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Opinion

Mame Mactar Guèye, Jamra: Ce qu’il est convenu d’appeler «l’affaire Déesse Major», a enfin connu son épilogue


Jeudi 23 Juin 2016

Suite à une plainte du Comité de défense des valeurs morales (Cdvm), coordonné par Ouztas Adama Mboup, notre compatriote aura été momentanément privée de liberté, au grand dam de sa famille et de ses fans. L’«attentat à la pudeur et l’atteinte aux bonnes mœurs», ne sont ni des inventions du Procureur de la République Serigne Bassirou Guèye, ni celles du Commissaire de la Sureté Urbaine El Hadji Cheikh Dramé. Mais bien des transgressions dûment spécifiées dans notre Code Pénal, et qui auront été la source de référence des uns, pour se plaindre, et des autres, pour donner droit à une requête. Le tout se jouant sur un sacro-saint théâtre d’opération appelé «Etat de droit». Au grand dam, naturellement, de celle que le Destin aura placée dans l’épicentre de 72 heures d’un singulier branle-bas judiciaire.


Mame Mactar Guèye, Jamra: Ce qu’il est convenu d’appeler «l’affaire Déesse Major», a enfin connu son épilogue

Ce n’est pas trahir un secret (de Polichinelle) que de rappeler que Déesse Major avait déjà fait l’objet d’une première plainte, en 2014, pour les mêmes incriminations, et à l’initiative du même «Comité». Lequel lui reprochait de s’être affichée dans une tenue vestimentaire qualifiée «d'indécente et attentatoire aux bonnes mœurs», à l’occasion du «Show of the Year», du 18 octobre 2014, au Stade Iba Mar Diop. Le vice-président de l’Organisation islamique JAMRA, Mame Mactar Guèye, avait ensuite été sollicité par l’avocat de l’artiste, notre ami Maître Ousmane Séye, pour «que l’on fasse preuve de bienveillance».

Ce dernier, en toute bonne foi, croyait que JAMRA, réputée «wééx dunx» (avoir bon dos) était derrière tout cela ! Après s’être ravisé, à la faveur de notre échange téléphonique, Me Séye se déchargea aussitôt de sa robe d’avocat, préférant user de ses prérogatives de «frère aîné», pour me sommer d’offrir mes bons offices, entre la rappeuse et les plaignants !

Ce que j’acceptais volontiers. Car, JAMRA, au-delà de ses postures (non-négociables) de défense résolue du précieux héritage spirituel que nous ont légué les grandes figures de l’Islam qui reposent en terre sénégalaise, a toujours eu à cœur de privilégier le dialogue, dans notre société réputée pour sa tolérance légendaire et sa bonne convivialité, transcendant ses particularismes.

Le mercredi 29 octobre 2014, à 16h, je recevais donc (à sa demande) Déesse Major. Spontanément, je me fis d’abord le devoir de lui prodiguer quelques conseils fraternels. En commençant par la rassurer, par rapport à l’idée que nous faisions de son art. Je lui expliquais que JAMARA n’avait absolu rien contre sa musique, le Rap.

Bien au contraire, comme en atteste les excellents rapports que nous avons toujours entretenus avec des leaders bien en vue du milieu Hip-hop. Je lui expliquais à quel point le défunt fondateur de JAMRA, Abdou Latif Guèye, était «à tu et à toi» avec Bill Diakhou, Big Dee et Bibson.

Pour la simple raison que JAMRA a souvent noté une curieuse similitude entre les textes que développent certains rappeurs locaux et les valeurs sociétales que JAMRA a toujours défendues, exhortant notamment les jeunes à avoir foi en leur avenir, à refuser la fatalité et la facilité, et à rejeter le mimétisme occidentale, etc.

Au point qu’avant son rappel à Dieu, avec la complicité des trois rappeurs susnommés, une maquette sonore – où Latif Guèye avait accepté volontiers de donner de la voix - avait même été esquissée, en 1999, dans le studio d’enregistrement du Super Etoile de Youssou Ndour, alors sis à l’emplacement actuel de la Tfm, aux Almadies.

Poursuivant mon «xutba» (sermon) j’invitais Déesse Major à se référer aux parcours artistiques de ses aînées, comme Coumba Gawlo Seck, Fatou Guéweul, Kiné Lam, etc., qui ont acquis leurs lettres de noblesse et une notoriété internationale, sans jamais avoir à porter un slip sur scène – comme elle l’a fait au Stade Iba Mar Diop. Et qu’elle pouvait monnayer dignement son talent sans avoir à dégrader son image de femme, devant un auditoire souvent constitués d’adolescents.

En concluant, je la «suppliais» de songer surtout à ses futurs enfants ! Cette ère de hautes technologies permettant de numériser, d’archiver et de conserver, pendant des décennies, dans les réseaux sociaux des produits audiovisuels, accessibles à tous !

