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MAIMOUNA KANE TOURÉ: Voici la première femme ministre sous Senghor

Lundi 13 Juillet 2015

Les femmes lui doivent la loi sur les congés de maternité, l’accès aux fonctions militarisées, ou encore à la diplomatie. Le milieu rural lui est redevable d’avoir réduit considérablement la charge de travail, grâce à l’introduction de la mécanisation dans les différentes tâches. Elle, c’est Maïmouna Kâne Touré, première femme ministre au Sénégal sous Léopold Sedar Senghor et Abdou Diouf. Elle est aussi l’une des pionnières dans la magistrature. A 78 ans, Maïmouna Kâne a encore de beaux restes. Port altier, raffinée jusqu’au bout des ongles, elle porte beau son âge et haut sa mémoire. Pas une seule ride ne vient écorner son écorce d’ébène ni ses souvenirs, qu’elle ponctue, de temps à autre, de croustillantes anecdotes. Le tout dans une ambiance bon enfant, malgré la touffeur «ramadanesque» qui assèche les gosiers. Pour L’Obs, la présidente de la Fondation Abdou Diouf «Sport Vertu» ouvre son cahier de souvenirs. Et ses réminiscences sont une niche d’informations. Entretien.

PAR AICHA FALL THIAM & NDÈYE FATOU SECK

En quelle année avez-vous intégré le gouvernement ?

J’ai été cooptée dans le gouvernement dirigé à l’époque par le Premier ministre Abdou Diouf, en mars 1978. Léopold Sedar Senghor était alors président de la République. Je suis entrée dans le gouvernement en même temps que Caroline Faye Diop.

1978, c’est une année où les droits des femmes n’étaient pas ce qu’ils sont actuellement. Comment est venue l’idée d’intégrer des femmes dans le gouvernement ?

Je dois dire que moi-même, j’ai été prise au piège. Parce qu’en prononçant le discours solennel de rentrée des Cours et Tribunaux, j’avais axé mon discours sur les droits de femmes. J’avais attiré l’attention du Président Senghor sur les inégalités, les injustices et les violations des droits des femmes. Dans son discours, il avait dit qu’il allait rétablir les femmes dans leurs droits. En tant qu’historien, il avait admis que l’Afrique avait déjà reconnu beaucoup de droits aux femmes au moment où même l’Europe n’y pensait pas.

Senghor était quelqu’un qui fonctionnait au feeling. Il sentait les choses et il tombait amoureux des personnes avant de les coopter. Etait-ce le cas avec vous ?

Non, je ne pense pas. La France avait déjà nommé une femme ministre chargée de la Condition de la Femme et Senghor suit un peu de près ce que la France fait. Bien que dans ce domaine, il était beaucoup plus impressionné par ce que faisait Habib Bourguiba (Président de la Tunisie de 1959 à 1987).

Qu’est-ce que cela vous a fait d’être nommée première femme ministre dans un gouvernement constitué pour la plupart d’hommes ?

La réalité, c’est que je ne voulais pas y aller. Je me disais que je n’avais rien à y faire. J’avais entamé ma carrière de magistrat et pour moi, c’était plus important que de rejoindre un gouvernemental. Je ne savais pas comment j’allais m’y retrouver. Et j’avoue que quand le Premier ministre m’a reçue, il était 17 heures, il m’a dit qu’il m’a fait venir car un remaniement se préparait et il ambitionnait de me confier le portefeuille de la Condition féminine. Je lui ai répondu que j’étais vraiment honorée, mais s’il avait pensé à une autre personne, c’aurait été préférable qu’il fasse appel à elle.

Vous aviez peur de la grandeur de la tâche ?

Non pas de la tâche. Peut-être de l’inconnue. Nous avions déjà formé les femmes juristes, nous avions notre association. Nous préférions être Société civile et veiller sur ce qu’on pouvait faire pour les femmes.

Et comment a-t-il réussi à vous convaincre ?

