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Politique

Me Mbaye Jacques Diop, acteur de la marche vers l'indépendance: «Les anciens combattants de la France ne doivent pas défiler...»


Vendredi 3 Avril 2015

Témoin et acteur de l’histoire, Me Mbaye Jacques Diop est resté égal à lui-même. Le 55e anniversaire de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale a été l’occasion pour le président de l’Association des porteurs de pancartes, de prendre l’ascenseur, avec l’équipe de Grand-Place, pour remonter le temps. Dans cette première partie de l’entretien, l’ancien maire de Rufisque a donné sa position sur la place qu’on doit accorder aux anciens combattants sénégalais. Mbaye Jacques Diop en a profité pour analyser l’actualité politique du pays.

Grand-Place: Nous préparons la fête de l’indépendance du Sénégal, pouvez revenir sur les grandes étapes de la marche vers l’indépendance ?

Vous me donnez l’occasion de rendre hommage aux hommes et aux femmes qui, dans les années 50, un peu avant dans l’année 40, ont prit conscience leur situation colonisée et se sont battus pour arriver à l’indépendance. C’était une longue marche. D’abord, il fallait avoir la conscience que nous étions dans une situation de colonisé avec des colonisateurs. Car le système colonial français était fait de telle sorte qu’on avait l’impression que nous étions des citoyens français. Alors et que nous avons les mêmes droits et devoirs que les français pour les quatre communes.

Les sujets français, les autres étaient «commandés» par les commandants de cercle qui étaient des Sénégalais. Alors, il fallait démonter tout cela. Et on est arrivé à une prise de conscience collective pour savoir que nous sommes colonisés. Alors de grands hommes, des militants obscurs ont participé à l’indépendance. Ils ont commencé après la 2e guerre mondiale 39-45. C’est en ce moment qu’on a commencé à prendre compte de notre situation. Souvenez-vous qu’il y a eu en mai 1947, la révolte des malgaches à Madagascar et Houphet Boigny a crée la Rda en 1948.

Un peu avant, le Bds de Senghor, Lamine Gueye, grand patron de la Sfio, en Afrique, s’est battu aussi contre l’indigénat. Ces trois grands hommes ont apporté beaucoup au déclanchement de l’éveil de la conscience. Mais, c’est après les années 50 que véritablement la prise de conscience est née. C’est dans cette sale de classe qu’on s’est réuni pour harmoniser les positions, on a dit qu’on va voter pour l’indépendance immédiate. Nous étions 13, les 7 étaient pour l’indépendance et les 6 pour la fédération franco-africaine. Senghor était dans les 6. Senghor nous rappeler qu’il était sur les 6 mais il a accepté la majorité, c’est un grand démocrate, Abdoulaye ne l’aurait pas accepté.

Abdoulaye Ly propose que Mamadou Dia doit le rapporte du Sénégal, Mamadou Dia accepte alors qu’il était avec Senghor dans les 6, grand démocrate. Maintenant le 26 aout c’était un mardi, De gaulle arrive chez le gouverneur de l’époque. Nos demandes d’indépendance pour rester fidèle à la décision qu’on avait prise depuis Cotonou. Ce jour là était mémorable, j’ai dis que les algériens avait eu l’indépendance avec les armes à la main. Le Gabon avait négocié, la Tunisie avait négocié et pour le Sénégal c’était la première fois qu’on voyait tout le monde debout pour réclamer l’indépendance, un jour mémorable avec notre volonté d’arracher notre souveraineté internationale. Alors le général De gaule arrive et accueilli comme il devait être accueilli et quand Valdiodio Ndiaye a parlé, et son discours au nom de l’Ups et Pra en tant secrétaire général. Et De Gaulle de nous lancer: «A vous porteurs de pancartes, vous voulez l’indépendance? Prenez-là». C’était déjà une grande victoire.

Malgré cette première satisfaction, «l’injustice» a continué, après cette indépendance, car la reconnaissance n’était pas au rendez-vous, pourquoi ?

C’est vrai. Mais, c’est parce que si vous regardez bien la situation, nous étions des militants avec un bagage intellectuel pas très élevé. C’est le niveau Brevet-élémentaire, comme on disait à l’époque. Quand l’indépendance est survenue, Senghor et Mamadou Dia ont fait appel, naturellement, aux Sénégalais diplômés. Même si à partir de 1960, on a envoyé beaucoup de jeunes pour faire des formations en Trésor, Finances etc. Nous, on nous a envoyés en 1961 faire l’Inspectorat de la jeunesse et des sports pour deux ans.

