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[RETROSPECTIVE] 2014 Déceptions : Une année, des flops !


Mercredi 31 Décembre 2014

Elle aura marqué les esprits à l’image de l’année 2012 qui a vu Macky Sall dans ses habits de Président. Une année d’élections, 2014 s’en va mais aura servi de test majeur au nouveau régime vieillissant, sévèrement inquiété dans les urnes. Un avertissement pris au sérieux par les tenants du pouvoir après que Dakar, Thiès, Ziguinchor, entre autres grandes villes ont basculé dans l’escarcelle d’une opposition qui se renforce journellement.

Riche en évènements. Riche en émotions. En surprise aussi avec son lot de démissions de conseillers de la Présidence pour non convergence de vue. Et d’appels à la transhumance de politiciens cooptés et démarchés par le pouvoir pour grossir les rangs d’un parti politique non structuré. Macky Sall dans une démarche de massification cherche à renforcer son parti, avec des hommes et des femmes politiques qui ont perdu le pouvoir avec Abdoulaye Wade. Déceptions également, dont la plus en vue reste le meurtre, sur le campus de l’Université de Dakar, de l’étudiant Bassirou Faye tué par un policier. Des faits qui rappellent le meurtre de l’étudiant Balla Gaye tué par la police dans les mêmes circonstances et sur les mêmes lieux, à l’aube de l’alternance sous Wade, le 22 janvier 2001.

Les régimes changent, les pratiques demeurent

Mais c’est l’arrestation d’un individu, un policier qui n’a rien à voir avec le meurtre de Bassirou Faye, qui inquiète le plus l’opinion. La déception est immense pour la famille et proches de la victime, une trahison selon les étudiants qui continuent de réclamer justice, et aussi le paiement à temps de leurs bourses d’études à l’origine du meurtre. Les démissions réclamées des ministres de l’Intérieur et de l’Enseignement supérieur ne sont pas suivies d’effet. Ils sont maintenus à leurs postes et il fallait s’attendre à ce que l’enquête n’aille pas dans le sens du rétablissement de la vérité. La sortie de Me Assane Dioma Ndiaye, avocat de la famille, en dit long sur le véritable meurtrier de Bassirou Faye que des autorités chercheraient à protéger.

Déception, il y en avait également du côté d’un Procureur de la République pris en flagrant délit de «travestissement de la vérité» toujours dans l’affaire Bassirou Faye : il tient un point de presse où il dit tout et son contraire sur le meurtre de l’étudiant, une «Faye» qui grippe une machine judiciaire loin d'avoir les coudées franches. L’opinion dans son écrasante majorité, reste convaincue que le meurtrier de Bassirou Faye est toujours en liberté, contrairement aux déclarations du président de la République qui, dans le salon d’honneur de l’aéroport de Dakar, promettait de faire toute la lumière sur cette affaire. A sa manière, bien sûr.

Les «pétards mouillés» explosent !

Et ce n’est pas seulement dans ce dossier que le gouvernement a déçu. Macky Sall et son équipe ont brillé par une communication débridée, mal articulée et souvent sujet à polémique quand il s’agit de riposter devant les attaques et provocations de l’opposition. En cette fin d’année, la publication d’informations relatives à l’affaire ArcelorMittal, par une presse étrangère, est mal appréciée des tenants d’un pouvoir qui bat de l’aile. Telles des bombes à retardement activées par un ancien chef de l’Etat redevenu opposant, ces «pétards mouillés» sont déjà lourdes de conséquences sur l’image d’un président mais aussi de son frère qui aurait bénéficié de privilèges pour se positionner dans le dossier Petro-tim relatif à l’exploitation du pétrole sénégalais. Dans l’imaginaire du Sénégalais lambda, l’implication personnelle du frère du président, une personne politiquement exposée, dans un dossier comme le pétrole, est pire que ce qui fut reproché à Karim Wade, «Monsieur 15%» et fils d’un Abdoulaye Wade alors au pouvoir. Hier Wade et son fils, aujourd’hui Macky et son clan. Et sa Première dame qui pose son veto sur des nominations des membres du gouvernement. Et c’est un proche de cette dernière, originaire de la même ville que le président, qui en fait la révélation dans une vidéo largement visionnée sur la toile. Il y tient des propos selon lesquels lui et son collègue des Sports, doivent leur nomination au bon vouloir de Madame «La Présidente».

Arcelor, ah c’est louche !

Ayant réussi plus ou moins à domestiquer la presse locale nationale, le régime de Macky Sall est mis devant le fait accompli lorsque la Lettre du Continent fait la révélation sur 72,2 milliards de F Cfa virés par Mittal sur le compte personnel de l’avocat français et ami personnel de Macky Sall, François Meyer. Ce sont les prolongations dans l’affaire ArcelorMittal, avec des révélations que le pouvoir a tenté de noyer dans un premier temps, par le mépris. La riposte des autorités sur ce dossier n’a pas eu l’impact escompté. L’affaire aux relents de nébuleuse qui frise la corruption tombe mal, très mal pour un pouvoir qui chantait et claironnait la gouvernance sobre et vertueuse à ses débuts, surtout pour un président dont la fortune est estimée à plus de 8 milliards de F Cfa. Car la vertu, les nouveaux hommes forts de Dakar ont vite fait de la ranger au placard. Les entreprises françaises sont de retour à Dakar. Ils raflent les marchés sénégalais, sans appel d'offres. C'est d'autant plus grave depuis que le coup de grâce a été porté au code des marchés publics par un pouvoir qui fait du gré à gré ou de l'entente directe, la règle, et de l’appel d’offre, l’exception.

La bonne gouvernance, la vertu, voilà des notions bien relatives sous nos tropiques. Ces dossiers qui ont brillé par un flop notoire, un des temps forts de l’année 2014, ne manqueront pas d’impacter la nouvelle année 2015 au cours de laquelle certains parmi eux connaîtront leur dénouement. Sans doute.


Bonne année 2015 !

SENEWEB





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