Il m’a dit que les membres du gouvernement n’étaient pas là pour leur plaisir, mais plutôt pour répondre à un devoir et un engagement envers leur pays. Et finalement, je me suis dit que je ne pouvais pas me dérober quand mon pays a besoin de moi. J’ai accepté.

Aviez-vous une idée des combats qui vous attendaient ?

Au sein de l’association des femmes juristes (Ajs), nous nous sommes beaucoup intéressés au sort de la femme, à son statut juridique. Les femmes étaient lésées en ce qui concernait l’égalité des chances, l’accès pour les femmes aux fonctions militarisées (Douane, Police) et la diplomatie. C’était un ministère nouvellement créé et il nous fallait réfléchir à l’organisation du département. On l’a conçu en faisant appel à toutes les bonnes volontés. Ce qui m’a aidée quand je suis venue, c’est que je n’ai pas voulu tout de suite prendre des mesures. Je me suis dit que j’allais parcourir le Sénégal pour voir quelle était la situation des femmes dans le milieu rural, comme urbain. Les conditions des femmes travailleuses étaient très difficiles. Elles travaillaient debout, parfois sans gants et celles qui étaient en état de grossesse travaillaient parfois jusqu’à terme, parce que dès qu’elles partaient en congé, elles perdaient la moitié de leur salaire. Nous avons pu corriger toutes ces inégalités.

«Quand j’entrais au ministère, les femmes travaillaient sans gants, celles qui étaient en état de grossesse travaillaient jusqu’à terme pour ne pas perdre leur salaire»

Comment on remédie à tout cela ? Des frictions n’ont pas dû manquer ?

Je faisais une note que j’adressais au Premier ministre et au Président. Ensuite, il y avait le projet de texte et un décret sinon, cela ne reposait sur rien.

En tant qu’apolitique, était-ce aisé de vous mouvoir dans un gouvernement majoritairement politique ?

Ce n’était pas facile. Au début, il y a eu une incompréhension des femmes de son parti, qui se disaient : pourquoi moi et pas elles ? Je travaillais avec celle qui était la présidente du mouvement des femmes du Parti socialiste et ses camarades pensaient que le département de la Condition féminine devait peut-être plus lui (Caroline Faye) revenir plutôt que celui de l’Action sociale. C’étaient des équivoques qui ont pu être levées. Quand j’ai quelque chose à faire, je le fais. Je ne m’occupe pas du reste. J’avais le soutien du Président et celui d’Abdou Diouf. Les femmes avaient par la suite adhéré car elles se sentaient concernées par ce département.

Nouveau ministre, vous sillonnez le Sénégal pour avoir une idée de la tâche qui vous attend. Comment êtes-vous accueillie par la population ?

Elle était étonnée, mais ce fut un accueil exceptionnel de la part des femmes, comme des hommes. Je me souviens que lors d’une tournée, un vieux m’a interpellée en ces termes : «Je suis venu parce qu’avant, quand on nous parlait d’un chef d’arrondissement qui venait, on avait affaire à un Blanc. Par la suite, on nous a dit que les autorités étaient désormais des Sénégalais comme nous. Mais quand on m’a dit que notre hôte du jour était une ministre femme, j’ai été surpris et je me suis dit qu’il fallait que je voie cela de mes propres yeux. Comme ça, je pourrai dire que j’ai suivi l’évolution de ma société.»

Vous êtes restée pendant combien d’années à ce poste ?

J’y suis restée pendant presque 8 ans.

Une belle longévité ?

Non, puisque j’y ai laissé les hommes, qui étaient entrés en même temps que moi dans le gouvernement. Mais, à la différence que eux, ils se sont engagés dans la politique. Ils ont intégré le parti socialiste et sont devenus des responsables politiques.

«Maman, nous voulons une audience»

Votre statut d’apolitique vous a desservi ?

