REVUE DE PRESSE:La violence dans l’arène sénégalaise en exergue

Selon les termes du contrat les liant au promoteur, les deux lutteurs doivent participer à une série de rencontres publiques, en présence de la presse chargée de les couvrir. Le premier face-à-face n’avait pu avoir lieu du fait d’un retard accusé par Balla Gaye 2. Yekini avait décidé de ne pas attendre et était donc reparti pendant que son adversaire était annoncé.

‘’Folie dans l’arène’’, affiche Direct Info. ‘’Les lieutenants de Yekini et de Balla Gaye 2 sont-ils devenus subitement fous avant le combat du 22 avril 2012 ? La question mérite d’être posée au vu de la violence gratuite qui a émaillé le +face to face+ d’hier’’, écrit le journal.

Les deux lutteurs ‘’doivent agir vite pour stopper l’escalade de la folie dans l’arène. Le sport est une école de civilités et non un vivier d’animosité’’, selon Direct Info qui illustre sa une d’images instantanées de la bataille rangée entre les deux camps.

’’Cela commence à en trop faire pour un combat de lutte. Après le face-à-face raté de Thiès pour cause de retard de Balla Gaye 2, Yekini étant reparti sans l’attendre, les retrouvailles d’hier ont avorté du fait d’un sanglant affrontement entre les deux camps’’, rapporte Walf Sports.

’’Il a fallu un renfort de policiers, pour rétablir l’ordre. Si cette tension qui s’installe fait l’affaire du promoteur pour la vente de l’affiche, ce sont surtout les germes d’un drame qu’on sème’’, souligne le quotidien sportif, qui ne se fait pas prier pour retracer le film de ce ‘’sanglant face-à-face’’.

’’Sang face-à-face’’, affiche Le Quotidien dans un jeu de mots suggérant que le duel entre les deux lutteurs n’a pu se tenir du fait de la violence qui a fait couler le sang. ‘’La lutte, prestigieux +sport de chez nous+ et véritable ascenseur social, reste un jeu… de brutes’’, estime Le Quotidien dans son billet du jour.

‘’Après le fiasco de Thiès (où devait se tenir le premier duel oral), le face-à-face d’hier entre Yekini et Balla Gaye 2 a accouché d’une souris. A la place d’une conférence de presse, l’hôtel Radisson Blu, qui devait abriter l’évènement, a été transformé en arène’’, note le journal.

‘’Sauvageries à l’hôtel cinq étoiles’’, renchérit La Tribune. ‘’Les deux lutteurs sont arrivés à un niveau d’adversité qui ne permet plus qu’ils soient ensemble en même temps dans un même cadre. Ils ne peuvent pas se côtoyer pendant plus de cinq minutes’’, constate ce journal.

‘’La farce continue’’, juge Rewmi quotidien, dénonçant l’usage de ‘’machettes et autres armes blanches par les deux camps qui ont transformé le palace (Radisson Blu) en une jungle où tous les coups étaient permis’’.

‘’Machettes, couteaux et sang’’ étaient au rendez-vous, insiste le quotidien spécialisé Sunu Lamb, qui affiche aussi des images distinctes de la bagarre rangée qui a fait ‘’3 blessés graves’’, selon Le Pays au quotidien. ‘’Yekini et Balla Gaye 2 font 3 blessés graves’’, titre ainsi ce journal.

L’Office reprend la même information quasiment dans les mêmes termes et note que le promoteur de ce combat, Luc Nicolaï, ‘’relativise’’ ce qui s’est passé à l’hôtel Radisson Blu, ‘’malgré le sang versé’’. Tout cela ‘’ne semble trop irriter le promoteur’’.

‘’Il faut que les gens comprennent que la lutte est un milieu assez particulier par rapport aux autres sports’’, semble-t-il justifier dans des propos rapportés par le quotidien Le Populaire. Mais, Luc Nicolaï est aussi d’avis que de telles ‘’situations peuvent nuire à la lutte parce que l’esprit de fair-play est très important’’.

La lutte semble primer sur les autres sujets, mais les quotidiens parvenus ce jeudi à l’APS ne semblent pas totalement occulter les sujets politiques. Walfadjri s’intéresse aux risques de poursuites judiciaires auxquelles seraient exposés des barons du pouvoir sortant.

‘’Tous traqués par la justice’’, titre ce journal, en citant d’anciens ministres, des gardes du corps, des responsables du Parti démocratique sénégalais (PDS), alors au pouvoir, des directeurs généraux de sociétés publiques et parapubliques.

‘’Responsables directement ou indirectement d’infractions pénales et de fautes de gestion dans l’exercice de leurs fonctions, ces autorités dépositaires d’un mandat de service public ont longtemps bénéficié de la protection du chef’’, relève le journal.

‘’Aujourd’hui que Wade n’est plus à la tête du pays, ils sont dans le collimateur de la justice et devront bientôt répondre de leurs actes. Fini l’immunité synonyme d’impunité !’’, s’exclame Walfadjri qui évoque la ‘’longue liste des proches de Wade qui vont bientôt rendre visite aux juges’’.

Thiey Le journal rapporte que le régime sortant ‘’dément formellement’’ les informations de presse faisant état d’un ‘’pillage’’ du palais de la République d’où des voitures, de l’argent et des tableaux auraient été emportés avant la passation de pouvoir entre le président élu et son prédécesseur.

Alors que, selon Le Soleil, Moussa Sy, le maire libéral des Parcelles Assainies, ‘’décrie la gestion du PDS’’ et que Babacar Gaye, porte-parole de l’ancien parti au pouvoir ‘’apaise’’ ce jugement, Sud Quotidien se demande si le parti du président sortant se dirigerait vers l’éclatement.

‘’Les défections s’enchaînent et s’accrochent par pans entiers sur l’étendue du territoire national depuis la défaite mémorable du 25 mars dernier. Les décisions, jadis parole d’évangile du maître, sont ouvertement contestées (…) Bref, le Parti démocratique sénégalais (PDS) semble proche de l’implosion’’, note Sud Quotidien.
(APS)