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Profil: Khalilou Fadiga et le goût des autres


Jeudi 12 Février 2015

Que font les footballeurs après avoir raccroché les crampons ? Si certains choisissent le métier d’entraîneur, Fadiga, lui, jongle entre la consultance (télé) et la diplomatie. Des métiers aux goûts particuliers.+

AGENT DE JOUEURS : «Un milieu bizarre»

Footballeur talentueux, personnage respecté, «le gaucher magique», lâché par un cœur fragile, pensait se refaire une vie en reconvertissant agent de joueurs. Mais ce monde qui devait prolonger son bonheur n’a suscité en lui que du dégoût. «Je n’ai pas aimé. Beaucoup de choses me déplaisent chez certains joueurs. Je n’ai pas pour habitude de courir derrière les gens. Et je pense que pour être vraiment un agent, il faut courir, parler avec les joueurs, à la limite, supplier certains. Cela ne correspond pas du tout à mon éducation. Le président Augustin Senghor me disait : «Khali, ça va être très difficile.» J’ai également eu les encouragements de beaucoup de gens, mais c’est compliqué. El Hadji me l’avait dit. C’est un milieu plutôt bizarre. Beaucoup de gens qui ne connaissent rien au football et qui n’ont aucun amour du foot, aucune approche, investissent littéralement le milieu. C’est pourquoi je ne remercierai jamais assez Pape Diouf, Thierno Seydi et Etienne Mendy : ils ont été exemplaires. Car 80% des gens du milieu ne sont vraiment pas comme eux. Pape a eu la chance de tomber sur des Africains qui lui ont fait confiance. Maintenant, vous verrez rarement un Africain se mettre avec un Noir. En revanche, vous verrez toujours des Noirs se mettre avec des Blancs ou des Arabes. C’est bizarre. Après cela, on se plaint qu’il n’y ait pas de grands entraîneurs africains à la tête de nos sélections. Malheureusement, beaucoup d’entre nous continuent sur cette lancée.»

CONSULTANT : «J’ai une certaine légitimité»

N’ayant pas les mêmes armes que les autres pour se battre dans la jungle des agents, Khalilou Fadiga s’est tourné vers le monde des médias. Derrière la baie vitrée, casquette bien vissée sur la tête, le micro à la main, l’ancien international sénégalais manie le verbe pour aider les téléspectateurs à mieux comprendre les différents aspects du jeu.«Je suis consultant. «Al Jazeera» d’abord et Bein Sport maintenant. C’est la même maison, mais ça a changé de nom. Je suis consultant pour la Rtbs et commentateur de la Ligue des champions pour Proximus Tv (chaîne numérique belge). Le consultant est celui qui pose un regard d’expert sur une situation pour aider les autres à maîtriser les subtilités du jeu. Et comme disait Pape Diouf (ancien président l’Om), j’ai eu certaine légitimité. J’ai toujours été quelqu’un de consensuel sur le terrain et en dehors. Dans le monde arabe ou en Belgique, les gens apprécient mes analyses. Ils s’y retrouvent. Je pensais que cela allait être facile d’analyser les choses à chaud. Le métier de consultant est difficile, mais c’est encore plus compliqué de commenter les rencontres en direct. C’est ma troisième année en Ligue des champions. En termes de sensations, c’est extraordinaire de voir de grands matchs et de les commenter. C’est quelque chose d’enrichissant dans la carrière d’un ancien footballeur.»

AMBASSADEUR ITINERANT : «L’intellectuel qui parle»

A la retraite, Fadiga n’en est pas moins actif. Il apparaît de plus en plus en public. En costard. Par moments, le diplomate supplante le sportif, pour une raison toute simple : le Président Macky Sall l’a bombardé Ambassadeur itinérant.«C’est un autre niveau. C’est l’intellectuel qui parle. On enchaîne les réunions pour convaincre les gens de l’extérieur, leur faciliter l’accès au Sénégal. Le Président (Macky Sall) m’a convoqué il y a de cela trois ans, chez lui, quand il habitait encore à Mermoz, pour me demander d’être un de ses ambassadeurs itinérants. C’est un grand honneur.

Au début (de cette mission), les gens ne me regardaient plus comme une star du football. Mais la chance que j’ai, c’est que les gens n’avaient pas de moi une image négative. Ils me voyaient déjà, même quand je jouais au football, comme quelqu’un de plutôt ouvert et structuré. A partir de là, quand une discussion intervient, dans n’importe quel domaine, même si je ne maîtrise pas le sujet, j’ai toujours une assez bonne base qui me permet d’avoir du répondant. Les gens ne sont pas agréablement surpris, mais ça confirme l’opinion qu’ils se faisaient de moi. C’est ce qu’ils me disent. La seule chose qui change, c’est qu’auparavant, j’étais en training et jogging, maintenant, je suis en costume cravate.»

GFM





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