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Politique

MACKY SALL AUX ASSISES DE L’EDUCATION ET DE LA FORMATION: METTRE L’ACCENT SUR L’ENSEIGNEMENT TECHNIQUE, LA FORMATION PROFESSIONNELLE ET LES 'DAARAS'


Vendredi 29 Août 2014

Le président de la République a présidé, hier, l’ouverture des Assises de l’éducation et de la formation. En présence de toutes les couches de la population, des partenaires et des acteurs, Macky Sall a expliqué la nécessité de refonder le système éducatif sénégalais afin de l’adapter à nos réalités. Pendant 3 jours, les acteurs de l’école vont se pencher sur les maux du système éducatif sénégalais afin d’avoir une école refondée dans un environnement apaisé. Le chef de l’Etat s’est engagé à veiller personnellement à l’application des recommandations.

33 ans après la tenue des états généraux de l’éducation, une nouvelle séquence s’ouvre dans la marche du système éducatif sénégalais avec les Assises de l’éducation. La cérémonie d’ouverture a été présidée, hier, par le chef de l’Etat Macky Sall.

Ces Assises réunissent tous les acteurs qui, par « leur talent, leur générosité, leur expérience et leur engagement, insufflent à notre système éducatif l’énergie qui fécond des lendemains meilleurs », a indiqué le président de la République.

Pour le chef de l’Etat, il s’agit de réfléchir autour du type d’école à promouvoir et des valeurs chères à notre société pour relever les défis de notre siècle. «Je suis conscient de l’enjeu de l’éducation et de la formation dans un pays. Ils sont vecteurs de l’émergence. Ils forment et façonnent l’homme, valorisent le potentiel qui sommeille en lui et lui offre l’intelligence, l’aptitude et le sens de l’orientation dans le futur. C’est pourquoi, ils sont au cœur de mes projets politiques», a déclaré le Président Sall.

«Nous avons l’obligation de faire émerger un nouveau type de Sénégalais, enraciné dans sa culture, travailleur, respectueux de son prochain, conscient de ses responsabilités, de son devoir, adhérent librement au respect de l’autorité et à la défense sans concession de l’intérêt général », a-t-il ajouté.

Selon lui, il s’agit de refonder le système éducatif pour l’adapter à son époque en faisant en sorte que l’espace scolaire soit « convivial et pacifique pour permettre l’épanouissement de tous les enfants avides de connaissances et d’intelligence ».

Un tel système ne peut être bâti que dans la rigueur et la constance pour « une école de la République en phase avec nos préoccupations, une école ouverte à la culture, à nos valeurs et avec différents acteurs », a indiqué Macky Sall.

Il demeure convaincu que les réformes doivent être menées selon un modèle de gouvernance exemplaire. «Un pays qui met autant de ressources mais qui n’arrive pas assurer un minimum de qualité, il y a problème. Et nous attendons les réponses dans ces Assises », a-t-il dit.

Lycées d’enseignement technique

Le président Sall estime que ce modèle de gouvernance exemplaire doit mettre « en cohérence la vision, les priorités, les programmes, les ressources humaines, la révision du dispositif organisationnel pour plus d’efficacité ». Il a rassuré les acteurs en s’engageant à veiller personnellement à l’application des « recommandations pertinentes et consensuelles qui seront issues de ces assises. Un conseil présidentiel sera tenu dans cette perspective et une feuille de route et un comité de suivi seront définis à cet effet, a-t-il indiqué.

Macky Sall souhaite que l’enseignement technique et la formation professionnelle soient au cœur des débats. «Je ne veux pas que ces assises mettent encore à l’écart l’enseignement technique et la formation professionnelle », a dit le chef de l’Etat.

«Nous avons organisé les Cnaes avec des recommandations fortes. On a plus de 70 % de formation littéraire et générale. Il faut aller vers un nouveau paradigme avec l’enseignement technique et scientifique. Il faut donc, au cours de ces Assises, que la formation professionnelle et technique prenne tout son poids», a-t-il recommandé.

Il suggère de construire des lycées d’enseignement technique pour inverser la tendance. Macky Sall a également insisté sur l’importance de l’alphabétisation.

Dans la perspective de refonder le système éducatif, le chef de l’Etat pense que les « daaras » ont leur rôle important à jouer. Il s’est engagé à développer ces cadres d’apprentissages qui, dans notre histoire et notre vécu quotidien, ont joué un rôle capital dans la transmission de la connaissance, l’ancrage de la foi et la diffusion de valeurs cardinales si indispensables à la cohésion nationale. «Il faut aussi qu’on s’occupe de nos traditions, de nos valeurs», a affirmé Macky Sall.

Il a également insisté sur la place du sport dans le nouveau schéma qui sera défini qui, au delà de sa dimension ludique, symbolise des valeurs de solidarité, d’endurance, de tolérance.

Consensus autour de la refondation du système

« Refondation de l’école sénégalaise ». Tel un leitmotiv, cette phrase est régulièrement revenue dans les différents discours prononcés lors de la cérémonie d’ouverture des Assises nationales. Et, il y a de quoi aller vers cette refondation tant souhaitée tellement le diagnostic du Comité national de pilotage montre un système éducatif mal en point malgré toutes les ressources mobilisées.

Cette incongruité, la directrice du Breda (Unesco) n’a pas manqué de la souligner. « Le Sénégal a beaucoup investi dans l’éducation. Ce qui le place dans le top 5 des pays africains qui investissent le plus dans l’éducation. Sous ce rapport, il est étonnant, voire incroyable qu’un pays qui a des documents programmatiques aussi solides tels que le Pse, qui consacre l’essentiel de son budget à l’éducation, soit toujours à la 154ème place sur 187 du classement de l’indice de développement humain et parmi les neuf pays les plus éloignés de l’indice de développement de l’éducation », a déclaré Thérèse Ndong-Jatta de l’Unesco.