Je fus rempli d’une grande gêne par les chaudes larmes que versait Déesse Major. Elle m’émut davantage en m’apprenant qu’elle s’appelait en réalité Ramatoulaye Diallo, qu’elle était issue d’une famille musulmane et qu’un de ses oncles serait même un Imam dans une mosquée bien connue. Cette brèche spirituelle, qu’elle avait ainsi ouverte, me permit de lui rappeler que son prénom est originaire d’un des attributs de Dieu : «Rahmatou Lahi», qui renvoie à la miséricorde divine.

Et, me référant à un enseignement mémorable du défunt grand prédicateur, El Hadji Ibrahima Sakho, je lui démontrais que quand on a la chance de porter un si précieux nom de baptême, on ne peut pas se permettre n’importe quoi. Car, le retour de bâton est automatique ! A l’instar d’ailleurs de ceux qui portent des prénoms du Messager d’Allah: ils ne sont pas «libres» non plus…

Elle m’apprit qu’elle était orpheline de père et de mère. Qu’elle avait perdu ses deux frères et sa cousine, dans le naufrage du bateau "Le Joola", qui avait endeuillé le Sénégal en 2002. Que sa mère, sous le choc, avait succombé quelques mois plus tard, emportée par une crise cardiaque… Je pus alors découvrir une Ramatoulaye Diallo fille-de-bonne-famille, ayant eu une enfance difficile. Mais que des «idoles-références» occidentales, comme Rihanna ou Beyoncé, semblaient avoir retourné la tête !

Lorsqu’elle eut séché ses larmes, elle révéla avoir été loin de s’imaginer que sa mise vestimentaire au «Show of the Year» allait susciter autant de réprobations. Elle exprima ses sincères regrets, et me demanda ce qu’elle pouvait concrètement faire pour que la plainte du Cdvm fût retirée. Parce que sa famille ne dormait plus, que ses amis et proches étaient inquiets, etc.

Je lui suggérais – étant donné qu’il lui était humainement impossible de faire le tour de toutes les concessions familiales et de toutes les cités religieuses du Sénégal, pour se confondre en regrets - de présenter, par le biais d’une déclaration publique, ses excuses à tous ses compatriotes qu’elle aurait heurtés dans leurs sensibilités religieuses.

Et surtout de promettre dans sa lettre, comme le conseil l’Islam pour tout acte de repentance, de ne plus récidiver. Ce qu’elle fit volontiers. Sa déclaration d’excuse publique, manuscrite, une fois authentifiée au bas de la page par sa propre signature et le numéro de sa pièce d’identité, fut largement, par mes soins, envoyée à toute la presse et postée par mail à son avocat, Me Ousmane Séye.

Celui-ci, enthousiaste, me témoigna de sa satisfaction, après le compte-rendu que Déesse lui avait fait de notre entretien. Je crus également utile de garder un fac-similé de sa lettre d’excuses publiques, bien en vue sur mon mur facebook, afin que nulle n’en ignore. Et la page fut tournée,

Mais j’étais loin de m’imaginer que le calvaire dont venait d’être déchargée Déesse Major allait se retourner, tel un boomerang, contre ma modeste personne ! En effet, le fait d’avoir ainsi permis à Déesse Major, sur sollicitation de son avocat, de se réconcilier avec ses compatriotes, me valut une volée de bois verts du Cdvm, particulièrement de mon ami Ouztas Adama Mboup, coordonnateur dudit comité… (Je ne m’étendrais pas davantage sur cet épisode, la «crise» ayant été gérée à «l’interne» grâce à l’entregent d’Imam Massamba Diop, Président exécutif de JAMRA).

Mais toujours est-il que deux ans plus tard, estimant que la rappeuse, plutôt que de faire amende honorable, continuait de plus belle ses prestations exhibitionnistes (cf. sa dernière vidéo-snapchat), le même «Comité» est (re)monté au créneau, en saisissant cette fois-ci directement le Procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Dakar, Serigne Bassirou Guèye.

Lequel a envoyé un «soit-transmis» au Commissaire de la Sûreté urbaine de Dakar, El Hadji Cheikh Dramé, qui a finalement procédé à l’audition de Déesse Major, avant de la mettre aux arrêts le vendredi 17 juin 2016. Il est donc évident (comme j’ai eu à le signifier à certains de ses proches, qui m’ont interpellé le jour de son arrestation) que j’ai fait de mon mieux pour lui éviter cette nouvelle mésaventure. Mais, on ne peut pas être plus royaliste que… la Reine!

PS : Après son élargissement, intervenu ce 20 juin 2016, suite au retrait de la plainte du Cdvm, je suis heureux d’apprendre que notre «Déesse national» a décidé de changer de garde-robe ! Je ne peux que l’en féliciter, tant il est vrai qu’il n’est jamais tard pour bien faire ! [Sans oublier bien sûr de remercier Ramatoulaye Diallo, pour le sincère témoignage qu’elle a eu à faire à mon égard, dans sa dernière interview-vidéo, du 21 courant, à Seneweb.com]

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