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Opinion

Le congrès de Berlin, la Casamance et la frontière entre le Sénégal et la Guinée Bissau:

Comment Ziguinchor, la portugaise, est devenue sénégalaise? Pr Ahmadou Fadel KANE, Géographe


Vendredi 3 Juin 2016

Le congrès de Berlin, la Casamance et la frontière entre le Sénégal et la Guinée Bissau:

1879-1884-1885, cinq années qui furent marquées par l’accélération des manœuvres diplomatiques qui impliquaient, d’une part, les puissances impériales entre elles, et, d’autre part, celles-ci et les chefs des Etats africains. Les négociations et les mouvements des navires de guerre qui s’effectuaient entre les fleuves Casamance et Scarcies, annoncèrent, voire hâtèrent la convocation de la Conférence internationale de Berlin. Dans cette dernière partie du dossier que vous livre, depuis quelques jours, votre quotidien, sur les 130 ans d’existence du tracé de la frontière entre le Sénégal et la Guinée-Bissau, il est question ici, de vous plonger dans le fond des difficiles négociations qui ont amené la petite cité fluviale casamançaise de Ziguinchor dans le giron français, puis sénégalais, après les indépendances.

Au niveau des puissances impériales, le Portugal était en théorie plus impliqué que la France et l’Angleterre le long de la côte de Guinée et l’arrière-pays puisqu’il était le seul Etat à réclamer au nom du droit du premier découvreur, tout le segment côtier compris entre le fleuve Sénégal, voire le Cap Bojador au nord et la Sierra Léone au sud. Sur les conseils de son ami mais rival, Bertrand Bocandé résident à Carabane, on sait qu’Honorio Pereira Barreto avait proposé au gouvernement du Portugal de vendre Ziguinchor à la France ou de lui céder ce comptoir, si en échange, celle-ci renonçait  à s’infiltrer plus au sud, au-delà de Ytu (Itu), localité située au nord de la frontière actuelle1. La France voulait bien acquérir Ziguinchor, mais pas dans ces termes ou conditions car elle souhaitait échanger cette escale fluviale contre une de ses positions situées sur le littoral de la Guinée.

Le Portugal avait déjà souhaité délimiter ses possessions de celle de l’Angleterre  sur la côte de Guinée qui dans son entendement, s’étendait, vers le sud jusqu’en Sierra-Léone. En guise de réponse, le gouvernement britannique proclama le 10 mai 1860, l’intégration de l’île de Bolama à la colonie de Sierra-Léone. Cet acte fut rendu caduc et de nul effet par la sentence arbitrale délivrée par le président des Etats Unis, Ulysse Grant, le 21 janvier 1870.

A nouveau, en 1864, le ministre honoraire, Antonio José de Avila fut chargé par son gouvernement, d’étudier l’ensemble des questions luso-anglaises, dont celle de Bolama. Il estima alors qu’il fallait sauver ce qui restait de la Guiné do Cabo Verde2 en signant deux traités délimitant respectivement la Guinée « portugaise » du Sénégal3 et la Guinée «portugaise» de la Gambie parce que le Portugal n’avait pas encore renoncé à l’extension maximale de «sa» colonie qui s’arrêtait au nord, dans les environs du Cap Sainte Marie. 

Par rapport à la France, le ministre honoraire portugais suggérait à son gouvernement de négocier pour la Guinée, des limites côtières minimales qui excluraient au nord, la rive droite de la Casamance, mais partiraient dans cette direction, de la rive gauche de ce fleuve jusqu’au Cap Verga (10° 12’ latitude Nord, 14° 27’ longitude Ouest) et incluraient les îles et les archipels contigus4. L’Angleterre ignora la proposition du Portugal parce qu’elle ne renonçait ni à la Gambie ni à la Sierra-Léone. La situation était plus compliquée avec la France qui voulait acquérir Ziguinchor et n’acceptait pas l’empiétement du Portugal au-delà de la rive gauche de la Casamance.

L’acte diplomatique le plus important pour l’avenir des rivières du sud, fut incontestablement la convention franco-britannique déterminant les limites respectives de la France et de la Grande Bretagne sur la côte occidentale d’Afrique au nord de Sierra-Léone, signée à Paris le 28 juin 1882, deux ans seulement avant la tenue de la conférence internationale de Berlin. La ligne de démarcation entre les territoires occupés ou revendiqués respectivement par la France et la Grande Bretagne, au lord de Sierra-Léone, sur la côte occidentale d’Afrique sera tracée entre les bassins des rivières Mellacorée et Scarcies.  Le   nord revenait à la France, et le sud à la Grande Bretagne.