Au même moment, a-t-elle renchéri, le taux d’analphabétisme reste encore très élevé (51,3 %) dont une grande majorité de femmes (69 %). Même si Mme Ndong-Jatta estime qu’il « y a urgence » à agir, elle ne manque pas de souligner certains points sur lesquels le Sénégal a fait de grands progrès comme l’«éducation pour tous » et la volonté affichée des autorités à s’engager dans une gouvernance transparente et vertueuse du système.

« Le Système des Nations unies félicite le Sénégal et l’encourage dans la voie de la transparence et de l’équité qu’il a tracée. Les avancées significatives sont notées dans certains domaines. Pour cela, le Sénégal a tout le soutien du Système des Nations unies, lequel prend l’engagement d’œuvrer aux côtés du gouvernement du Sénégal ».

Les syndicats d’enseignants, par la voix de leur porte-parole, Mamadou Lamine Dianté, ont exprime leur ferme volonté de participer activement à ces Assises. Selon M. Dianté, la tenue de ces Assises est d’une importance capitale, en ce qu’elles vont permettre à la communauté de se retrouver dans son école.

Toutefois, il estime qu’il y a des urgences et des préoccupations de l’heure, notamment la pacification et la stabilisation de l’espace scolaire. A ce sujet, le syndicaliste a interpelé le président de la République sur le respect des engagements contenus dans le protocole d’accord signé avec les syndicats.

Le président de la Fédération nationale des parents d’élèves et d’étudiants (Fenapes) estime que « ces Assises constituent une opportunité pour soigner notre système éducatif très malade ». Il a invité le gouvernement à tout faire pour que les recommandations soient appliquées.

Les Assises se proposent de promouvoir l’émergence d’un citoyen éduqué valorisant le patrimoine socioculturel et spirituel positif de son milieu tout en étant ouvert au monde. Un citoyen participant activement à la vie sociopolitique du Sénégal tout en préservant l’environnement, déployant des compétences scientifiques et techniques lui permettant de s’insérer efficacement dans le marché du travail.

« A l’horizon 2035, nous voulons disposer d’une école à la fois commune et différenciée suffisamment décloisonnée pour prendre effectivement en charge les besoins et intérêts de notre société », a déclaré Abdou Salam Sall président du Comité de pilotage. Le tout basé sur le triptyque : instruire, éduquer, socialiser.

Lequel triptyque correspond aux trois valeurs que les Assises veulent désormais voir inscrites au fronton de l’école sénégalaise: respect, foi et créativité. « Comme le disait l’autre, lorsque les forces présentes ne parviennent pas à créer une véritable dynamique, seul un leadership fort peut permettre à ces forces de se déployer véritablement. M. le président de la République, c’est à vous que l’histoire assigne cette mission.Les mutations seront difficiles à réaliser mais elles sont à notre portée si notre engagement est total. Soyons les dignes héritiers de la tradition de respect et du savoir qui a fait la grandeur du Sénégal et de l’Afrique », a insisté le Pr. Abdou Salam Sall.

Le gouvernement veillera au respect des engagements

Le chef de l’Etat est conscient que les enseignants constituent la clé de voûte du système éducatif. Il a salué leur engagement, leur sens des responsabilités, leur dévouement, leur esprit de sacrifice qui, à ses yeux, n’ont pas de prix.

«L’enseignant est le premier contact de l’enfant après la famille. Il s’occupe donc du plus précieux, pour ne pas dire le plus essentiel. Je veillerai à leur formation aussi bien initiale que continue. C’est une nécessité de professionnaliser leur métier», a déclaré Macky Sall.

Il a ajouté qu’il veillera également au respect des engagements du gouvernement. Toutefois, le Président Sall précise que ces engagements doivent se faire « sur la base du possible, du légitime et du consensus fort entre tous les acteurs ».

Il a indiqué que l’école publique mérite d’être réhabilitée car elle est aujourd’hui en souffrance. « Nous devons lui rendre son lustre d’antan. C’est une question d’équité », a lancé le chef de l’Etat qui plaide pour une co- existence entre l’école publique et l’enseignement privé qui joue aussi un rôle crucial dans la formation des consciences.

PR. ABDOU SALAM SALL, PRESIDENT DU COMITE DE PILOTAGE

''Nous voulons une école enracinée en Afrique et ouverte au monde''

Revenant sur le processus qui a conduit à la tenue de cette rencontre marquée par la présence massive de tous les segments de la famille éducative, le Pr. Abdou Salam Sall, président du Comité de pilotage, a indiqué que les propositions de recommandations de ces assises ont été nourries par les expériences réussies de certains pays et par les contributions de Sénégalais de tous bords, des organisations syndicales, des mouvements de la société civile, etc.

« Cette consultation avec les Sénégalais a montré la nécessité et l’urgence de la refondation de notre système éducatif. Une école sénégalaise enracinée en Afrique mais aussi ouverte au monde », a dit le Pr. Sall.

Et d’ajouter que ces Assises ont l’ambition de transformer le système éducatif et de formation afin qu’il devienne « un levier puissant pour la promotion d’un capital humain dont le Sénégal a besoin ». Dès lors, il importe, selon lui, de lui accorder une priorité dans tous les programmes et plans structurants

LESOLEIL





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