«Il faut arrêter cette histoire de ’les gens de mon parti’»

Mais, Senghor a nommé avec Mamadou Dia, les Abdou Diouf, Babacar Bâ et les autres. Donc, nous avons été snobés, nous les militants. Il faut le dire et le reconnaître. C’est comme aujourd’hui, ceux qui disent, nous, on a crée l’Apr et on ne va pas accepter que les transhumants viennent entre autres. Nous aussi, nous disions à l’époque, «mais, c’est grâce à nous que tout cela est arrivé et maintenant, on a plus rien. Ce n’est pas juste». Et ça était un problème et je dois dire que moi en ce qui me concerne, c’est ce qui a fait en 1969, j’ai rompu les amarres. Je suis allé faire le Baccalauréat avant d’aller à l’Université. Car, si tu n’a pas de diplôme, tu n’as rien. Je suis allé en chercher.

Mais, il faut aussi que les gens soient dirigés par les gens compétents et capables. C’est ça aussi. Nous avons retrouvé notre dignité avec l’indépendance. Aujourd’hui, nous sommes à 55 ans de cette date mémorable. Mais, est ce que ce pourquoi nous nous battions est aujourd’hui au rendez-vous ? Peut- être, on dira à moitié parce que la pauvreté, le sous développement, même la faim et la soif sont encore là. Or, nous nous battions pour éradiquer tout cela. Pour avoir la liberté certes, mais d’entreprendre, d’agir, de faire-faire et d’être nousmêmes, en pleine expansion culturel, spirituel et social. Donc, il y a encore des progrès à faire. Après 55 ans d’indépendance, on a fait des progrès, mais il y a encore beaucoup à faire.

Vous avez l’habitude d’assister à de grands défilés et aujourd’hui, on parle de prise d’armes. Qu’est-ce que cela vous fait ?

D’abord, le premier défilé post indépendance, moi je l’ai organisé à Thiès. J’ai été nommé par Mamadou Dia, commissaire à la gestion basée dans cette ré- gion au quartier Diamaguène en face du camp Tropical. C’est Doudou Wagué qui avait une maison de 12 pièces. J’organisais avec les éclaireurs, les scouts, les âmes et les cœurs vaillants, les écoles etc. Il n’y avait pas de prise d’armes, presque.

C’était le défilé de la jeunesse. Quelques gens en caftan et chemises. C’était un grand moment avec le drapeau du Sénégal. Alors quand je revois ces moments là, aujourd’hui il y a un changement. Le défilé a pris de l’importance, de la grandeur. Il est devenu somptueux. C’est bien, on honore l’Armée et la jeunesse. Mais, est ce que faire un défilé pour honorer la date de notre indépendance est nécessaire ?

Je me pose des questions parce qu’une prise d’armes pour moi, ça suffit. C’est un symbole, on rappelle une date de notre histoire. Comme nous commémorons chaque année, le 26 août 1958. Là aussi, c’est l’indépendance de notre pays qui est proclamée, qui est fêtée. Il faut associer les segments de notre pays. L’Armée, les grands corps, mais je crois qu’une prise d’armes suffit. Même pour l’avenir. En France, le 14 juillet est fêté comme ça. Alors que ce pays a plus de moyens que nous.

Lors de la guerre du Vietnam et de la défaite de la France Dien Bien Phu, nos parents militaires sénégalais et africains, ils étaient dans les rangs de l’armée française et c’est encore eux qu’on a retrouvé dans les rangs de l’armée française en Algérie. Ils se sont battus contre les Vietnamiens et contre les Algériens. Donc, quand, je vois défiler ces anciens combattants, c’est un problème. Que l’on voit ceux qui ont fait la 2e guerre mondiale 39- 45 d’accord, mais qu’on fasse défiler ceux qui ont combattu les Vietnamiens, le Algériens, c’est un problème.

Autrement dit, vous préfériez qu’on les installe au niveau de la tribune officielle ?

Même pas ! Il ne devrait même pas défiler parce qu’ils étaient avec les colonialistes. Ils ont tiré au nom et pour le compte du Colon. Ils ont des médailles en France.

Vous êtes contre leur décoration ?

Non, je ne suis pas contre leur décoration. Ils ont été reconnus par la France pour services rendus. Mais, ils ne doivent pas participer à notre commémoration de notre indé- pendance. Ils n’ont pas été des artisans. Au contraire, si ça ne dépendait que d’eux, nous ne serions jamais indépendants. Et, je dis cela au nom des anciens que nous sommes. Nous, qui étions des anticolonialistes. On a souffert de cela. On s’est battu. Quand, au mois de mai 1954, il n’y avait pas de télévision comme ça. Quand, nous avons appris par la radio que Dien Bien Phu était tombé, mais nous avons fait la fête ici, même si nous n’étions pas nombreux.

Qu’est ce que vous conseillez au président Macky Sall pour aller dans ce sens parce qu’il a besoin de votre expertise?

