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Faits Divers

RECONSTITUTION DU CRIME A GUEDIAWAYE, Le présumé meurtrier déroule le film de l’horreur


Lundi 22 Décembre 2014

Les limiers de Guédiawaye – accompagnés de leurs collègues des autres commissariats de police de la banlieue dakaroise et des éléments de la police scientifique – ont retracé, avant-hier, samedi le film du meurtre de Mouma Ndiaye Ba par son intime ami de frigoriste, Pape Abdou Cissé, (voir Grand-Place du vendredi).

La scène de mise à mort cruelle et atroce de Mouma Ndiaye Ba a été reconstituée, avant-hier, au marché Bou Bess de Guédiawaye. La reconstitution des faits a permis aux forces de sécurité et à la population environnante - venue en masse aux nouvelles – de se faire une religion sur la nature du crime et surtout de lever le voile sur les véritables circonstances du pugilat opposant le défunt à son pote Pape Abdou Cissé. Celui-ci – revenant sur les lieux du crime – a expliqué avec forces détails la bagarre et le nombre de coups de couteau asséné contre la victime. Une ambiance inhabituelle a régné, avant-hier, au marché de Bou Bess de Guédiawaye. Le temps d’une reconstitution de crime de sang, le haut lieu de commerce et ses alentours a été transformé en une véritable forteresse ou bunker. A 16h 17, une file de véhicules de police – toutes sirènes hurlantes – débarque et se positionne aux points névralgiques dudit marché. Des flics en civil déboulent des voitures et bouclent aussitôt le périmètre du crime avec un cordon de sécurité. Ils se fondent dans la masse de badauds et traquent du regard les moindres gestes suspects de l’assistance. Tandis que d’autres quadrillent immédiatement le coin, repoussent la foule de curieux et ferment la voie à la circulation routière.

Un véhicule de la police – transportant le présumé meurtrier Pape Abdou Cissé – arrive, manoeuvre et s’immobilise devant la maison appelée Keur Gou Bonn. Le commissaire Adramé Sarr - chef de la sûreté urbaine et en tenue correcte – fait son apparition, donne les dernières instructions à ses hommes et ordonne la descente du supposé tueur de la voiture. Celui-ci – de taille très élancée avec les mains menottées derrière et chaussant des sandales neuves – portait un pantalon jean et un habit planqué d’un capuchon. D’un pas lent et hésitant, il regarde fixement le sol tout en marchant, histoire d’éviter de croiser le regard d’une quelconque connaissance ou voisin de quartier. Des agents de police – sous la houlette de l’expérimenté flic d’enquêtes criminelles (Adramé Sarr) (18 ans à la Dpj), et assurant l’intérim du commissaire principal Bécaye Diarra – installent le dispositif de reconstitution des faits, enlèvent la paire de menottes au mis en cause et lui ordonnent de dérouler le film de la boucherie. La foule retient son souffle et devient subitement amorphe et raide comme du bois mort. Le présumé criminel s’avance, indique du doigt le point de départ de l’horreur et s’accompagne avec les poulets sur les lieux. Ainsi, il marque un temps d’arrêts comme pour puiser dans le tréfonds de sa mémoire, et active le clap du début de la bagarre mortelle. «On était durant cette nuit-là, précisément ici à cet endroit précis du marché. Quand je lui ai réclamé ma part du butin, il (le défunt - qui était assis sur des pneus superposés) a piqué une colère et s’est brusquement levé avant de me prendre fortement au collet. Deux autres individus s’en sont mêlés. L’un m’a pris au collet par derrière. Tandis que l’autre m’a saisi par le bras. Je me suis rebiffé, et ils ont lâché prise. J’ai empoigné Mouma Ndiaye Ba (la victime), et on s’est violement secoués. Je l’ai acculé contre les pneus superposés et lui ai donné un coup de genou dans le ventre», a déclaré, avant-hier, le présumé tueur. Mais, étant en mauvaise posture, renchérit-il, «il fouille fiévreusement ses poches pour sortir un couteau. J’attrape sa main et tente de l’en empêcher. Mais, dans ce tiraillement, l’arme blanche tombe par terre. On se précipite pour la ramasser. On s’est tiraillés pendant un bon moment avec le couteau. Mais, j’ai réussi à le prendre. Il m’a chargé, pris par la taille et soulevé pour m’envoyer au sol. J’ai résisté et lui ai planté un coup de couteau à l’omoplate gauche pour le faire lâcher prise. Sans succès. Je lui ai asséné un autre coup au même endroit. On a continué la bagarre. Il m’a soulevé à nouveau, et on s’est dirigés vers l’autre bas-côté de la chaussée. Dans l’effort presque surhumain de me défaire de la forte étreinte, je lui ai flanqué un troisième coup de couteau dans la poitrine, notamment, au niveau de la partie du coeur. Atteint, il me relâche et prend la fuite. Je l’ai pris en chasse. Mais, arrivé devant la maison (Keur Gou Bonn) de sa belle-famille, il s’écroule subitement sur le trottoir de la route, se vide de son sang et rend l’âme», a fait remarquer le mis en cause. Sauf prolongation de garde à vue, Pape Abdou Cissé- présumé tueur – et Oumar Boiro – qui l’assistait dans sa fuite – devraient être déférés ce lundi au parquet pour respectivement meurtre commis la nuit avec préméditation et usage d’arme blanche (couteau de type 108) et recel de malfaiteur. La bagarre a eu lieu dans la nuit du mercredi au jeudi 19 décembre à 00h 50 au marché Bou Bess de Guédiawaye.

