Livre-révélations - Samuel Sarr, Affaire Me Sèye, Loi Ezzan... Arona Gaye, l’ex-conseiller d’Abdoulaye Wade déballe !

Il est discret, mais promet de ne pas révéler de secret d’Etat, si ce n’est son devoir de citoyen et sa conscience qui le poussent à prendre la plume, à ne plus se taire devant ce qu’il sait et qu’il qualifie de crimes d’Etat. Ancien conseiller Jeunesse du président Wade, Arona Gaye exige de son successeur, le président Macky Sall, qu’il le rétablisse dans ses droits, que l’Etat du Sénégal lui paie ses frais de missions et que soient restituées les terres qui ont été spoliés à ses parents à Bargny.
C’est donc un livre explosif que Arona Gaye dit avoir rédigé sur le Sénégal. En particulier sur certaines pratiques peu orthodoxes du régime Wade. Il y parle de ses expériences à la présidence de la République, mais déclare ne pas perdre de vue le devoir de réserve dû à son statut d’antan.
Dans les bonnes feuilles de l’ouvrage riche en révélations qu’il promet de publier en France et au Sénégal prochainement, Arone Gaye depuis l’hexagone, déterre des cadavres que l’ancien régime, selon lui, voudrait taire à jamais. De l’affaire du meurtre de Maître Babacar Sèye, ancien juge du conseil constitutionnel assassiné en 1993, à la fameuse loi Ezzan, l’ancien conseiller parle de corruption au sommet de l’Etat en levant un coin du voile sur le porteur de la loi du même nom, la loi Ezzan qui amnistie et protège les criminels politiques, votée à dessein.
En effet, alors qu’il était en mission aux jeux de la Francophonie à Niamey au Niger en 2005, Gaye confie avoir partagé le même hôtel, en tant que représentant du chef de l’Etat, avec le député Ibrahima Isidore Ezzan. « Ce dernier m’a confié comment Wade l’a convaincu de porter la loi Ezzan contre 40 millions de francs Cfa et un véhicule 4X4 offert par le président. Pourtant, je n’ai jamais été payé pour cette mission alors que j’ai été félicité par le président après avoir rendu mon rapport. Me concernant, je ne trahis pas des secrets puisque l’Etat pour lequel j’ai travaillé ignore aujourd’hui encore les services que je lui ai rendus », confie à Seneweb l’ancien conseiller et champion du monde de scrabble.
« J’interpelle encore une fois le président Macky Sall à qui j’ai adressé une lettre ouverte restée sans réponse. Je ne comprends pas que l’Etat pour lequel j’ai travaillé peine à me rétablir dans mes droits », dénonce l’auteur de l’ouvrage qui apporte des éclairages sur le meurtre du juge Babacar Sèye.
« Pape Bougouma Diène, alors procureur général près la cour d’appel de Dakar a instruit le greffier, Maître Hélène Diop de lui remettre le dossier Me Sèye suite à la demande du ministre de la Justice d’alors. Et depuis, le dossier a disparu dans les méandres du pouvoir de Wade. Ainsi, pour « service rendu » à Wade, il a été nommé consul général du Sénégal à Marseille. Il faut noter que c’est Samuel Sarr qui a acheté en Gambie l’arme qui a servi à tuer Me Sèye. Son nom de guerre, c’est « Sam » ou « Samy », écrit Arona Gaye dans son livre.
Sont également cités dans l’ouvrage plusieurs dignitaires de l’ancien régime : l’ancien Premier ministre Souleymane Ndene Ndiaye qu’il accuse de l’avoir chassé de la présidence, l’avocat El Hadji Amadou Sall, Ousmane Ngom entre autres personnalités alors nommés dans les plus hautes sphères de l’Etat. Sans oublier « les porteurs de valises Pape Samba Mboup et Madicke Niang, alors chargés de remettre les « valises du silence » aux assassins de Maitre Sèye », lit-on dans les bonnes feuilles du livre d’Arona Gaye.
seneweb