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Société

Procès de Karim Wade – Congrès du Pds –Réduction de mandat présidentiel – Benno bokk yaakaar – Ébola – Can de foot et Afrobasket: 2015 EN QUESTIONS


Lundi 5 Janvier 2015

L’année 2014 est enterrée avec son lot de nouvelles, bonnes et mauvaises. Que réserve 2015 ? Réponses en six… questions.

1. Qui sera le candidat du Pds à la prochaine présidentielle ?

Sauf revirement, le Pds tiendra son congrès le 8 août prochain pour choisir son candidat à la prochaine présidentielle. Abdoulaye Wade en a fait l’annonce lors de la présentation de ses vœux de nouvel an au peuple sénégalais, le soir du 31 décembre. On note ainsi un décalage d’un mois par rapport à la date initialement annoncée par le coordonnateur du parti, Oumar Sarr. Mais cette sorte de discordance entre la voix du secrétaire national du Pds et celle du coordonnateur, est presqu’anecdotique. L’important est ailleurs : avec l'annonce de la tenue de leurs primaires les libéraux, jusque-là mobilisés par la riposte à la traque des biens mal acquis, s'apprêtent à poser un jalon important en direction de la prochaine présidentielle.

Les concurrents ne manquent pas. À la tête du parti depuis la défaite à la présidentielle de 2012, Oumar Sarr est un client potentiel. Même s’il ne l’a pas encore déclaré ouvertement, comme certains de ses frères, il ne devrait pas cracher sur l’occasion de porter les couleurs libérales pour affronter Macky Sall dans deux ou quatre ans. Souleymane Ndéné Ndiaye, Aïda Mbodji, Habib Sy, Modou Diagne Fada, notamment, eux, ne cessent de clamer leurs ambitions de prendre les rênes du parti et, donc, d’être son candidat à la présidentielle.

Tout ce beau monde revendique une légitimité que lui conféreraient sa fidélité à Wade et à ses idéaux ainsi que sa riche pedigree (ministre, député, élu local…).

La bataille promet d’être épique. D’autant que Karim Wade est parti pour être de la course. Ce n’est plus un secret. Bien qu’empêtré dans le procès de la traque des biens mal acquis, l’ancien ministre d’État est présenté par certains libéraux comme la plus belle carte du Pds en vue de la prochaine présidentielle. Son expérience de la gestion des affaires, son nom de famille et, surtout, l’élan de sympathie qu’il suscite depuis son incarcération, il y a près de deux ans, semblent faire de lui un atout majeur des Bleus dans leur marche pour la reconquête du pouvoir perdu en 2012.

Pour Wade-père, il ne fait aucun doute : Karim Wade est un dangereux adversaire, sinon le seul, pour Macky Sall. À en croire l’ancien chef de l’État, c’est conscient de cet état de fait que son successeur tente par tous les moyens de maintenir son fils en prison et éventuellement le faire condamner. Un façon de lui faire perdre ses droits civiques et donc, de l’écarter de son chemin. Dès lors, d’aucuns considèrent que les jeux sont faits, Karim Wade sera, s'il se présente, le vainqueur de la course à la candidature au Pds.

Mais dans ce dessein, les choses ne s’annoncent pas de tout repos. Pour atteindre son but, si tel est vraiment son objectif, Wade-fils devra non seulement se dépêtrer de ses déboires judiciaires, mais aussi contenir toute rébellion dans les rangs du Pds. Souleymane Ndéné Ndiaye a toujours clamé qu’il ne se mettrait "jamais derrière le gosse (Karim)". Aïda Mbodji, elle, martèle qu’elle n’accepterait pas une passation anti-démocratique du pouvoir à la tête du parti de Wade.

Ainsi donc l’enjeu du congrès du 8 août prochain n’est pas que de désigner le futur candidat du Pds, mais de le choisir dans des conditions transparentes et démocratiques indiscutables. Qui satisfassent tout le monde et empêchent toute scission qui pourrait faire l’affaire du camp présidentiel. Lequel, dans un tel cas, ne se gênerait pas de se lancer à la pêche aux mécontents d’un éventuel "congrès sans débat" bis.

