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Société

MARCHE DE L’EMPLOI A LA FOIRE DE DAKAR: Quand la Vc pèse plus lourd que le Cv des jeunes filles


Mercredi 24 Décembre 2014

L’ouverture de la foire internationale de Dakar a toujours été pour les jeunes sénégalaises une occasion inouïe de trouver un travail temporaire. Cette année, la Vc (Visibilité corporelle) a été plus déterminante que le Cv (Curriculum vitae).

«Avoir un job et peu importe la nature de la gymnastique corporelle qui nous permet de l’obtenir ». Tel semble être le slogan de certaines filles âgées entre 17 et 29 ans, qui squattent les stands à la recherche d’un emploi à la présente édition de la Foire internationale de Dakar (Fidak). Pour ces filles, il n’est pas question de chercher midi à quatorze heures, car ici, la Vc (Visibilité corporelle) prend le dessus sur le Cv (Curriculum vitae). Cheveux auvent, Maria D. s’est habillée très sexy pour décrocher un poste de commerciale dans l’une des stands de la foire. Belle, elle a la taille d’un mannequin et les rondeurs d’une femme bien sénégalaise, (diég bou ndaw, comme on les appelle communément). Consciente de tous ses argument, de taille…, elle a porté un «bas» transparent de couleur noir qui s’agrippe voluptueusement à sa peau et dévoile, au rythme de sa foulée, les contours de ses hanches qu’elle fait merveilleusement trémousser. Elle a aussi bien choisi ses couleurs. Son décolleté rose, la même couleur que sa culotte, semble avoir du mal à contenir sa dotation impressionnante.

Le verbe facile, elle n’a pas hésité une seconde à se confier à nous. «C’est aujourd’hui que je suis venue et j’ai trouvé un emploi en moins d’une heure de temps. Je sais comment faire…», dit-elle avec beaucoup d’assurance. Remarquant notre surprise, elle insiste avec son joli sourire : «Regardez-moi, je suis séduisante et avec l’expérience j’ai compris qu’il est plus facile de trouver un travail à la foire en faisant bon usage de son charme. Si tu sais parler et gesticuler en mettant en valeur ton corps, tu attires l’attention de celui qui recrute».

Selon Maria, la façon de choisir une commerciale des responsables des recrutements est très simple. «Ils ont un raisonnement très simple. Ils se disent : si une fille capte notre attention, il n’y a aucun doute, elle attirera l’attention des acheteurs», explique notre interlocutrice. Maria a aussi tenu à apporté un éclairage par rapport à la rapidité avec laquelle elle a décroché son job au moment ou d’autres jeunes filles ont passé trois jours à faire la queue devant les stands, sans succès. Elle a enlevé ses lunettes de soleil avant de dévoiler son modus opérandi en ces termes : «Certaines filles ne comprennent toujours pas qu’ici, le Cv n’est rien du tout face à la Vc (visibilité corporelle). Quand je viens chercher du travail à la foire, je m’habille sexy et il m’arrive même de faire croire à la personne qui recrute qu’il peut après, sortir avec moi. Mais là, il faut de l’intelligence et du caractère pour lui faire espérer jusqu’á la fermeture de la foire et se faire payer sans contrepartie aucune », soutient-elle tout en reconnaissant qu’il y’a des filles qui, pour décrocher du travail, sont prête à coucher avec les employeurs tortueux.

C’est aussi la thèse défendue par une dizaine de filles assises dans un désordre, sur des blocs de pierres, après des heures de recherche d’un employeur. Hortense Mendy est une coiffeuse venue chercher un emploi temporaire. Agée de 25 ans, elle pense qu’elle ne sera pas recrutée, parce que n’étant pas une fille facile qui se donne à un homme pour avoir un boulot. «Je suis une femme et je peux ressentir certaines choses. Nous sommes là depuis maintenant trois jours et on voit des jeunes filles qui viennent d’arriver, se faire recruter après quelques heures passées hors du centre avec le monsieur, employeur…», elle ne termine pas sa phrase, car Seynabou. C, étudiante en 2ème année d’anglais a l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), confirme ses propos et fustige l’attitude des autorités de la foire. Très en colère, elle pense que c’est le fait qu’elles soient laissées à elle mêmes qui fait qu’elles font l’objet de toutes les propositions foireuses. «Je n’ai pas été personnellement confrontée à cette situation, mais une amie à moi l’a vécu aujourd’hui. Le gars lui a clairement dit qu’elle sera recrutée si elle accepte d’aller dans un endroit assez intime avec lui. Elle n’en revenait pas», raconte notre interlocutrice.

Fasse a de telles révélations, pour A. Diop, les filles font face à toutes sortes de propositions en venant chercher du travail. «Certains recruteurs te demandent d’aller à l’hôtel avant de te donner le poste. Et il faut malheureusement reconnaître qu’il y’a beaucoup de filles qui passent par ce chemin souillé pour décrocher le boulot. Et après le premier coup, chaque jour, il te demande de les accompagner à l’hôtel pour une autre séance», a-telle indiqué ajoutant que cette année, la tendance semble être renversée. Car, ce sont les jeunes filles qui attaquent les employeurs avec toutes sortes de propositions pour l’obtention du travail.

GRAND PLACE





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