Macky Sall est à encourager parce qu’après tout c’est un jeune. Il est né après l’indépendance et c’est pour nous, c’est un symbole fort. Il n’aura que 53 ans dans quelques mois. Ensuite, il a le tempérament, le calme, l’écoute pour pouvoir réussir. Maintenant, est ce qu’il est bien entouré ? Est ce qu’il a une bonne équipe ?

Parce qu’un président, quelles que soient ses qualités intellectuelles, morales et tout, il doit avoir une bonne équipe. C’est l’équipe qui fait pousse le président à gagner. Donc, Macky Sall doit réussir en rassemblant d’abord mais surtout aussi en cherchant à avoir une équipe performante. Nombreux sont les Sénégalais compétents et amoureux de leur pays qui peuvent lui apporter beaucoup. Et c’est le moment pour nous de lui dire qu’il faut arrêter cette histoire de «les gens de mon parti».

Il faut chercher, partout, de bons éléments. Je ne parle de pas de transhumants ou autres. Mais, il faut qu’il cherche dans ce pays, des élé- ments qui peuvent lui apporter quelque chose. Sinon, moi mon parti, le Ppc, il le soutient. La coalition Defar sa rew (Cdr) dont je suis le président et qui comprend 11 partis politiques, va être reçu par Macky Sall dans les prochains jours. Il nous a dit après le 4 avril et je crois que la position que nous prendrons est de le soutenir. Mais, nous ne sommes pas pour une fusion, ni pour être absorbé ni pour être intégré ou je ne sais quoi. Non. Nous allons le soutenir à chaque fois que de besoin et quand il fera quelque chose de bien, nous l’applaudirons.

«Mon parti a fusionné avec le Pds et il l’a regretté»

Mais vous aviez fusionné avec le Pds, pourquoi pas avec l’Apr ?

Non. Non. Moi, mon parti a fusionné avec le Pds et il l’a regretté. Nous l’avons fait dans un moment d’euphorie. A un moment où on me faisait la cour. Et notre parti s’est réuni et ceux, qui étaient euphoriques, étaient plus nombreux que les autres et la majorité l’a remporté comme avec Senghor. Mais, si c’était à recommencer, on n’allait pas le faire. Pour toute cette expérience, nous avons dit plus de fusion. Heureusement que le Ppc a su renaître de ces cendres parce que cette fusion n’avait pas été enregistrée au ministère de l’Intérieur.

Mais sans quoi, nous serions morts totalement. Ou alors reprendre un autre nom pour le parti. C’est une occasion de dire à l’opinion publique qu’en 2000, nous avons quitté le Ps au grand jour en dé- missionnant publiquement avec une lettre adressée à Abdou Diouf. Nous n’avons pas rejoints le Pds du tout. Nous n’avons pas rejoint la majorité qui est restée. Nous avons crée un parti immédiatement qui est allé aux Elections et qui gagné. J’ai été député de mon parti. Donc, nous n’avons jamais été transhumants.

Qu’est ce qui vous a poussé à soutenir Macky Sall ?

Macky Sall a beaucoup de qualités pour réussir. Même si les défauts ne manquent pas et comme nous ne sommes pas candidats à son poste, donc, on le soutient.

Etes-vous pour ou contre la réduction du mandat présidentiel ?

Moi, je suis sûr que pour le référendum, qui sera organisé en 2016 pour demander aux Sénégalais, s’ils sont pour ou contre la réduction de son mandat de 7 à 5 ans, ces derniers voteront, dans leur grande majorité, contre.

Pourquoi ?

Parce que les Sénégalais en toute conscience l’ont élu sur la base du mandat de 7 ans. Bien que 5 ans est la norme dans beaucoup de pays démocratiques. Des mandats de 5 ans, ça suffit. Il faudrait mieux avoir des mandats de 7 et 5 ans, plutôt faire 5 et 5 ans. Mais, moi ça m’est égal. Je suis un démocrate, je suis pour le mandat de 5 ans personnellement, mais dès lors que le peuple votera, on va être édifié. Mais, je dis qu’une voix, c’est une majorité. Les Sénégalais voteront à bon escient et le résultat ne sera mauvais car je suis sûr que les Sénégalais ne voteront pas pour la réduction du mandat.

Certains responsables de son parti disent que les 5 ans ne suffisent pas pour terminer les réalisations de Macky Sall…

Dans ce pays, on a trop tendance à dire réalisations et on oublie qu’on est un pays sous développé, un pays pauvre. L’important dans nos pays africains, c’est d’avoir une bonne conduite dans la gestion des affaires de l’Etat. Il vaut mieux une bonne gestion vertueuse que de parler d’infrastructures. On va s’endetter pour ces routes. Mais aussi, il faut savoir que le seuil qu’on ne pourra pas dépasser pour porter face à la demande sociale.