Pourquoi l’enquêteur a établi la préméditation

A la lumière de la narration ou de la lecture de l’histoire du meurtre, on se rend compte que le mis en cause a reconnu sur toute la ligne les griefs retenus contre lui. Cependant, selon nos sources très au fait du dossier d’enquête préliminaire, deux questions – qui leur taraudent l’esprit et triturent les méninges - auraient suffi au flic pour se décider ou franchir le rubicond. Primo, comment le mis en cause a pu faire face contre un groupe de trois agresseurs dont l’un (le défunt) détenait un couteau de type 108? Pendant qu’il se battait et assénait des coups de couteau contre la victime, où se trouvaient les deux autres compères à celle-ci ? Alors que lui-même a martelé lors de la reconstitution (lire texte ailleurs) avoir été pris en sandwich ou en tenailles par ses assaillants. Nos informateurs se sont livrés à un exercice d’explications et d’analyse sur les véritables causes ayant motivé le policier-enquêteur à établir l’incrimination de préméditation contre le présumé criminel. Le commissaire Adramé Sarr – chef de la sûreté urbaine de la ville de Guédiawaye – a fait reprendre à plusieurs reprises les séquences du crime en présence de ses collègues policiers et des éléments de la police scientifique, comme ce fut le cas du présumé meurtrier Baye Fall à Médina Gounass.

MAMADOU CISSE, ANCIEN POLICIER, PERE DU SUPPOSE TUEUR, «J’ai activement participé à sa recherche»

C’est un chef de famille visiblement digne dans l’épreuve que nous avons pu accrocher, avant-hier, samedi pour recueillir sa réaction sur l’arrestation de son fils, Pape Abdou Cissé, pour meurtre lors de la reconstitution des faits. Mamadou Cissé, ex brigadier- chef de police à la retraite, a d’emblée tout mis sur le compte des mauvais lieux de fréquentation de son enfant. «C’est mon propre fils. Mais je ne l’ai pas élevé, comme je l’ai avec ses autres frères et soeurs de la maison à qui j’ai inculqué une bonne éducation. Il a été élevé par son oncle à Thiès. Il a quitté ensuite la cité du rail pour aller à Mbour. Mais, depuis son retour à la maison, il a commencé à développer des comportements répréhensibles. Je l’ai fait sortir de ma maison. Il est marié à une femme et sans enfant », soutient le papa du mis en cause. Et de révéler à la grande surprise des journalistes : «j’ai participé activement aux recherches de mon fils qui a été finalement arrêté. C’est moi-même qui l’ai dénoncé. Ça me frustre de voir mes anciens collègues policiers arrêter mon fils. Mais, j’aime la justice. Lui et le défunt étaient des amis intimes. Celui-ci avait quitté le jour du drame son quartier Malika pour venir rendre visite à mon enfant. Ils ont pris le petit-déjeuner et ont passé ensemble la journée. Ils se sont battus lors du partage de leur butin. J’ai tout fait pour le remettre sur le bon chemin. Depuis ma retraite, on m’a confié le service de sécurité des marchés et de l’Eglise de la localité. J’ai engagé des jeunes du quartier moyennant des salaires mensuels de 50 et 45 mille francs», indique l’ex brigadier-chef de police à la retraite.

Grand place





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