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Politique

Moussa Touré, leader du Parti CET : « Macky Sall à l’âge qu’il a, devrait se départir des pratiques politiciennes des années 50 (…) mais il fait pire encore! »


Mercredi 16 Mars 2016

Pourquoi choisir de créer ce mouvement pour inciter les populations à aller à l’encontre de ce référendum ? 

 C’est vrai que l’on peut se poser la question, si on sait que le Sénégal compte plus de 250 partis, pourquoi celui-ci, pourquoi ceux-là et pourquoi maintenant ? On a un espace politique très divers, qui va d’un extrême à l’autre, en matière de qualité, de contradiction, et de démagogie. Et nous avons voulu nous inscrire dans une coalition qui soit respectueuse des lois et règlements de ce pays-là. Mais aussi d’un certain nombre de valeurs et d’ambitions pour le Sénégal. Cela ne court pas les rues. 
Mais les partis politiques dans leurs statuts et textes constitutifs, évoquent le pays, sa grandeur, le bonheur, mais le travail qui s’y fait est loin de correspondre à cela. Et lorsque l’on est animé par une conviction profonde, des ambitions, de valeurs intangibles, il est difficile de se mouvoir dans ce dédale de partis nombreux, divers et variés. Il a fallu chercher à travers des gens que nous connaissons déjà, trouver une plage d’ambitions communes pour le Sénégal pour se retrouver. On est six.  Mais les grandes œuvres naissent à travers des noyaux durs d’institutions et de personnes convaincues. 
Il ne s’agit pas d’une coalition ad hoc et circonstancielle par rapport au référendum qui est dans une semaine, mais de plus longue haleine, des objectifs à moyen et long terme que nous visons. Les élections législatives de 2017 et celle présidentielle de 2019. Et nous comptons avec les partis avec lesquels nous sommes en contact approfondir cette coalition pour aller aborder ces échéances-là. 

Et s’agissant de ce référendum, ce mouvement vote Non ? 

Un non catégorique. J’ai évoqué les 15 points qui sont toujours portés en étendard. Nous faisant croire que ce sont des points révolutionnaires qui une fois adoptés vont plonger le Sénégal dans une béatitude la plus complète. Je vous garantis que même si le Oui l’emportait, ces points qui sont ajoutés à la constitution ne vont rien apporter à la constitution. 
Il y en  a 4 qui concernent le Conseil Constitutionnel dont on a vu les œuvres. Le nombre va passer de 5 à 7. Qu’est-ce que ça change ? D’autant plus que les  deux membres supplémentaires vont être désignés par le Président de l’Assemblée nationale. Mais qui dit le Président de l’Assemblée dit le Président de la République. C’est même plus grave, le Pr de la République doit avoir le souci de faire une ouverture sur des sensibilités différentes. Le Pr de l’Assemblée lui est en pleine politique, il y a de fortes chances que les membres qu’il va ajouter, vont être de purs politiques. 
L’autre aspect, le CC va s’approprier les lois organiques pour les examiner avant promulgation, qu’est-ce que ça change? 
Il y a un article qui prévoit que les sénégalais de la diaspora vont élire des députés. C’est une excellente chose. Mais nous disons que cela n’a rien à faire dans la constitution, cela doit trouver sa place dans le code électoral. Qui prévoit sur les 150 députés que les 60 seront élus sur une liste proportionnelle et les 90 autres sur une liste départementale, de la même façon on peut ajouter des députés qui seront élus par les sénégalais de la Diaspora. Mais là aussi il y a un flou dans la rédaction de l’article, parce que l’on dit des expatriés qu vont élire des députés. Qui vont provenir d’où ? Qui seront dans la Diaspora, à l’extérieur ou au Sénégal. Et combien et comment on va les élire ? 
Ce haut conseil des collectivités locales qui est encore un leurre comme Macky Sall nous y a habitués lorsqu’il est bloqué quelque part, il passe autre part. Nous avons refusé le Sénat, où il avait déjà nommé ses gens, j’ai vu des listes en son temps, les gens sont sur des charbons ardents, certains ont été casés d’autres attendent une occasion et c’est ce conseil. D’autant plus que l’acte trois auquel il vient en complément, rencontre des difficultés énormes dans sa mise en oeuvre. 
On nous dit aussi que l’on va augmenter les droits, mais toutes ces choses-là figurent dans le préambule de la constitution, non pas seulement en tant qu'initiative sénégalaise mais aussi recopiées à partir de la charte de l’Union africaine. Pourquoi de manière superfétatoire introduire des articles ? 
J’ai été Président d’une des commissions des Assises nationales, tout le travail a été fait là. Ce qui a été fait par la CNRI n’a rien ajouté au travail fait dans le cadre des Assises nationales. Le Président Macky Sall, j’ai vu sa signature. Je vais vous faire un aveu : j'étais Président d’une commission et lorsque les travaux ont été terminés et que l’on a fait les conclusions, j’ai appris que des maraudeurs sont allés au siège des Assises pour signer. Donc s’approprier le travail que nous avons fait. Je me suis fâché, c’est inimaginable que nous, partie prenante, acteurs pendant deux ans, nous avons tout laissé tomber pour nous consacrer à cela, nous n’avons pas encore signé, et ces gens viennent signer. Et c’est comme cela que l’on m’a apporté les registres et j’ai vu la signature du Président dans un petit espace sans réserve, comme il le dit. 
Ça aurait suffi pour mettre en œuvre tout ce qui a été proposé. La CNRI, pour tergiverser et ensuite et ensuite…le CC pour en arriver là. Mais ce qui est déplorable c’est que dans les conclusions des Assisses il y a des choses plus essentielles que ce qu’il nous propose ici. 
Le 7 Mars le Chef de l’APR a tenu un conseil exécutif national au Grand Théâtre, et il y a dit ; « je demande aux ministres, aux directeurs, aux hauts fonctionnaires d’aller dans leur terroir pour battre campagne et de ne revenir que le 21 Mars. C’est scandaleux, cela veut dite qu’il n’est plus Chef d’Etat depuis le début de la campagne, même avant. Maintenant il porte la casquette de Président de l’APR, et les Assises nationales ont proposé la séparation très nette entre le Chef de l’Etat et celle de Chef de parti. Il y a d’autre propositions qui ont été faites, mais le Monsieur a été à la pêche, il a pris ce qu’il l’intéressait et a laissé tomber le reste. C’est comme un monarque, Macky Sall à l’âge qu’il a, devrait se départir des pratiques politiciennes des années 50 entre Senghor et Lamine Guèye pour avoir une politique moderne, une posture moderne, une stature moderne, mais il fait pire encore. Et c’est cela qui est dommage. Et donc voilà pourquoi nous votons non et nous préparons pour les échéances à venir en 2017 et en 2019....
 
DAKARACTU




1.Posté par ecole le 11/04/2016 16:03
C’est vrai que l’on peut se poser la question....http://http://ecole-chezdonald.com/

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