Non, pas du tout ! J’avoue que c’est moi qui ai voulu partir, parce que je commençais à être fatiguée. Et le médecin m’avait prescrit une semaine de repos. J’ai dit à Abdou Diouf que je n’étais pas en bonne santé. Il m’a rétorqué qu’il ne voulait pas annuler sa tournée ni la faire sans moi, puisque les femmes, lorsqu’il arrivait dans une localité, demandaient après moi. J’ai fini par me résoudre à l’accompagner et lorsque mon médecin m’a aperçue à la télé, il m’a écrit une lettre, que j’ai retrouvée il n’y pas bien longtemps. Il m’écrivait : «Madame. Quand vous m’avez confié votre santé, j’étais honoré. Mais je ne veux pas que vous puissiez penser une seule fois que je ne connais pas mon métier. Vous êtes plus malade de fatigue que d’autre chose et le seul remède contre la fatigue, c’est le repos.» Il avait pris bien soin de souligner le mot «repos» en rouge. Après ça, j’ai dit à Abdou Diouf de bien vouloir, à la faveur d’un remaniement ministériel, me libérer.

Vous ne pouviez plus soutenir le rythme ?

On avait un rythme infernal. J’ai travaillé avec Aminata Mbengue Ndiaye (actuel ministre de l’Agriculture), une battante qui a eu ensuite en charge le département. Il faut comprendre que le ministère s’est élargi au fur et à mesure. Au début, on avait Condition féminine. Au bout de deux ans, on a fusionné Condition féminine et Promotion humaine. Deux autres années plus tard, l’Action sociale est venue s’y greffer. Un an après cela, le ministère a carrément changé de nom, pour devenir celui du Développement social. On avait 5 départements et c’était devenu un grand ministère, difficile à gérer.

Senghor vous a mis le pied à l’étrier et Abdou Diouf vous a confirmé. Vous êtes donc resté 8 années au sein de ce ministère. Comment vous y êtes-vous prise?

Abdou Diouf était très satisfait de mon travail et il me l’a encore dit il n’y a pas longtemps. On a fait du bon travail, mais on n’était pas seul. Un ministre ne doit pas s’imaginer que les résultats de son département lui reviennent entièrement. Nous étions une équipe solidaire, nous partagions une même vision.

Vous avez dit avoir un rythme de travail assez effréné. A-t-il eu quelques incidences sur votre vie privée ?

Ce n’était pas facile, même si j’étais un peu préparée. Je me suis mariée l’année où j’ai eu mon bac et j’ai fait tout mon cursus universitaire en étant épouse et mère. Avant d’enchaîner avec le travail.

Sans fioritures ?

Mon mari m’a tout le temps soutenue, mes enfants réclamaient leur maman. Je me trouvais à Copenhague la période où ils ont passé le bac. Le jour où je suis revenue à la maison, je n’ai pas pu les voir, tellement la maison était remplie de monde. Il était très tard lorsque les derniers invités sont partis. Je croyais toute la maisonnée au lit et je fus surprise de les voir. Ils m’ont dit : «Maman, on veut une audience». Je pensais que c’était leur quart d’heure d’humour, mais ils n’avaient pas l’air de rire et ils ont insisté pour que je les reçoive. Ils voulaient ma permission pour organiser une fête en l’honneur de leur réussite au bac.

«La loi sur le paiement du salaire intégral pendant le congé de maternité, c’est moi»

Quelles avancées avez-vous laissées aux femmes après 8 ans à les servir ?