2. Karim Wade recouvra-t-il la liberté ?

La Crei a rejeté, le 29 décembre dernier, la demande de liberté provisoire de Karim Wade. Ainsi l’ancien ministre ne comparaîtra pas libre pour la suite de son procès, qui s’est ouvert le 31 juillet 2014. Ses avocats sont repartis à la charge en introduisant un recours à la Cour suprême. S’ils ne sont pas suivis, leur client, incarcéré depuis avril 2013, risque de boucler deux ans en prison.

Une mauvaise nouvelle pour la défense, le cas échéant. Une patate chaude pour le régime auquel l’on reproche de persister à maintenir en prison un adversaire politique sans détenir suffisamment de preuves pertinentes. Surtout que, pour justifier le rejet de la demande de liberté provisoire de Karim Wade, la Crei a invoqué des risques de troubles à l’ordre public. Uniquement.

Autrement dit, le maintien en détention du prévenu répond surtout, voire exclusivement, à des considérations extra-judiciaires. Politiciennes ? En tous cas, les proches de l’ancien président de l’Anoci ainsi qu’une bonne partie de l’opinion considèrent cette décision de la Crei comme une violation des droits de la défense.

À moins de sortir de son chapeau, subitement, des preuves irréfutables contre lui, la justice sénégalaise n’a vraisemblablement pas d’autre choix que d'accorder la liberté provisoire à Wade-fils. Reste à savoir quand exactement. Pris entre le marteau des pressions des organisations de défense des droits de l’homme comme la Raddho et la Ligue sénégalaise pour la défense des droits de l’homme, et l’enclume des risques politiques de la libération d’un potentiel candidat à la prochaine présidentielle, le pouvoir semble en train de chercher le bon timing.

3. Le mandat présidentiel passera-t-il de 7 à 5 ans ?

Il n’en a pas parlé lors de son message de nouvel an à la nation. En déclinant son agenda pour 2015, le chef de l’État n’a pas abordé la question de la réforme des institutions dont le point principal sera le projet de réduction de son mandat de 7 à 5 ans, conformément à sa promesse lors de la campagne de la présidentielle de 2012.

Oubli ? Omission volontaire ? Ruse politicienne ? Macky Sall souhaiterait-il avant toute grande annonce à ce propos en discuter au préalable avec ses alliés politiques et l’opposition ; la réforme devant porter sur un ensemble de points et non que sur la réduction du mandat ?

Après avoir reçu le rapport de la commission chargée de plancher sur le sujet, il avait déclaré qu’il se pencherait sur le document après les élections locales de juin 2014. Six mois sont passés, rien. Une chose était, d’emblée, claire : le président de la République avait fixé le deuxième semestre de cette année pour soumettre la réforme aux Sénégalais.

Rien ne dit que cette échéance est maintenue. Macky Sall n’en a rien dit le soir du 31 décembre. Alors qu’en principe, la question devait figurer en bonne place dans son message, histoire d’en rappeler les contours et d’expliciter une nouvelle fois la nécessité de son adoption. Il n’en a rien été. Bonjour les conjectures.

Toutefois si le chef de l’État semble déterminé à organiser le référendum dans ce sens et à mobiliser tous les moyens pour faire entériner sa promesse, rien ne garantit que son mandat sera ramené à 5 ans. Le dernier mot revient au peuple et nombreux sont ses partisans qui promettent de combattre le projet de loi.

4. Quel avenir pour Benno bokk yaakaar ?

2014 aurait pu se conclure sur une note positive pour Benno bokk yaakaar, mais la coalition autour du chef de l’État a bouclé l’année sur des remous internes. Le projet de structuration de l’attelage, programmé pour huiler la mécanique, semble remisé sine die. Et la conjoncture est venue compliquer les choses : certains partis de la coalition ont demandé la lumière à propos des affaires Arcelor Mittal et Petro-Tim. Ils ont été taxés de traitres par des responsables de l’Apr. Le Ps a réaffirmé, lors de son comité central, sa volonté de présenter un candidat à la prochaine présidentielle. Ils ont été sommés de désigner Macky Sall comme leur champion, à l’instar de l’Afp de Moustapha Niasse, ou de quitter le gouvernement.

Les lignes de fracture se creusent de plus en plus et la situation risque de s’empirer en 2015, annoncée comme une année charnière dans la perspective d’une présidentielle en 2017.