Les traités conclus entre les européens et les Etats africains après l’établissement d’accords commerciaux alors en vogue surtout au début du XIXème siècle , l’acquisition de terres fut le but principal, sinon l’unique, des relations que les européens entretenaient avec les Africains durant cette période au cours de laquelle les gouvernements français, britannique et portugais se livrèrent à des manœuvres de positionnement par le biais de leurs représentants à la côte d’Afrique de l’ouest, chacun cherchant à se procurer des terres sur le littoral et dans l’arrière-pays pour réaliser un jour la jonction de ses possessions situées sur la côte et dans l’hinterland. Anglais et Français furent les plus actifs dans cette course aux traités. Le 10 juin 1876, l’Angleterre, par son représentant à la côte, conclut avec les chefs des rivières Scarcies un traité par lequel ces derniers lui offraient de larges parties de leurs pays ainsi que les eaux bordant ces terres6. Le 2 mai 1877, elle signa avec le Samo et le Morécania un traité analogue qui lui accordait des terres entre les fleuves Scarcies et Mellacorée7. Avec ces deux traités, l’Angleterre éloigne la France de la Sierra-Léone dont elle s’appropriait le littoral et c’est fort de ces deux traités qu’elle signa avec sa rivale la convention du 28 juin 18828. Elle laissait ainsi les mains libres à la France sur la partie du littoral située au nord de la Sierra-Léone.

La France agit par l’intermédiaire de ses représentants officiels Jean Bayol et Ernest Noirot, mais aussi par un negotiorum gestor, Aimé Olivier, mégalomane, franc-tireur de la colonisation française qui arriva en Afrique au nom du Portugal qui le fit comte de Sanderval mais qu’il trahit par la suite au profit de son pays. Il voulait aussi acquérir une terre dont il serait le roi, construire un chemin de fer et battre monnaie. Des représentants de la France signèrent des traités d’amitié, de suzeraineté et de protectorat avec le Forécariah le 17 janvier 1878, le Bererié le 22 janvier 1878, le Samo, le 3 avril 1879, le Kabak, le 21 avril 1880 (ratifié par décret du 23 septembre 1883) et le Dubreka, le 30 juin 1880. 

Sanderval avait conclu avec les chefs Nalou du Cassini un traité par lequel ces derniers cédaient leur pays à la France. Il fit renouveler cette cession par le traité du 3 octobre 1883 qu’il conclut avec un autre roi Nalou9. Mais les actes les plus importants pour la France, furent d’une part, le traité du 5 juillet 1881 conclu avec les chefs du Fouta Djallon et approuvé par un décret du 31 décembre 1881, et d’autre part, la reconnaissance par ce traité de territoires que l’Almamy du Fouta Djallon avait cédés le même jour aux français représentés par Jean Bayol et Ernest Noirot. Ce traité mit fin à la compétition pour la possession du Fouta Djallon que l’Angleterre désirait unifier à la Gambie et à la Sierra-Léone, que le Portugal voulait rattacher à la côte de Guinée et que la France comptait rattacher aux rivières du Sud qu’elle allait ériger en colonie le 12 octobre 1882. Devinrent ainsi caducs et de nul effet, les traités de protectorat que l’anglais Goldsburry et le portugais Agostinho Coelho avaient signés pour leurs pays, respectivement le 31 mars 1881 et le 3 juillet 1881.

