Guitariste, clavestiste, arrangeur, producteur, l’artiste commence à se faire connaître au début des années 80. Aux côtés du mythique Xalam, Prosper Niang, Souleymane Faye, Makhou Lebougui, Pape Djiby Ba, les Touré Kunda, il connaît ses premiers succès. Mais si Cheikh Tidiane Tall est populaire c’est surtout pour avoir impulsé l’épopée des divas. On est en 1986. Le musicien qui participe à une réunion au Théâtre Daniel Sorano émet l’idée de faire une production avec une femme sur un plateau d’hommes. A l’époque, Kiné Lam, avec son album Dogo fait un tabac. C’est le début d’une longue et riche collaboration. Et fait d’elle la première diva de la musique sénégalaise. Balla Aissa, Leergui, Noreyni, les succès s’enchainent. Jusqu’en 1992, ils partagent les podiums. Sunu Thiossane, première chanson tradi-moderne, marque la fin de sa collaboration avec la chanteuse. Mais pas avec les femmes. Fatou Gueweul, Coumba Gawlo, Ndèye Ngom Bambilor, Ndèye Seck Signature, Dial Mbaye, Maty Thiam Dogo, Aby Gana…se bousculent à ses portes pour leurs arrangements. Pour ce qui sera pour beaucoup d’entre elles, leur premier succès.
Après 40 ans de carrière, il s’échinait à remettre sur pied sa collaboration musicale avec Kiné Lam. « Si j’ai décidé de travailler à nouveau avec Kiné Lam, c’est parce que j’ai tourné la page sur beaucoup de choses. Mais, il faut qu’elle se prépare, parce que c’est une femme », disait-il. Un dernier vœu qu’il n’a pu réalisé.
Alité et affaibli, il sera inhumé aujourd’hui dans la ville religieuse de Touba.
