RECHERCHE DE LA PAIX EN CASAMANCE: Macky Sall accepte la main tendue du Mfdc

Le président de la République, Macky Sall, a profité du Conseil des ministres délocalisé à Ziguinchor, pour répondre positivement à l’appel du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) pour l’ouverture des négociations. Le Chef de l’Etat et son gouvernement sont ainsi prêts à engager un « dialogue ouvert et franc » avec Salif Sadio, César Atout Badiane et Ousmane Nianthan Diatta, les chefs de guerre et tous les combattants du Mfdc appartenant aussi bien au front nord, qu’au front sud.


Le président de la République, Macky Sall, a accepté la main tendue du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) pour aboutir à une paix définitive et durable dans la région sud du pays. Il a fait cette déclaration hier, mercredi 27 juin, à la fin des travaux du Conseil des ministres décentralisé à Ziguinchor. « J’ai indiqué toute mon ouverture par rapport au processus de paix en Casamance. J’ai lu le communiqué de Monsieur Salif Sadio (Ndlr, chef de la fraction Nord du Mfdc), je pense que nous serons aussi dans les dispositions d’engager un dialogue ouvert et franc avec lui et avec les combattants du Nord. Tout comme nous avons pris des contacts et nous sommes ouverts, avec les hommes de César Atout Badiane(Ndlr, chef rebelle du front Sud) pour ce qui concerne le front Sud et les hommes de Ousmane Nianthan Diatta (Ndlr, chef de la deuxième fraction Sud) », a déclaré le chef de l’Etat à la presse.

Il a aussi fait part de la disponibilité du gouvernement à « discuter avec les combattants et tous les acteurs qui œuvrent pour une paix définitive et durable en Casamance ». Et cela, « Qu’il s’agisse des autorités religieuses, de l’Eglise, et musulmanes, la société civile casamançaise, les cadres, la Plateforme des femmes ou de toutes autres bonnes volontés, personnalités civiles. Nous sommes ouverts et prêts à collaborer dans le sens indiqué, c’est-à-dire une recherche véritable de solutions pour une paix durable, mais aussi une solution pour le développement de cette belle région qui est déjà meurtrie par un conflit qui dure depuis plus de trente ans », a-t-il déclaré.

Le président de la République a tiré un bilan très satisfaisant du séjour de Ziguinchor : « De façon générale, l’étape de Ziguinchor était importante. Tout à l’heure je vais visiter un projet sur la mangrove, et m’enquérir également des conditions dans lesquelles nos hommes opèrent sur le terrain pour assurer la continuité du territoire et la souveraineté nationale. Je repars de Ziguinchor très satisfait de ce projet de délocalisation ».

La prochaine étape pour le Conseil des ministres décentralisé est le Baol. « A partir du mois prochain le Baol va nous accueillir avant le Diambour, mais ça va être dans une cadence plus ralentie. Et peut-être qu’avant la fin du mois de juillet nous serons à Diourbel. Et là aussi, chaque région à ses spécificités », souligne le président de la République. Un réaménagement sera apporté au calendrier des Conseils des ministres décentralisés. « Sur la base d’une périodicité mensuelle nous allons continuer ces projets de délocalisation du Conseil des ministres qui est important pour les populations, le gouvernement et le président de la République lui-même », dit-il.
En outre, le Président Macky Sall est revenu au cours de la réunion du Conseil des ministres sur un « concept de développement territorial qui tient compte des spécificités de chaque région, de ses potentialités et atouts. Un concept qui bannit le modèle unique et national du développement ». La Casamance va servir de cadre d’expérimentation de cette nouvelle politique territoriale, a-t-il expliqué. Le Président Macky Sall a par ailleurs indiqué que « le Premier ministre va très bientôt tenir un Conseil interministériel sur le concept pour voir comment, à partir de Ziguinchor, nous pourrons mettre en application cette politique du développement territorial ».
Par ailleurs, le Chef de l’Etat a annoncé « un programme spécial pour les départements nouvellement créés, avec un paquet d’infrastructures à partir du budget 2013, sous forme de grappe et sur la base d’une programmation ».
De même, a-t-il annoncé, le gouvernement va mettre sur la table 5 à 6 milliards de FCFA pour finaliser les travaux des hôpitaux de Fatick et Ziguinchor.

SUDONLINE.SN