Tel se présentait dans ses grands traits le contexte géopolitique dans lequel s’inscrivaient les rivalités européennes au regard de leurs prétentions sur la côte occidental d’Afrique entre la Gambie et la Sierra-Léone. Entre 1879 et 1884, se précisaient en Allemagne, tout à la fois l’idée et le projet de convoquer dans ce pays une conférence destinée à réglementer l’occupation des terres en Afrique. Cette conférence fut convoquée par l’Allemagne qui voulait elle aussi avoir des colonies en Afrique en cette fin du XIX ème siècle. Convoquée par le Chancelier Bismark, la conférence réglementa l’occupation des côtes dont elle consacra le partage, déclenchant ainsi des réactions en chaine qui aboutirent contre son attente à l’occupation du continent. Les côtes étant partagées, chaque puissance estima avoir droit à l’hinterland, c’est-à-dire aux territoires situés en arrière de ses possessions maritimes10 . En mai et juillet 1884, Nachtigall avait rendu visite aux chefs du Dubreka et du Bramaya deux pays que la France entendait posséder sur la côte de Guinée. Dans le même temps, le Portugal ne cessait d’affirmer ses droits sur l’embouchure du Congo et sur les régions côtières voisines et s’inquiétait de la concurrence des belges et des français. Le 26 février 1884, le Portugal et l’Angleterre signèrent un traité qui reconnaissait par certaines de ses clauses, la souveraineté du Portugal sur la côte comprise entre les parallèles 5° 12’ et 8° au Sud de l’équateur.

Ce traité souleva les protestations de la France et de l’Allemagne. Bismark saisit cette occasion pour convier les puissances européennes à une conférence qui devrait se tenir à Berlin aux fins de traiter les différentes questions soulevées par l’occupation des «terres africaines». La conférence se tint à Berlin du 15 novembre 1884 au 26 février 1885. Le bassin du fleuve Congo fut attribué à la Belgique. La France n’admettait pas la présence de l’Allemagne dans les Rivières du Sud et pour détourner ce pays de cette région qu’elle considérait comme son domaine, elle ouvrit avec sa rivale des négociations qui aboutirent à la convention de Berlin du 24 décembre 1885.

 La France renonçait à ses droits acquis à la côte des Esclaves, d’où allait sortir le Togo, et l’Allemagne se retira de la partie des rivières comprise entre les fleuves Nunez au nord et Mellacorée au sud et sur laquelle avait été édifiée la colonie française des Rivières du Sud qui était délimitée au sud par la Sierra-Léone mais qui ne l’était pas avec les possessions du Portugal au nord. Il urgeait donc pour la France de délimiter en Afrique de l’ouest, ses possessions de celles du Portugal. Cette délimitation ne pourrait au demeurant être faite tant que le fleuve Casamance et certaines parties de ses rives seraient réclamés à la fois par le Portugal et la France. L’un des deux pays devait s’effacer de la Casamance au profit de l’autre en contrepartie de la cession d’un territoire situé ailleurs.

LE FLEUVE CASAMANCE : Zone des dernières frictions franco-portugaises

Entre 1878 et 1886, de nombreux incidents opposant français et portugais éclatèrent le long du fleuve. Les plus graves se produisirent à Adéane entre 1878 et 1882, à Sinédone  en février 1884 et à Brin ou Mbéring en avril 1884. Ces événements sont relatés dans de nombreux ouvrages, aussi, n’est-il pas nécessaire de leur faire ici, une large place. Ils eurent cependant le mérite d’amener les deux pays à ouvrir des négociations en vue de délimiter leurs possessions respectives à la côte d’Afrique occidentale. L’incident de Brin a provoqué la dernière intervention armée portugaise en Casamance en avril 1884. Brin était revendiqué par les portugais depuis la fondation de Ziguinchor et par les français depuis mars 1828, quand ils avaient signé un traité avec des habitants de cette localité. Des floup de la rive nord et du bas de Soungrougrou s’étaient réfugiés à Ziguinchor pour fuir les agissements de Fodé Kaba Doumbouya.

Quinze d’entre eux furent enlevés par des floup du village de Brin qui refusa de les livrer à Ziguinchor. Le 1er octobre 1884, le gouverneur  de la Guinée envoya une colonne sous les ordres du capitaine Antonio José Machado qui ordonna à Brin de rendre les prisonniers s’il ne voulait pas être bombardé. Revendiquant la souveraineté française, Brin fut bombardé le 8 avril 1884 par la canonnière Bengo qui sortit de la Casamance, le même jour, après avoir détruit et endeuillé le village. « C’était la dernière fois que les portugais sillonnaient le fleuve Casamance, c’était aussi la guerre du gouverneur Gouveia» dont la colonne était venue à Brin pour rappeler et renforcer l’autorité portugaise dans la perspective des futures négociations que le Portugal s’apprêtait à ouvrir avec la France. La colonne du capitaine Machado fut quant à elle dissoute et félicitée le 16 avril 1884.

