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Politique

Macky Sall à Banjul : une visite approuvée sous l’angle du dossier casamançais


Lundi 16 Avril 2012

Des citoyens jugent "logique" le choix de Macky Sall de réserver à la Gambie voisine sa première visite officielle hors des frontières sénégalaises, attendent de ce déplacement du successeur d’Abdoulaye Wade un plus grand raffermissement des relations entre les deux pays, dans l’optique d’un retour définitif de la paix en Casamance, la région sud du pays.


Macky Sall à Banjul : une visite approuvée sous l’angle du dossier casamançais

Conformément à une promesse qu’il a faite lors de la campagne électorale, Macky s’est rendu dimanche en Gambie où il s’est entretenu avec son homologue Yaya Jammeh dont le pays est considéré comme l’une des bases arrière du Mouvement des forces démocratique de la Casamance (MFDC), la rébellion qui réclame depuis une trentaine d’années l’indépendance de cette partie sud du Sénégal.

Un choix du nouveau présidentiel salué pour l’essentiel par les citoyens sénégalais interrogés à propos par l’APS. Ils y voient une rupture de M. Sall par rapport à ses prédécesseurs, concernant notamment l’approche de la question casamançaise dont le règlement se présente comme un des défis majeurs auxquels le nouveau président sera confronté lors de son mandat.

‘’Cette visite permet, si besoin, de davantage raffermir les bonnes relations qui lient le peuple sénégalais à celui de la Gambie. Car c’est une marque d’honneur que de consacrer une telle visite à la Gambie’’, fait valoir Cheikh Tidiane Diouf, commerçant au marché de Sandaga, la grande place marchande du cœur de la capitale sénégalaise.

Au-delà de cette perspective immédiate de raffermissement des liens entre les deux pays voisins, des citoyens comme Serigne Ndoye, un retraité de 62 ans, espère que la démarche de Macky Sall va aller de pair avec une volonté de prendre à bras-le-corps la question de la crise casamançaise.

‘’A travers cette visite, espère le vieux retraité, les deux chefs d’Etat (Jammeh et Sall) vont davantage arrondir les angles en vue de trouver une solution pérenne à la crise casamançaise‘’, sachant que la Gambie se fait souvent prier pour répondre à l’appel du Sénégal de traquer les rebelles du MFDC présents sur son territoire.

La Casamance se trouve depuis plus d’une décennie dans un climat de ni guerre ni paix, consécutif à certain essoufflement de la rébellion dont les actions néfastes sont contrecarrées sur le terrain par la volonté affirmée de l’Etat de pourvoir davantage cette région en infrastructures, pour atténuer son isolement et du coup couper l’herbe sous le pied des indépendantistes.

A la faveur des les projets engagés dans la région par l’ANRAC (l’Agence nationale pour la relance des activités économiques et sociales en Casamance), des populations déplacées ont retrouvé leurs villages déminées.

La violence persiste cependant en Casamance où perdurent des braquages contre des voyageurs sont commis par des bandes armées supposées appartenir la plupart du temps au MFDC qui continuent par ailleurs d’attaquer les forces régulières régulièrement harcelés dans leurs positions. Les rebelles ont même opéré un revirement stratégique, selon des analystes, via le kidnapping de soldats sénégalais.

Si Gora Guèye, chauffeur, retient en premier dans le déplacement de Macky Sall en Casamance un respect d’une promesse de campagne, certains reversent cette initiative présidentielle dans le cadre global de consolidation de la perspective panafricaniste.

Il en va ainsi de la Centrafricaine Charlotte Tchana, agent dans un programme des Nations unies. ‘’C’est une conduite logique que de consolider d’abord les liens autour de soi’’, avance d’abord la fonctionnaire internationale.

‘’L’ouverture doit intervenir une fois qu’on est sûr d’avoir conquis le partenaire immédiat, qui, dans ce cas de figure sénégalais, est la Gambie. Aussi, cette touche vient consolider l’élan du panafricanisme tant chanté’’, analyse-t-elle pour conclure.

Lors de sa visite en Gambie, le chef de l’Etat sénégalais Macky Sall était accompagné de son ministre des Affaires étrangères, Alioune Badara Cissé, de celui des Infrastructures et des Transports, Mor Ngom, ainsi que du député Moustapha Cissé Lô.

L’ancien gouverneur Saliou Sambou, un natif de la Casamance, a estimé récemment que le retour de la paix en Casamance passe nécessairement par une suite des négociations menées à Foundiougne en février 2005, sur les modalités d’application de l’accord signé le 30 décembre 2004 entre le gouvernement sénégalais et le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC).

‘’Il faut qu’il y ait Foundiougne 2. Parce que nous avons commencé avec Macky Sall quand il était Premier ministre, et c’est sur la base de ce livre-là qu’on est allé faire la réunion à Foundiougne’’, a-t-il déclaré dans une interview parue dans l’édition de jeudi du journal Le Quotidien.

‘’Peut-être que des gens ne voulaient pas la paix, alors qu’on était parti sur de bonnes bases avec Macky Sall (alors Premier ministre du président Wade). Il n’y a pas eu de suite. Cette fois, il y aura la paix. Parce que Macky (nouvellement élu pour succéder à Me Wade) sait où il va mettre les pieds’’, a assuré Saliou Sambou, présenté comme l’un des meilleurs connaisseurs du dossier casamançais.
APS




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