Malick Noël Seck : «C’est moche de rapatrier des bijoux de la femme d’un prisonnier, alors qu’on dépense 12 millions pour un sac à main»

Malick Noël Seck, secrétaire général du Front National de Salut Public (FNSP/ Mom Sa Rew), était l’invité de Fanta Counta Thiam et Cheikh Diaby, dans l’émission «Grand Oral» de ce samedi, sur Rewmi FM. Il est largement revenu sur le sens de son combat contre ce qu’il appelle l’impérialisme, la dernière sortie du Premier ministre Mouhammad Boun Abdallah Dionne sur les affaires ArcelorMittal et Petro-Tim, la cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), entre autres sujets d’actualité.
Divorce avec Barthelemy Diaz
«C’est triste, mais la politique est ainsi faite. Mais, j’avais des convictions qui sont toujours actuelles, à savoir que le Sénégal doit être un pays indépendant, souverain. Et, que nous subissons toujours l’impérialisme de la France et de certaines organisations. Il est arrivé un moment où il faut choisir entre continuer sur notre voie ou bien prendre le système. Mon ami Barthelemy Diaz a choisi sa voie et nous avons décidé de continuer sur notre lancée de nous battre pour une souveraineté réelle du Sénégal. Sur ce, nous rappelons à toute la jeunesse du pays que notre combat dépasse le cadre partisan. En cas de victoire, les retombées seront bénéfiques pour tout le monde. On ne se développera pas tant que nous restons les valets de la France, du FMI et de la banque mondiale. Il n’y aura pas de développement sans liberté et évidemment, nous les invitons, de même que les députés de l’Assemblée nationale, quel que soit leur parti, à poser le problème au niveau de leurs instances de parti : sommes-nous libres, sommes-nous indépendants, pouvons-nous continuer à faire la courbette au Président français. La colonisation est toujours là. La Francophonie qui prétexte promouvoir la démocratie, est une arme diplomatique pour la France et une arme politique pour les français. Nous avions des choses à dire sur cette organisation qui est politique.»
Sortie du Premier ministre
«Le Premier ministre s’est prononcé pour blanchir le frère du président de la République. Donc, c’est une cause privée, suite aux accusations du président Wade. Nous, Mom Sa Rew, ne sommes pas là pour attaquer le président, accuser son frère ou donner raison à Wade, peut-être, animé par d’autres motivations. Mais, deux points nous interpellent. Premièrement, pourquoi l’État du Sénégal a signé un contrat qui lui donne 10% de ses ressources pétrolières et 90% à des privés qui, sont, soi-disant, représentés par le frère du président de la République? Deuxièmement, sur les 90% des parts accordés à des privés, 60% ont été revendues, sans que l’État puisse y mettre son véto? A Mom Sa Rew, les entreprises sénégalaises doivent être détenues à 51% par un capital sénégalais, privé ou public. C’est ça qui permet d’asseoir notre souveraineté économique.»
Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei)
«Tout ancien ministre doit être jugé par la haute cour de justice. Cette cour ne se justifie pas. Maintenant qu’elle est là et qu’elle travaille, qu’elle termine sa mission et on verra le résultat. Pour l’instant, elle n’a pas encore sorti de preuve attestant les accusations portées sur Karim Wade. Je pense qu’il était plus simple de laisser les instances existantes, à savoir la haute cour de justice, faire leur travail. Concernant les bijoux de sa femme, le gouvernement est tombé bas. C’est moche de dire qu’on va rapatrier les bijoux de la femme de Karim Wade, pendant que la première dame porte des sacs qui coûtent 12 millions de nos francs devant nos, soit disant, bailleurs. C’est une insulte pour les Sénégalais.»
Coupes-coupes dans votre voiture
«Honnêtement, je suis venu en voiture et j’ai un bâton ou un coupe-coupe dedans. Nous étions en campagne électorale, mais nous n’attaquions personne. A l’époque, Abdoulaye Wade avait reconnu avoir envoyé des nervis devant les maisons des leaders politiques. Il y a eu des attaques et 12 personnes sont mortes. La Mairie de Mermoz-Sacré Cœur a été assiégé par des nervis. J’étais au-delà du combat avec d’autres donc, il fallait qu’on se protège.»

REWMI