La tension à la fois politique et militaire qui prévalait le long du fleuve Casamance entre l’estuaire et le bas Soungrougrou du fait de la multiplication des incidents et de la disposition des espaces de souveraineté français et portugais les uns par rapport aux autres sur une si courte distance, étaient, au plan local des faits suffisamment incitatifs pour l’ouverture de négociations entre les deux pays en vue de régler leur différend dans la région que chaque métropole voulait posséder. Très loin des rives de la Casamance et de la côte  de Guinée, le Portugal avait des positions et des intérêts à défendre face aux ambitions de pays européens, notamment de la Belgique, mais surtout de l’Angleterre. Le Portugal aurait donc sûrement besoin du soutien de la France, aussi se montra-t-il disposé à discuter avec ce pays des questions coloniales qui leur étaient communes.

La disposition des espaces de souveraineté de la France et du Portugal en bordure du fleuve Casamance était fort inconfortable pour chacun des deux pays. La France possédait Carabane à l’embouchure et Sédhiou dans la moyenne vallée alors que Ziguinchor, la portugaise se trouvait entre ces deux positions. Il y avait là une présence indienne du Portugal en Casamance qui se traduisait sur le terrain par l’enchevêtrement ou l’imbrication du comptoir de Ziguinchor et de loges portugaises entre les positions françaises de Carabane et de Sedhiou. Cette disposition des espaces de souveraineté était à la fois gênante et inconfortable à tous égards aussi bien pour le Portugal que pour la France.

L’un de ces deux pays devait quitter la Casamance au profit de l’autre moyennant une compensation dont il fallait discuter la nature. L’entêtement des français à vouloir rester vaille que vaille le long de tout le fleuve Casamance et le manque d’initiatives du Portugal visant à multiplier et à agrandir ses positions, avaient cantonné les gouverneurs du Cap vert et de Guinée ainsi que les différents chefs du district de Cacheu dans une passivité totale. Honorio Pereira Barreto, on l’a vu, avait déjà proposé à sa métropole de vendre sous certaines conditions, Ziguinchor à la France. Par ailleurs, quand éclata en février 1884 la glaise pour les français ou Sinedone pour les Portugais, une vive tension s’était installée entre les autorités du Sénégal et  celles de la Guinée. Le gouverneur Jean Bayol avait fait incendier ce village dont les habitants s’entêtaient à refuser l’autorité de la France.

Dans le rapport qu’il adressa au ministre Felix Faure à la suite de cet incident, le gouverneur Bayol indiquait que la France pourrait échanger Ziguinchor contre le rio Cassine qu’elle avait acquis par traité signé par Pinet-Laprade, le 28 novembre 186511, mais qu’elle n’occupait pas effectivement. L’évènement de Brin survenu en avril 1884, convainquit davantage la France et le Portugal de la nécessité d’aller au plus vite aux négociations pour prévenir d’autres incidents. De leur côté, les commerçants de Gorée réclamaient sans cesse Ziguinchor. Felix Gros, un de leurs présidents avait demandé en février 1883 « l’annexion pure et simple de Ziguinchor12 », et le 22 janvier 1884, il réclamait l’exonération de tout droit de port pour les bateaux français entrant à Ziguinchor.

 Le 06 septembre 1885, Felix Gros indiquait au gouverneur Bayol les avantages que la France et le Portugal tirerait d’un échange de leurs positions respectives en Casamance et sur le Cassini « il vaudrait assurément mieux pour la France comme pour le Portugal que nous lui cédions nos droits sur le Cassini en échange de Ziguinchor dont la position géographique au milieu de notre rivière de Casamance est pour le moins regrettable»13. La voie des négociations franco-portugaises était indiquée, il restait aux deux métropoles coloniales à s’y engouffrer pour aboutir à la délimitation de leurs possessions voisines respectives en Afrique de l’Ouest.

