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Les lundis de Madiambal Diagne: LE PÈRE QUI AIMAIT TANT SON FILS


Mardi 3 Mars 2015

Le 14 février 2015, Abdoulaye Wade aura toute la latitude de discuter avec son fils en prison. Il en sortira meurtri. Et ce que l’on craignait arriva. Il ne supporta pas le coup

Karim Wade est resté pendant presque une année en détention, sans recevoir la visite de son père Abdoulaye Wade. Cette situation n’avait pas manqué d’étonner le monde. Nous-mêmes avions tenté une explication à travers ces colonnes, affirmant que le père ne supporterait pas de voir son fils dans un environnement carcéral.

Karim Wade reste emprisonné par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), pour divers actes de prévarication de ressources publiques. Les proches du Président Wade ne s’y trompaient pas eux non plus. Ils appréhendaient qu’une telle visite pouvait provoquer un choc psychologique grave chez le père. Cela pourrait le pousser à mal réagir et céder à certaines faiblesses.

Ainsi, ont-ils cherché longtemps, avec beaucoup de tact, à l’en dissuader. Ils ont insisté auprès du Président Wade pour lui faire comprendre qu’une telle visite ne serait pas souhaitable du fait que Karim Wade ne supporterait pas de le voir.

Ils ont cherché donc à inverser les choses en faisant croire à Abdoulaye Wade que ce serait plutôt son fils Karim qui aurait cédé à certaines faiblesses. Cet argument a eu le mérite de satisfaire Abdoulaye Wade jusqu’au moment où Karim Wade avait souhaité discuter directement de choses importantes avec son père.

Pour cette discussion particulière, il ne saurait y avoir d’intermédiaires. Comme disait l’autre, ce devait être «l’oreille de Abdoulaye Wade et la bouche de Karim Wade, la bouche de Abdoulaye Wade et l’oreille de Karim Wade». Il aura fallu donc arranger la visite.

Les autorités de l’Etat avaient tenu à ne point gêner cette entrevue et instructions avaient été données aux responsables de la prison de Rebeuss, de veiller scrupuleusement à ce que l’entretien se déroulât dans une parfaite intimité.

Le 14 février 2015, Abdoulaye Wade aura toute la latitude de discuter avec son fils en prison. Il en sortira meurtri. Et ce que l’on craignait arriva. Le père ne supporta pas le coup. C’est avec une mine défaite qu’il sortira de Rebeuss. Sur une radio de la place, une auditrice risqua le commentaire assassin soulignant : «A cet instant, Abdoulaye Wade doit avoir mesuré la peine des pères et mères de ceux qu’il jetait en prison pour un oui ou un non, du temps de sa toute puissance.»

De toute façon, l’ancien Président sortira de Rebeuss plus que jamais remonté contre le régime du Président Macky Sall. On aura remarqué que la radicalisation de Abdoulaye Wade se renforçait au gré de l’évolution du dossier judiciaire de son fils Karim Wade. Le réquisitoire implacable du Parquet spécial de la Crei a pu ruiner tous les espoirs de libération de Karim Wade. La radicalisation du Président Wade ne pouvait s’en trouver que renforcée.

Il improvisera une conférence de presse au cours de laquelle il menacera une fois de plus : «Le 23 mars (Ndlr : date prévue pour le verdict de la Crei), si mon fils est condamné, le Sénégal verra ce qu’il n’avait jamais vu auparavant.»

Abdoulaye Wade affirme même vouloir faire le sacrifice suprême pour son fils. Plus la date fatidique du 23 mars 2015 approche, plus Abdoulaye Wade montre un affolement qui le prive de toutes ses facultés de retenue. C’est cela qui explique sa dernière sortie, on ne peut plus sordide, sur le Président Macky Sall et sa famille.

La logique de Abdoulaye Wade est toute simple. «Macky Sall veut détruire ma famille, je détruirai la sienne», avait-il annoncé au moment de ses accusations contre le Président Macky Sall et son frère Aliou Sall au sujet d’intérêts dans la société Pétro Tim et dans le règlement devant le Tribunal arbitral de Paris de l’affaire Arcelor Mittal.