On a laissé surtout la conscientisation des femmes et des hommes. Nous faisions de la sensibilisation lors de nos tournées au cours de la Quinzaine de la Femme, que nous avions institutionnalisée. Nous avions soulevé tous ces thèmes qui sont encore d’actualité. Le Sénégal a traversé quelques années de sécheresse qui ont été très dures pour le monde rural. Nous nous sommes engagés contre la désertification et on avait lancé un programme : «Une femme, un arbre». Sujet de moquerie à l’époque, ce programme devait éviter aux femmes d’avoir à faire des kilomètres pour couper du bois. Nous avons aussi initié le fourneau économique «bann ak souf (de boue et de terre)». Chaque année, on avait un thème et une année, on s’est intéressé au consommer local. Comment faire du riz à partir du mil et du maïs ? Les femmes ne s’adonnaient pas aux cultures maraîchères et nous les avons introduites dans le volet «activités génératrices de revenus ». Mais c’était avant tout pour améliorer l’alimentation, parce qu’il y a des endroits où les gens ne connaissaient pas les légumes. A titre d’exemple, dans une localité, la salade était considérée comme un aliment pour le bétail. On était aussi dans la santé et avec l’Unicef, nous avons créé des cases de santé et formé des matrones. Nous touchions aussi à l’éducation, avec l’alphabétisation, l’enseignement moyen pratique et la formation professionnelle. Nous avion en charge le développement communautaire et le projet de la culture du riz etc.

Et sur le volet législatif ?

J’ai laissé la loi sur le paiement du salaire intégral pendant le congé de maternité. On a permis aux femmes d’accéder à la loi qui permet d’accéder aux emplois militaires. Elles n’avaient pas accès à la police. C’est dire toute la fierté de voir aujourd’hui une Anna Sémou Diouf nommée directrice générale de la police nationale (Rires). Pareil aussi pour les femmes qui sont dans la diplomatie.

Vous avez procédé à de véritables réformes, qui n’étaient pas nécessairement de votre domaine. Vos collègues ministres ont-ils apprécié ?

Dans un gouvernement, il y a la coordination. Le département que j’avais en charge était un ministère transversal. Lorsque j’ai voulu que les femmes accèdent à la diplomatie, je me suis heurtée à la réticence du ministre des Affaires étrangères. Il ne pensait pas que c’était une bonne idée, puisqu’ils avaient essayé une fois et ça n’avait pas marché. L’ambassadrice en question avait épousé un étranger et ce n’était pas du goût de tout le monde. Je lui ai di : «Mais monsieur le ministre, je ne pense pas que ce soit vraiment une raison pour empêcher les femmes d’accéder à la diplomatie.» Je lui ai dit ensuite sur un air pince-sans-rire : «Le président Senghor est un bon Président et pourtant, il a épousé une étrangère». Coincé, il m’a dit : «Boul ma fi andil bén thiow (je ne veux pas de problèmes)». C’est comme ça qu’il a accepté ma réforme et la section diplomatie de l’Ena pouvait accueillir les femmes. Pour les fonctions militarisées, je me suis beaucoup inspirée de ce qui se faisait en Tunisie, où des femmes étaient dans l’Armée, dans les services généraux… Bourguiba a beaucoup fait pour la femme tunisienne. Quand, en visite dans son pays, j’ai vu tout ça, je me suis dit : pourquoi pas chez nous aussi ? Il y a aussi les femmes médecins, avec l’Ecole de santé militaire.

Qu’avez-vous fait pour les femmes en milieu rural ?

Nous avons allégé les travaux féminins, avec l’introduction des moulins, des décortiqueuses à riz, à mil, les machines de pressoir pour l’huile de palme… Si vous voyiez comment les femmes travaillaient… C’était beaucoup de sueurs. Avec ce poste, j’ai beaucoup respecté les femmes en milieu rural. Elles travaillent beaucoup. En Casamance dans l’agriculture, à Foundiougne dans la transformation des produits halieutiques et partout ailleurs, c’était extraordinaire le travail qu’elles fournissaient. Vraiment si on compte sur les femmes, on développe le Sénégal.

La politique ne vous a jamais tentée ?