Les négociations furent conduites du côté portugais par Joao de Andrade Corvo, vice-président de la Chambre des Pairs et ancien ministre des Affaires étrangères, de la Marine et de l’Outre-mer, et du côté français, par le ministre plénipotentiaire à Lisbonne d’abord, et par le la suite, par un chef de la Division des Archives au Quai d’Orsay.
Dans ces négociations, le Portugal conditionna la solution des frontières de la Guinée à la résolution des problèmes qui le liaient à la France ainsi qu’à  l’obtention de l’appui de Paris dans ses discussions avec les autres puissances coloniales. Il inscrivit dans ces négociations la question de la Guinée, certes, puisqu’elle en était la motivation, mais y fit figurer aussi celle du Congo ainsi que celle de la bande de terre qui s’étend entre l’Angola et le Mozambique. Justement, le 24 juillet 1873, le Portugal avait reçu l’appui de la France quand l’Angleterre menaçait ses intérêts dans la baie de Delagoa, logée dans l’ancienne Lourenço Marques14 , devenue Maputo après l’accession du Mozambique à l’indépendance. La France était consentante, bien qu’elle estima élevée la contrepartie réclamée, voire exigée par le Portugal. Mais, elle accepta parce qu’il lui fallait posséder le fleuve Casamance et ses deux rives en entier pour achever l’extension du Sénégal au Sud de la Gambie, en donnant à sa colonie sa première frontière internationale.

1888 : Et Ziguinchor  devint sénégalaise

Au demeurant, elle laissa au Portugal la liberté d’agir comme il l’entendait entre l’Angola et le Mozambique et lui abandonna le rio Cassini. Les deux rives de la Casamance devenaient sénégalaises et la France ne s’éloignait pas du Cassini qu’elle venait de quitter, alors que le Portugal voulait s’étendre plus au sud, jusqu’à la rive droite du Rio Nunez. « Finalement, les Portugais perdurent sur toute la ligne»15. La convention fut signée à Paris le 12 mai 1886, faisant de la Guinée « portugaise » une grosse enclave entre le Sénégal et la Guinée « française ». Elle fut ratifiée par la Chambre des députés français le 20 juillet 1887 et par le parlement portugais le 25 aout 1887. La commission de délimitation commença ses travaux en février 1888 et le dimanche 22 avril de la même année, au matin, le capitaine Brosselard chef de la mission française de délimitation prit officiellement possession de Ziguinchor pour le compte du Sénégal, au nom de la France. En 1905, la mission Mac Lau-Muzanty acheva la démarcation de la frontière franco- portugaise en posant 184 bornes dont les 58 premières séparaient la Guinée « portugaise » de la Guinée «française».

 Cette doyenne des frontières sénégalaises n’en est que la quatrième par la longueur après la Mauritanie (813km), la Gambie (740km), le Mali (419km) et avant la Guinée Conakry (330km). Elle sépare sur 338km le Sénégal de la Guinée Bissau. Comme celle qui sépare le Sénégal de la Gambie, elle a revêtu tous les caractères d’une frontière internationale depuis son établissement en 1886. Entre 1886 et 1933, le Sénégal aura toutes ses frontières, les unes découlant d’accords internationaux, conventions ou arrangements, les autres de la gestion des territoires du groupe de l’Afrique occidentale française. Alors que les premières sont restées immuables, les secondes n’étaient que des limites d’administration de territoires sans cesse remaniés. 

La convention franco-portugaise a donc délimité en une seule fois la Guinée et permis de reconnaitre la totalité des deux rives de la Casamance au Sénégal. Dernière à être fréquentée par les Français, la Casamance est devenue à la faveur de la convention franco-portugaise du 12 mai 1886 et l’arrangement franco-britannique du 10 août 1889, la première région du Sénégal.

NOTES
1- Renard De Carde Emile: Les territoires africains et les conventions franco-anglaises pp 199-202 ;
2- Pelissier René op cit
3- Pelissier René op cit
4- Pelissier René op cit
5- Rouard De Carde Emile : Les territoires africains et les conventions franco-anglaises pp199-202 ;
6- Arcin André : Histoire de la Guinée française pp 369-371
7- Arcin André : Ibidem
8- Arcin André : Idem
9- Arcin André : Idem
10- Person Yves : L’Afrique noire et ses frontières p 26
11- En fait, le traité a été conclu et signé par le Lieutenant de Vaisseau A. Vallon, dépêché à la rivière de Cassini par Pinet Laprade, gouverneur du Sénégal, à l’époque ;
12 -  A.N.S. Q32 : lettre de Felix Gros, 6 septembre 1885
13- ANSQ32 idem
14 - Blanchet Andret : Mozambique in L’Afrique noire- Ethiopie- Madagascar P 300
15 - Pélissier René : Naissance de la Guinée p 173

Pr Ahmadou Fadel KANE
Géographe, auteur d’une thèse d’Etat sur les questions de frontières en Afrique de l’ouest





1.Posté par mignonne le 05/06/2016 11:19
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