C’est dire que la réprobation unanime de ses propos ne suscite le moindre regret chez Abdoulaye Wade. La preuve, dans son édition du vendredi 27 mars dernier, le journal Le Quotidien a révélé que le Président Wade s’est entêté à refuser de reconnaître que ses propos contre Macky Sall et sa famille étaient excessifs et abjects. Une délégation, composée de Samuel Sarr, Pape Samba Mboup, Alioune Diop, Amadou Tidiane Wone et El hadji Amadou Sall, cherchait à le raisonner après ses déclarations fracassantes.

Abdoulaye Wade voudrait toujours croire que de tels propos sont vrais et il peut bien être conforté dans ce sentiment par son directeur de Cabinet, Amadou Tidiane Wone, qu’il avait pris à témoin, lui qui est du Fouta. Pressé de répondre par «oui» ou par «non» quant à la véracité des propos contre Macky Sall et sa famille, Baba Wone lui répondra par l’affirmative tout en lui précisant : «Pour autant, vous n’avez pas à le dire.»

Ils sont nombreux, les lâches et hypocrites qui entourent Abdoulaye Wade ! On ne devrait donc pas s’étonner de voir le père de Karim Wade tenter de poursuivre l’escalade suicidaire.

Aussi longtemps que les micros des radios et des télévisions lui seront tendus, il débitera des attaques les plus débiles les unes les autres. Il reste cependant que cette logique qui l’a déjà perdu pour avoir eu pour conséquence de le mettre à nu et de lui faire perdre toute respectabilité et toute crédibilité risque aussi d’être fatale à son fils qu’il cherchait pourtant à sauver.

Abdoulaye Wade a non seulement beaucoup ruiné le capital de sympathie que son fils commençait à engranger du fait de son incarcération, mais également on peut se demander qui pourrait désormais se mettre devant le Président Macky Sall pour lui demander d’user de ses pouvoirs constitutionnels pour accorder une grâce présidentielle à un Karim Wade ?

Si d’aventure Karim Wade est condamné par la Crei, ce ne sera sans doute pas tous ces chefs religieux, qui n’ont pas eu l’autorité de faire comprendre à Abdoulaye Wade qu’il a dépassé les bornes, qui intercéderaient à sa faveur.

De toute façon, Abdoulaye Wade voudrait se montrer si fier qu’il s’autorise déjà à refuser une grâce pour son fils. Il est à se demander si Karim Wade, qui lui croupit en prison et vit difficilement sa situation d’enfermement, cracherait sur une grâce.

Peut-être que Macky Sall fera montre d’une grandeur et d’une mansuétude divines pour prendre sur lui de gracier un Karim Wade qui ne l’aurait pas demandé. Les voies du Seigneur sont impénétrables.

LEQUOTIDIEN






1.Posté par A. GAYE le 05/03/2015 14:44
Trop c'est trop et Madiambal Diagne en fait trop ! Beaucoup trop !

La haine et la rancune finiront par avoir de lui, il trempe sa plume dans la bave pour insulter chaque jour Abdoulaye Wade et ceux qui l'entourent ou lui pourraient "venir en aide", inventer des chefs d'accusation et condamner Karim Wade avant l'heure. Jugez - en.

Madiambal affirme :

1/ "Karim Wade est emprisonné pour prévarication de ressources publiques" : FAUX ! le délit d'enrichissement illicite est différent de cela, Me Elhadj Diouf (avocat de l'Etat) s'est donné beaucoup de mal pour l'expliquer

2/ qu'une auditrice d'une radio de la place aurait dit "A cet instant, Abdoulaye Wade doit avoir mesuré la peine des pères et mères de ceux qu'il jetait en prison" : Sincèrement, cette auditrice ne s'appellerait-elle pas Madiambal Diagne ?

3/ "le réquisitoire implacable du parquet spécial a ruiné tous les espoirs de libération de Karim Wade", "Qui pourrait désormais se mettre devant le Président Macky Sall pour lui demander d'accorder une grâce présidentielle à Karim Wade ?" : Et moi qui pensais que le verdict devait être prononcé le 23 mars 2015 !

4/"ils sont nombreux, les lâches et les hypocrites qui entourent Abdoulaye Wade !" : lâches et hypocrites parce qu'ils ne partagent pas vos opinions ? lâches et hypocrites parce qu'ils ne parce qu'ils ne partagent pas vos façons de faire ? Pour qui vous prenez - vous ?

5/"aussi longtemps que les micros des radios et des télévisions lui seront tendus, il (Abdoulaye Wade) dé...

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