente la Tribune.

‘’C’était l’ambiance des grands jours au quartier général de la coalition Macky2012 hier jusque tard dans la nuit. Les militants et autres sympathisants de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar se sont tôt mis dans la peau des vainqueurs’’, rapporte encore La Tribune.

‘’Les Wade, terminus’’, écrit Enquête dont la manchette est inspirée du langage du transport pour annoncer la chute du président sortant soupçonné par une large frange de l’opinion de chercher un troisième mandat pour son fils, Karim, qui siège déjà dans le gouvernement.

‘’C’est finalement, et bien heureusement, le peuple sénégalais qui en sort grandi. Il vient encore de prouver qu’il est bien en avance non seulement sur sa classe politique mais aussi sur ses élites de tous genres. Tout le monde redoutait encore une fois le pire, que le peuple opte pour la violence ou pour l’immobilisme’’, écrit Enquête.

‘’Les Wade out’’, renchérit Walf Grand-place affichant un photomontage de la famille Wade au complet ainsi que de leur soutien Béthio Thioune dont la consigne de vote en faveur du président sortant ne semble avoir beaucoup pesé sur le résultat.

‘’Ah ! Dieu…Wade’’, affiche dans sa manchette du jour Le Quotidien, selon un jeu de mots bien subtil qui ne manque par ailleurs pas de sous-entendus. Parlant en effet du président battu, ce journal écrit : ‘’Il valait mieux qu’il entendît les voix qui ne lui voulaient pas que du mal en tentant de le dissuader de convoiter un troisième mandat de trop’’.

‘’Mais, poursuit Le Quotidien, c’était peut-être trop demander à Wade qui avait fini par se prendre comme (sic) un Dieu régnant sur nos existences qu’il croyait résignées sous la splendeur de son génie sans pareil. Mais, hier, il est descendu de son promontoire divin. Ah, Dieu…Wade. Du moins adieu pour ce qui est du fauteuil présidentiel !’’.

‘’Le monde des Wade s’effondre’’, juge Le Populaire annonçant la fin de la ‘’dévolution monarchique’’ du pouvoir’’. ‘’Hier, nous avons échappé à une dévolution monarchique du pouvoir – que nos peurs à ce sujet fussent justifiées ou non n’ayant ici aucune importance, parce qu’elles ont existé et nous ont fait agir’’, ajoute ce quotidien.

‘’Wade battu par KO’’, estime pour sa part Walfadjri, selon qui le vote de dimanche ‘’qui était plein de suspense a fini de révéler ses secrets, hier, aux environs de 22 heures’’, en consacrant la victoire finale de Macky Sall ‘’sur son adversaire et ex-mentor avec un score avoisinant 68%’’.

Le quotidien L’Office, moins enthousiasmé pour la circonstance, termine la chronique liée à la victoire de Macky Sall en présentant à travers sa manchette le nouvel élu comme un ‘’président sous haute surveillance’’. Macky Sall ‘’a du boulot’’ après avoir conquis la magistrature suprême, rappelle ce journal.

‘’La restauration des institutions, la restauration de la morale républicaine, la remise à l’endroit de la bonne gouvernance, qui l’attendent sur le chemin de ce premier mandat, font de Macky Sall un véritable +sujet d’expérience+’’, juge L’Office.
(APS)