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Société

PROCES KARIM WADE: CHEIKH DIALLO AVOUE ÊTRE UN PRÊTE-NOM DANS CD MEDIA GROUP


Mardi 21 Octobre 2014

Le journaliste et ancien conseiller en communication de Karim Wade, Cheikh Diallo, a avoué, hier, à la barre de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), être un prête-nom de celui-ci dans la création de Cd media groupe Sa qui éditait le journal « Le Pays au quotidien ». Il a soutenu que les salaires des travailleurs, l’intendance, le loyer, entre autres, étaient entièrement pris en charge par l’ancien ministre d’Etat.

Cheikh Lamine Oumar Diallo, plus connu sous le nom de Cheikh Diallo, est le quatrième témoin à faire sa déposition devant la barre de la Crei. Pour rappel, il est passé du statut de suspect à celui d’inculpé avant de bénéficier d’un non-lieu total dans cette affaire dite d’enrichissement illicite impliquant l’ancien ministre d’Etat Karim Wade.

Considérant d’ailleurs ce dernier comme son « ami et frère », il précise qu’il n’est animé que par la manifestation de la vérité. « Je ne suis ni un témoin à charge ni à décharge ; seule la vérité triomphe », a-t-il martelé.

A ce titre, il dit n’en vouloir nullement à Karim Wade. Cette précision étant faite, l’ancien conseiller en communication de l’ancien ministre d’Etat n’a pas mis du temps à reconnaître être un prête-nom de Karim Wade.

« Etes-vous un prête-nom de Karim Wade ? » a demandé un des assesseurs du président de la Crei. Et le journaliste de répondre : « Je suis effectivement un prête-nom de Karim Wade, si être prête-nom signifie céder, pour un temps, à charge de restituer, comme l’a défini le dictionnaire Larousse. Je tombe dans cette définition. Patrick William qui détenait 70 % des actions de Cd médias groupe Sa, aussi ».

Selon M. Diallo, c’est dans son bureau, à l’immeuble Tamaro, que Karim Wade lui a fait part, en 2011, de son intention de créer Cd médias en présence de la notaire Patricia Lake Diop. Stylo à la main, a-t-il précisé, « Karim Wade nous expliquait la géographie du capital, les associés, les actionnaires ».

« Dans un premier temps, il m’avait octroyé les 20 % des actions avant de les revoir à la hausse à 30 %. Les 70 % des parts restantes, il les avaient cédées à Patrick William que j’ai rencontré en 2007 au bureau de mon ex- collègue, Madior Sylla, à l’immeuble Tamoro, soit quatre ans avant la création de ce groupe », a-t-il ajouté. Mieux, a-t-il avancé, « c’est Karim Wade qui a donné la dénomination de cette société ».

A la question de savoir qui a libéré le capital d’un montant de 3 millions de FCfa pour la création de Cd médias, il a varié ses propos à bien des égards, avant qu’il ne soit confronté, à la gendarmerie, à un document le compromettant.

« C’est Victor Tendeng qui a libéré ce capital à mon nom et pour le compte de Karim Wade à mon insu », a-t-il soutenu devant la barre de la Crei.

Pour les équipements et autres moyens de transport, il a avancé que tout ce qui est matériel roulant, comme les véhicules, lui a été livré par le garde du corps de Karim Wade, Victor Kantoussan, contrairement aux déclarations de celui-ci.

Concernant le mobilier de bureaux, les ordinateurs, ils ont été mis à sa disposition par le chauffeur de Karim Wade, Victor Tendeng. Cheikh Diallo qui a révélé que les salaires, le loyer, l’intendance, entre autres, étaient entièrement pris en charge par Karim Wade, est ainsi devenu directeur général, salarié de Cd médias.

La masse salariale, a-t-il relevé, variait entre 6 et 7 millions de FCfa par mois. Le premier numéro du journal « Le Pays » est paru le 11 juin 2011, le dernier, le 20 avril 2013, quelques mois après leur inculpation.

Arrangement

Cd médias, comme l’a souligné le substitut du procureur spécial, Antoine F. Diome, présente des curiosités à bien des égards. Pour le recrutement du personnel, a reconnu le témoin- journaliste, tantôt c’est Karim Wade, tantôt c’est Victor Kantoussan, tantôt Serigne Saliou Samb, ancien rédacteur en chef du journal « Le Pays », etc.

Autre bizarrerie dans cette affaire, sur le plateau de la télévision Walfadjiri, M. Diallo a déclaré que Cd média est sa propriété, son groupe de presse. Devant la barre, le témoin a reconnu avoir tenu ces propos, avant de servir une autre version. Ce qui a poussé un des assesseurs du président Henry G. Diop à lui demander qu’est ce qui justifie cette variation dans ses propos.

Aujourd’hui, ce sera autour des avocats de la défense d’interroger le témoin avant une éventuelle confrontation entre Karim Wade et Cheikh Diallo.

LESOLEIL





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