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Politique

PORTRAIT: Moussa Tine, l’espoir d’un renouvellement politique


Jeudi 28 Juin 2012

Moussa Tine, tête de liste nationale de l’Alliance démocratique/Pencco pour les législatives de dimanche, fait partie de la nouvelle vague de politiques qui se sont imposés par leur talent et par leur franc-parler, en phase quelque part avec le profil recherché député pour par beaucoup d’électeurs.

Pourtant dépeint par ses proches comme un homme sensible, Moussa Tine, 41 ans, semble plutôt déranger par son refus de la langue de bois politique qui a peut-être contribué à détourner les citoyens de la politique dont ils n’attendent presque plus rien. Sinon espérer un renouvellement des mœurs en même que du personnel politique.

Moussa Tine entre en politique en 1998, grâce à Talla Sylla aux côtés de qui il fait ses premiers pas dans ce qui est présenté comme une jungle moderne.

Il n’avait alors comme seule arme que sa maîtrise en droit public obtenue à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). N’empêche, il est promu comme le numéro deux de l’Alliance Jëf-Jël, dirigée alors par Talla Sylla.

Devenu député, Moussa Tine intègre l’Assemblée nationale à partir de 2001 et fait valoir ses compétences au sein de différentes commissions (Affaires étrangères), (Défense et Sécurité), (Développement et de Aménagement du territoire). Il siège à l’Assemblée nationale jusqu’en 2006 pour le Jëf-Jël.

Avec Talla Sylla, tout laissait penser au compagnonnage parfait. Jusqu’à ce clash intervenu en 2009 et qui avait fait la Une de presque tous les quotidiens. M. Tine lance alors son propre parti, l’Alliance démocratique/Pencoo dont il devient le président.

M. Tine, sans doute par pudeur, ne s’est jamais expliqué sur les raisons de la rupture avec M. Sylla, mais il contribue d’entretenir les meilleures relations avec la figure emblématique du Jëf-Jël à qui il saura certainement toujours gré de l’avoir initié aux arcanes de la politique.

Pour preuve, en 2011, il a fustigé l’interpellation du leader de l’Alliance Jëf-Jël par les forces de sécurité alors qu’il manifestait à la place de l’Obélisque contre la candidature d’Abdoulaye Wade pour un troisième mandat.

Moussa Tine faisait alors partie des rangs de Benno Siggil Senegaal (BSS), une coalition formée de la plupart des partis de l’opposition opposés à la volonté de l’ancien président Abdoulaye Wade de briguer un troisième mandat à la tête du pays.

L’éloquence du jeune politicien lui a alors valu d’être chargé de la communication BSS. Il n’avait pourtant jamais cessé de soutenir l’impossibilité de la candidature unique prônée par la coalition, soulignant à qui veut l’entendre que cette perspective est de nature à ‘’mettre en mal l’efficacité de la coalition’’.

L’histoire lui a donné en partie raison, puisque non seulement la candidature unique n’a pas opérée, mais c’est Macky Sall, indexée comme le soliste de la coalition, qui sera qualifié au second tour où il a affronté et battu le président sortant Abdoulaye Wade.

Mais malgré cet échec somme toute relatif, les leaders de BSS ont remis ça, juste après le premier tour de la présidentielle, à travers Benno Bokk Yaakaar où Moussa Tine et l’Alliance Pencoo ont siégé, un moment, en compagnie d’autres leaders de l’opposition dont Ousmane Tanor Dieng et Moustapha Niasse.

Estimant que ‘’les petits partis de BBY ont été laissés en rade dans les prises de décision, au profit de partis comme l’Alliance pour la République(APR)’’, la formation présidentielle, Moussa Tine tourne le dos à cette coalition et se retrouve à nouveau seul face à son destin politique. Avec son seul parti.

Aujourd’hui tête de liste nationale de l’Alliance démocratique/Pencoo, le candidat aux législatives de dimanche ne manque pas une seule occasion de faire montre de sa différence ou de ses divergences avec ses anciens alliés.

Ainsi, alors que les Conseils des ministres décentralisés sont salués par BBY comme une innovation majeure dans la gouvernance politique du pays, Moussa Tine fait valoir un point de vue sinon contraire du moins différent.

‘’En délocalisant le Conseil des ministres, Macky Sall se sert d’une institution de la République pour battre campagne en vue des législatives’’, déclare-t-il ainsi lors d’un point de presse qu’il a tenu à quelques jours du démarrage de la campagne pour les législatives.

De même, il s’insurge contre la décision du nouveau pouvoir de maintenir le Sénat contrairement aux promesses du candidat Macky Sall. M. Tine ne cesse également de demander au président de la République de se conformer aux dispositions de la Charte de gouvernance démocratique des Assises nationales.

‘’Macky Sall doit tenir ses promesses d’avant campagne concernant la suppression du Sénat qui n’a aucune légitimité. Mais aussi faire en sorte que le président de la République ne préside plus le Conseil supérieur de la Magistrature. C’est ce pourquoi nous nous sommes engagés avec lui jusqu’à le porter à la présidence’’, dit celui qui se présente en messager de la transparence dans la gestion des affaires de la Cité.

Aussi, préconise-t-il une Assemblée nationale avec des sensibilités plurielles pour donner plus de relief à cette démarche de gouvernance. ‘’La démocratie et la transparence passent par l’équilibre des pouvoirs’’, rappelle le juriste.

‘’Il s’agit de consolider les acquis du 25 mars dernier, car la gouvernance transparente, dans tous les pays démocratiques du monde, passe par une Assemblée nationale plurielle et donc multicolore.’’

Cependant, bien qu’il se déclare favorable aux audits, un autre principe de bonne gouvernance, Moussa Tine dénonce la manière dont certaines interpellations ont été faites. S’agissant précisément du cas de l’ancien ministre de l’Intérieur Ousmane Ngom, il parle surtout d’un ‘’bras de fer entre l’Etat et l’ancien ministre’’.

‘’La République ne doit pas être revancharde, mais au-dessus des contingences personnelles. Ousmane Ngom a été appréhendé et cueilli jusqu’à Kolda, pour être relâché le lendemain. C’est insensé’’, a-t-il soutenu.

Selon lui, l’ancien ministre de l’Intérieur a certes ‘’le devoir de s’expliquer et de rendre compte, mais son interpellation ressemble à un bras de fer, et la manière dont cela a été fait n’a rien d’étatique’’.

APS





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