Mais si les partis de la Gauche membres de Benno se sont souvent montrés très critiques vis-à-vis du pouvoir de Macky Sall, le risque de scission est plus grand avec le Ps. Forts du score (plus de 11%, 4e de la course) de leur secrétaire général, Ousmane Tanor Dieng, lors de la dernière présidentielle, de leur ancrage national, de leur histoire et de l’envergure de leurs principaux responsables, les Socialistes ne semblent pas disposer, malgré les précautions de langage, à s’effacer lors d’une présidentielle au profit d’un candidat non issu de leur rang. Ils ont beau revendiquer leur fidélité à Benno, ils martèlent que leur ambition reste la (re)conquête du pouvoir. Un jeu d’équilibriste dont le résultat déterminera, pour une bonne part, l’avenir de la coalition autour du chef de l’État.

5. Le Sénégal est-il définitivement à l’abri d’Ébola ?

Le Sénégal a vaincu le seul cas d’Ébola importé sur son sol, mais est-il pour autant à l’abri de la maladie ? L’épidémie continue de faire des ravages (plus de 7000 morts) en Guinée, au Liberia et en Sierra-Leone, les trois foyers de la maladie en Afrique de l’Ouest. Et après la réouverture des frontières aériennes avec la Guinée, celle des frontières terrestres est en discussions. À cet effet, la ministre de la Santé et de l’Action sociale, Awa Marie Coll Seck, a rencontré le Président Alpha Condé à Conakry et une réunion technique bilatérale est prévue ce mardi 6 janvier.

Dès lors, la vigilance s’impose. Le chef de l’État a saisi l’occasion de son message de nouvel an pour attirer l’attention de ses compatriotes. "À l'épreuve du seul cas d'Ebola que nous avons connu, un cas traité et guéri, notre système de santé s'est montré résilient et efficace dans la riposte contre la maladie. Mais la menace n'est pas définitivement écartée, a lancé Macky Sall. Restons mobilisés et vigilants. Gardons les bons réflexes de précaution, d'hygiène et de prévention."

Dans ce sens, la ministre de la Santé et de l’Action, estime qu’il convient de revisiter les messages de prévention à l’attention des populations. "Nous pensons qu’il est temps de changer un peu les slogans, les spots, faire d’autres choses pour remettre en marche cet état important de vigilance", a déclaré Awa Marie Coll Seck dans un entretien avec Le Quotidien.

6. Quels résultats pour le Sénégal à la Can de foot et à l’Afrobasket ?

Les sportifs ne sont vraisemblablement pas une priorité du Président Macky Sall pour 2015. Non content d’avoir manqué une nouvelle fois de porter le budget de la tutelle à 1%, conformément à sa promesse de campagne, le chef de l’État les a ignorés dans ses vœux de nouvel an à la nation. Pourtant, 2015 est une année de Can de foot et d’Afrobasket. Deux compétitions majeures pour lesquelles le Sénégal nourrit de grandes ambitions.

Qualifiés haut la main pour la phase finale prévue en Guinée équatoriale, les footballeurs visent au moins la demi-finale de l’épreuve. C’est l’objectif fixé au sélectionneur national Alain Giresse.

Ça ne sera pas simple. Les Lions sont dans une poule de feu, avec le Ghana, l’Algérie et l’Afrique du sud, qui ont déjà remporté la Can et sont des habitués de la Coupe du monde. Même si le Sénégal ne manque pas d’arguments à faire valoir, avec notamment ses attaquants qui brillent en Angleterre, le défi semble énorme.

Tout aussi énorme, l’objectif des Lions du basket de renouer avec le toit de l’Afrique, 18 ans après le dernier sacre continental du Sénégal. La Tunisie, qui accueille la compétition et vainqueur en 2011, sera intraitable. L’Angola, tenant du titre et ogre du basket africain (11 victoires), sera encore là. Le Nigeria, le Cap Vert, voire le Cameroun, joueront leurs cartes à fond.

Mais avec leur brillant parcours au dernier Mondial, avec à la clé deux victoires historiques contre Porto Rico et la Serbie, le Sénégal ne s’interdit pas de rêver. Au sortir de ce tournoi, les Lions avaient déclaré que la confirmation de ce résultat engrangé en Espagne devait être le titre de champion d’Afrique.

SENEPLUS





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