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Politique

Présidentielle guinéenne: Une mascarade, une fraude


Mardi 13 Octobre 2015

Les sept adversaires du chef de l'Etat guinéen sortant Alpha Condé à la présidentielle ont réclamé lundi l'annulation du premier tour qui s'est tenu la veille, sans attendre les résultats, assimilant les multiples problèmes d'organisation à "une fraude massive".


Présidentielle guinéenne: Une mascarade, une fraude

Le scrutin s'est globalement déroulé dans le calme, mais sous tension, la campagne de M. Condé le donnant réélu dès le premier tour, un objectif que ses concurrents jugent irréalisable sans fraude caractérisée, cinq ans après une victoire à l'arraché au second tour sur le chef de l'opposition Cellou Dalein Diallo.

Bien qu'aucune statistique de participation nationale ne soit disponible, les Guinéens ont voté massivement dimanche, malgré des difficultés en tout genre: retards, manque de matériel, électeurs sans carte ou au contraire munis de carte mais ne figurant pas sur le registre de leur bureau, listes sans ordre ni alphabétique ni numérique ...

"Ça a été une mascarade, une fraude massive qui a été organisée toute la journée et qui continue aujourd'hui à nouveau dans les commissions administratives de centralisation de vote", a affirmé M. Diallo lors d'une conférence de presse conjointe avec les six autres concurrents d'Alpha Condé.

"Nous demandons son annulation et nous ne reconnaîtrons pas les résultats qui vont être issus de ces urnes", a-t-il précisé, promettant de mobiliser ses partisans dans la rue.

"Nous avons le droit de manifester, on le fera", a assuré le chef de l'opposition. "On n'a a pas de recours, la justice est inféodée, la justice, la Céni (Commission électorale nationale indépendante), les institutions ne sont pas des institutions indépendantes, malheureusement", a-t-il estimé.

Les six autres candidats se sont joints à cet appel, sans toutefois se prononcer sur le mot d'ordre de manifestation, à l'exception de la seule femme, Marie Madeleine Dioubaté, qui a demandé à ses militants de "garder le calme, de ne pas descendre dans les rues".

Le ministre de la Jeunesse Moustapha Naité, directeur de la communication de la campagne de M. Condé, a jugé "assez bizarre et étonnante" la demande d'annulation de l'opposition.

"Ils n'ont même pas attendu que les résultats du vote soient centralisés (...) Ce que nous pouvons demander, c’est de garder le calme", a-t-il déclaré à l'AFP.

Eviter que "ce pays brûle"

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a salué lundi "la conduite paisible" du premier tour, appelant les forces politiques à "s'abstenir de toute déclaration qui pourrait mener à des violences".

Les premiers résultats n'étaient pas attendus avant plusieurs jours, mais les adversaires de M. Condé, tel l'ex-Premier ministre Sidya Touré, ont constaté que "les résultats qui nous ont été remontés ne correspondaient absolument pas à ce qui a été proclamé" au niveau des bureaux de vote.

Se disant particulièrement visé par la fraude, en raison de la volonté du pouvoir d'"éliminer le parti le plus consensuel qui puisse exister, pour maintenir toujours la fracture politico-communautaire", le parti de M. Touré a retiré ses représentants des bureaux de centralisation du vote pour ne "pas cautionner" ce processus.

"Nul ne souhaite que ce pays brûle, nul ne souhaite que les citoyens s'affrontent, cailloux contre cailloux, bâtons contre bâtons, mais toutes les conditions ont été créées, en amont comme en aval, pour qu'on en arrive à ça", a accusé l'ex-Premier ministre Lansana Koyaté.

La Mission d'observation électorale de l'UE, qui doit présenter ses premières conclusions sur le scrutin mardi à 10H00 GMT, avait en revanche dressé dimanche un tableau globalement favorable.

Le président Condé table pour l'emporter sur son bilan: réforme de l'armée et de la justice, achèvement du barrage hydro-électrique de Kaléta, transparence sur l'attribution aux sociétés minières des contrats d'exploitation des précieuses ressources du pays.

Ses adversaires l'accusent de mauvaise gestion, notamment de l'épidémie d'Ebola qui s'est déclarée en décembre 2013, d'autoritarisme et d'attiser les tensions ethniques, particulièrement envers les Peuls, la communauté de M. Diallo.

Les deux précédents scrutins en Guinée, la présidentielle de 2010 et les législatives de 2013, ont été entachés par des violences et des accusations de fraude.

Ancien opposant qui a connu la prison, Alpha Condé est le premier président démocratiquement élu de cette ex-colonie française d'Afrique de l'Ouest, dirigée jusqu'alors par des pouvoirs autoritaires ou dictatoriaux.

AFP




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