REVUE DE PRESSE: Les journaux commentent les propos de ministres sur la situation économique

‘’Des éclairages du président de la République, du Premier ministre, du ministre de l’Economie et des Finances et des autres [ministres], nous [apprenons] que le Sénégal est dans une situation extrêmement grave’’, a affirmé Mbaye Ndiaye, le ministre de l’Intérieur, au sortir du premier conseil des ministres du premier gouvernement de l’ère Macky Sall. Une information corroborée par le ministre délégué chargé du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo.

Cette situation inspire à Rewmi Quotidien le titre suivant : ‘’La République pillée’’. Selon ce journal, le nouveau chef de l’Etat ‘’a instruit’’ la Direction générale des douanes et celle des impôts et domaines de ‘’venir à sa rescousse, pour renflouer les caisses de l’Etat et faire face aux urgences’’. Cela, après avoir constaté que ‘’le défunt régime n’a rien laissé dans les caisses’’.

’’Le pouvoir s’affole’’, titre EnQuête à sa une. La situation financière et économique du pays explique cet affolement, selon le journal qui dénonce la ‘’faute gouvernementale’’ commise par le ministre de l’Intérieur et le ministre délégué chargé du Budget.

Direct Info se fait l’écho des ‘’cris d’alarme des ministres de l’Intérieur et du Budget’’ qui, publiquement, déclarent que les caisses de l’Etat sont vides.

‘’Si elles (les nouvelles autorités) comptent ainsi ameuter la communauté des bailleurs […], c’est enfoncer des portes ouvertes’’, avertit EnQuête. Il dénonce ‘’les cris d’orfraie au risque d’apeurer et détourner les investisseurs et prêteurs privés potentiels du Sénégal, qui en a tant besoin après avoir été saboté par le clan Wade’’.

Sud Quotidien parle de ‘’caisses vides’’, un vocable que relativise le ministre du Budget dans le journal : ‘’Bon, [en matière de] budget, +caisses vides+, ça n’a pas de sens. C’est quelque chose d’assez élastique. Ce qui est constant, c’est que nous avons trouvé des dépenses qui ont dépassé les recettes.’’

Le Populaire annonce que ‘’les enquêtes sur la disparition des biens de l’Etat au palais commencent à prendre forme’’, puisque ‘’des gros bonnets du régime défait […] sont dans le collimateur des enquêteurs de la gendarmerie et de la police, qui traquent les pilleurs de la République’’.

La Tribune est d’avis que ‘’le président (Macky Sall) ne peut s’arrêter à crier’’ aux pilleurs. ‘’Il lui reste à les attraper et à les faire juger’’, lit-on dans le journal.

Le Quotidien annonce la ‘’disparition du véhicule présidentiel’’ et des ‘’tensions de trésorerie’’. ‘’Que retiendra-t-on, après son départ du palais présidentiel, sinon des fonds politiques raclés à fond, un parc automobile sans automobile, des salons démeublés ?’’, s’interroge le même journal, parlant de l’ex-président de la République Abdoulaye Wade. Ce journal révèle que ‘’même le fameux véhicule frappé des lettres PR s’est volatilisé comme par enchantement’’.

Le Quotidien et L’As ne disent pas la même chose au sujet du véhicule présidentiel. ’’Le président de la République [est] obligé d’utiliser son véhicule personnel’’, écrit le journal cité en second lieu. ‘’Le nouveau président sort l’ancien véhicule de Diouf du garage’’, lit-on dans le premier.

Walfadjri et Le Soleil consacrent leur Une à autre chose. Le premier journal cité s’intéresse au voyage du président Macky Sall, le 18 avril, en France où, ‘’outre les dossiers économiques, beaucoup d’autres plus ou moins gênants, pourraient être au cœur de ses entretiens avec Nicolas Sarkozy’’, son homologue français.

Le Soleil annonce, citant le Premier ministre Abdoul Mbaye, la mise en place d’‘’un dispositif pour la baisse rapide des prix des denrées de première nécessité’’. ‘’M. Mbaye a expliqué qu’il s’agit d’identifier les voies et moyens permettant de parvenir, dans les délais les plus courts possibles, à une baisse des prix du sucre, du riz et de l’huile’’, rapporte Le Soleil, qui rappelle qu’un conseil interministériel a été consacré jeudi à ce sujet.
(APS)