L’école, aujourd’hui, est presque en crise. Les parents, qui n’ont pas d’argent pour emmener leurs enfants dans les écoles privées. Mais, leurs enfants risquent d’avoir des problèmes. Ici, on ne se soigne pas comme il faut. Le chômage est endémique. Les gens sont presque tous au chô- mage. Voilà, les questions essentielles et sur lesquelles Macky Sall doit apporter des solutions. Inaugurer, c’est bien mais, il faut d’abord que les gens soient dans les bonnes conditions pour vivre.

«Je crois que c’est un peu suicidaire d’être avec une équipe et de travailler à sa chute»

Vous dites que vous ne lorgnez pas le fauteuil de Macky, que vous voulez juste le soutenir. Que dites-vous de ses alliés qui visent son fauteuil et qui l’accompagnent toujours malgré l’approche de l’Election présidentielle ?

Je donne un exemple. La France, qui est notre pays de ré- férence, aujourd’hui il y a une crise dans le parti socialiste. Il y a ce qu’on appelle les frondeurs en France. C’est la même chose qu’ici. On ne peut pas vouloir quelque chose et son contraire. C’est une logique mathématique en même temps applicable en politique. On est avec une personne ou on n’est pas avec lui. La politique n’a pas tellement de secret. Maintenant, s’il y a des désaccords, ça aussi, ça se règle et on avance. Mais, je crois que c’est, quand même, un peu suicidaire d’être avec une équipe et de travailler à sa chute.

A suivre…

GRAND PLACE






1.Posté par tampico le 04/04/2015 23:06
M. DIOP, vous soulevez là un débat essentiel qui touche tous les fonctionnaires coloniaux. Si les anciens combattu ayant servi en Algérie et en Indochine sont indignes de défiler le 4 avril, les fonctionnaires coloniaux dans leur totalité, qui servaient les intérêts de la même scélérate, raciste et inhumaine France jusqu'à la veille de l'indépendance, ne sont-ils pas dans le même lot? Ensuite, puisque vous êtes si imbu d'anticolonialisme, pourquoi avez vous laisser perdurer, à ce jour, des noms de colons à Rufisque, tels place GABAR? Je passe sur votre prétendue port de pancartes qui prête plus à sourire: il y avait mieux. Déclencher une guerre de libération comme ces preux algériens et indochinois au lieu de vous engoncer dans vos goûts vestimentaires et autres immodérés. N'oubliez pas enfin que les morts de Thiaroye 1944 ont été tués par des tirailleurs venus de St-Louis et Dakar...

2.Posté par tampico le 04/04/2015 23:37
Pour tout dire, quelle marge de manœuvre ont donc les hommes de tenue, les militaires en particulier ? Ex, si l'Etat du Sénégal décidait d'aller en guerre contre un Autre, de réprimer ses populations, etc. Voilà à mon avis, le vrai débat et non celui que vous soulevez : ces pauvres anciens combattants, au risque de subir une répression féroce, ont préféré aller guerroyer, fut ce contre des frères colonisés. Comme certains ont préféré se gargariser de leur port de pancartes, à l'ombre des arbres disent les mauvaises langues.

3.Posté par Amadou Seck Ndoye fils d''''ancien combattant 39-45 le 07/04/2015 01:15
C pas chers concitoyens
Vous êtes pas dans le débat posé par Mbaye Jacques Diop. Son idée que je partage, est de vous faire comprendre que nous avons été colonisé par les Français comme d'autres pays, c'est le cas de l'Indochine et de l'Algérie qui ont pris les armes pour obtenir leur indépendance contre les autorités françaises. Des africains et plus particulièrement des sénégalais se sont engagé volontairement dans l'armée française pour combattre au nom de la France ces vaillants peuples. Les français ont été vaincu en Indochine et avec eux nos parents sénégalais, ils ont été vaincu en Algérie et avec eux encore nos parents sénégalais. Nos parents sénégalais on été décorés par les français en Indochine et en Algérie, tous ceux qui vivent encore, ils perçoivent des pensions françaises payées par le Trésor français. Dès lors, il faut accepter que ceux-là ne sont pas nos anciens combattants, ceux sont les anciens combattants des français. Les hommes qui ont combattus en 14-18 et en 39-45 pour la démocratie, pour la liberté et contre le faschisme eux sont nos véritables anciens combattants mais pas ceux qui ont participés à des guerres coloniales. C'est tout simple il n'y a pas lieu à polémiquer ni à être mal vaillant il faut féliciter le Président Mbaye Jacques Diop d'avoir soulevé ce débat.

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