Prévalence de la tuberculose au Sénégal: 13 647 cas enregitrés en 2015, dont 9114 cas de forme contagieuse

Le Sénégal connaît une recrudescence des cas de tuberculose. Un nombre assez important de cas est en effet répertorié. On note ainsi 13 647 cas qui ont été détectés chez la population générale en 2015, dont 9114 cas de formes contagieuses. Une situation qui s’explique par le fait que bon nombre de malades interrompent le traitement de la maladie qui doit durer 6 mois pour la tuberculose pulmonaire et de 24 mois pour la forme multi résistante.

En réponse à cette problématique, le Programme national de lutte contre la tuberculose (Pnt) a organisé, hier, un atelier à la région médicale de Thiès avec les journalistes en santé et le personnel du numéro vert du Service national pour l’éducation et l’information pour la santé (Sneips) sur la tuberculose. Cela, afin de tarir la source des tuberculeux et d’accompagner le programme dans sa stratégie pour réduire la morbidité et de la mortalité due à la tuberculose au Sénégal.

200 malades ont interrompu leur traitement à Dakar 

Une volonté qui découle du fait que «Dakar enregistre environ 200 malades qui ont interrompu leur traitement, dont 5% de taux d’abandon. Et pourtant, 89% du taux de prise en charge est un succès. Thiès a un taux de 85% de taux de couverture et 5% de taux d’abandon. Diourbel à 87% de taux de couverture et 7% de taux d’abandon. Kolda enregistre le plus fort taux de décès au niveau national,  soit 8%», a fait savoir le Pnt. C’est sous ce rapport que le Dr Madou Kane du Pnt indique: «Il est nécessaire de dépister le maximum de personnes pour tarir la source des tuberculeux. Car nous voulons aller vers l’élimination de la tuberculose en 2035. Car la tuberculose peut atteindre tous les tissus de l’organisme : os, colonne vertébrale, foie, rate, méninges, plèvres, ganglions et autres. La tuberculose est une maladie cosmopolite qui touche 9 millions de personnes et 1,5 million en sont décédées, dont 360 000 sujets Vih positifs».

«L’infection du Vih concerne 6% des tuberculeux au Sénégal»

Le spécialiste d’informer que «les facteurs favorisants sont la pauvreté croissante, les bouleversements démographiques, l’avènement du Sida, la survenue de cas de tuberculose à bacilles résistants aux médicaments existants. Les facteurs limitant la lutte sont la stigmatisation des malades tuberculeux, le frein séculaire de la double épidémie tuberculose et Vih, la méconnaissance de la tuberculose et des activités du Pnt par les populations».

«Pour ce qui est des défis, il y a celui de la  notification, les cas diagnostiqués mais pas enregistrés. Mais le véritable défi pour le contrôle de la tuberculose, c’est l’intense circulation du Vih en Afrique. L’infection du Vih concerne 6% des tuberculeux au Sénégal. A cela s’ajoute l’association avec le diabète/ tuberculose notification. Dakar et Thiès ont un traitement multi résistant de 9 mois. Les autres régions ont un traitement de 24 mois», liste encore le Dr Kane.

«765 cas de tuberculose ont été enregistrés chez l’enfant en 2015»

En faisant le point de la maladie chez les enfants, le Dr Madou Kane renseigne que «pour ce qui est de la tuberculose chez l’enfant, 765 cas ont été enregistrés en 2015, dont 5,6% des cas de tuberculose de toutes formes pour une cible à 7,5%. Parmi ces cas, il y a eu 4 cas de tuberculose multi résistants qui ont été traités. Il y a le défi de la multi résistance. Il y a eu 210 cas multi résistants depuis 2010. Il y a des cas contaminés par un malade de tuberculose  multi résistant et le défi du contrôle de l’infection de tuberculose. Les formes aigues, c’est la méningite et le miliaire».

Le spécialiste de la tuberculose souligne par ailleurs: «Il n’y a pas encore de médicaments plus puissant que la riphembicide. Donc, il est important de s’assurer que le malade prenne les Tdo. C’est le moyen d’accompagnement du malade, c’est l’effort du malade. Avec 15 jours de traitement, la bouche du malade ne peut plus contaminer, le patient ne tousse plus. Depuis le Bcg, il n’y a pas de vaccin. Il faut une intensification de la recherche et de l’innovation. Il faut réduire de 75% le nombre de décès par rapport à 2015. Réduire aussi de 95% le taux d’incidence de la tuberculose d’ici 2035».