Non ! Un magistrat ne doit pas faire de la politique, c’est même interdit. Il y avait un texte qui permettait à un magistrat en position de détachement de faire de la politique, mais je ne voulais pas. J’avais observé et je voyais les combats politiciens. Une fois, je me suis retrouvée au milieu d’un de ces combats sans le faire exprès. Il y avait deux tendances dans le parti socialiste qui s’écharpaient. J’ai offert un moulin à mil sans arrière-pensée à une tendance et l’autre a dénoncé cela auprès du Premier ministre. La note disait : «Immixtion intempestive de Maïmouna Kâne». Heureusement, mes collaborateurs ont su fournir un document administratif qui montrait que ce don était fait suite à une demande dans les règles de l’art. Sur le même registre, j’ai refusé une faveur à un membre de ma belle-famille qui faisait de la politique. Il n’a pas compris le fait que j’aie muté un de ses hommes qui travaillait dans mon département. J’ai vu vraiment beaucoup de déchirements qui n’avaient pas leur raison d’être.

Cela vous a-t-il essoufflée, au point de demander votre départ ?

J’étais à bout de souffle. Je regrettais un peu la tranquillité du Palais de justice. Vous arrivez chez vous à 19 heures, fatiguée, épuisée et vous trouvez des gens qui vous attendent, alors que je ne faisais pas de politique. Un jour, je suis rentrée et il y avait un marabout qui m’attendait. J’ai dû l’éconduire, parce qu’il me restait encore des prières à rattraper et je tenais à consacrer le reste de mon temps à ma famille. C’était comme ça, pas de répit, on ne pouvait plus avoir de dimanche ni aucun autre jour de repos. Abdou Diouf nous avait même privés de vacances, une année. La seule source de motivation dans ce travail, c’est de voir la reconnaissance des populations.

La cause féminine a-t-elle beaucoup avancé au Sénégal ?

Oui ! Cette loi sur la parité par exemple. La plupart des militantes de la cause féminine viennent me voir. Fatou Sow Sarr, qui s’est occupée de la parité et d’autres, que j’encourage. On parle de compétence, les hommes ne sont pas plus compétents que les femmes. Il y a des hommes très compétents, mais il y a des hommes moins compétents, il y a des femmes très compétentes, il y a aussi des femmes moins compétentes. Il ne faut pas faire de cette loi sur la parité une coquille vide. Je leur ai dit d’ailleurs qu’il fallait qu’elles marquent la première législature où les femmes sont à égalité avec les hommes, en faisant des propositions de loi pour faire avancer la cause de la féminine. Je ne suis pas d’accord pour que les hommes prennent en charge les propositions de loi condamnant les gaspillages dans les cérémonies familiales. C’est aux femmes, opposition comme majorité, de le faire. Ça les concerne au premier chef.

Quel combat aimeriez-vous voir les femmes porter aujourd’hui ?

Elles doivent être de tous les combats pour le développement du Sénégal. Le jour où on ne pensera pas, au moment de pourvoir à un poste, si une femme est plus apte à ce poste ou pas… Lorsqu’il s’agira de mettre une personne à un poste parce qu’elle remplit les critères professionnels, on aura gagné. Les femmes font les mêmes écoles que les hommes, elles se battent pour avoir leurs diplômes, donc au moment de nommer, la décision ne devrait pas reposer sur le genre. Il faut se battre pour ça, il faut privilégier la qualité et la compétence. Si vous êtes compétents, on oublie que vous êtes un homme ou une femme.

Suivant cette logique, le ministère de la Femme doit-il nécessairement aller à une femme ?

Non, pas forcément. Mais on se dit que la femme comprend mieux les problèmes de la femme. Au Palais de justice, je ne m’occupais pas des problèmes de divorce, de famille, mais les femmes venaient spontanément me voir. Elles disaient avoir des difficultés à expliquer certains problèmes aux hommes. Le monde a beaucoup changé, mais il y a toujours à faire et la chance de cette génération, c’est l’informatique. Si nous avions l’informatique, nous aurions peut-être révolutionné notre Sénégal.
LOBSERVATEUR


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