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Politique

La posture des députés sous la onzième législature : Avocats du peuple et avocats du diable


Mercredi 16 Mai 2012

Sous le règne de l’ancien président Abdoulaye Wade, les Sénégalais ont pu découvrir un autre type de député. Elus pour défendre les intérêts des populations, certains n’hésitaient pas à chanter les louages du «roi», pour bénéficier des faveurs de ce dernier. D’autres ce sont également illustrés à travers des disputes, ponctuées de propos aigre-doux, transformant ainsi l’Assemblée nationale en un véritable ring où les muscles priment sur les idées. Toutefois, des élus, conscients de leur sacerdoce, se sont distingués, malgré leur appartenance politique. Aujourd’hui, toutes les listes aux Législatives du 1er juillet sont d’accord : Il faut une Assemblée de rupture. Plus jamais une chambre d’applaudissements.

MAJORITE ECRASANTE

Me El Hadj Diouf : L’avocat du «Peuple»

Il aura ravi la vedette au «député du Peuple», Iba Der Thiam. Me El Hadj Diouf, lui, se réclame l’«avocat du Peuple». Et s’il y a quelqu’un qui a marqué la onzième législature, c’est bien lui. Connu pour ses sorties médiatiques, le tonitruant ne mâche pas ses mots. Ce comportement lui a valu de nombreuses altercations avec ses collègues députés. Les Sénégalais ont encore en mémoire son accrochage avec le député Fatou Younouss Aïdara en pleine réunion de groupe parlementaire de la majorité, mais surtout de ses échanges musclés avec Famara Senghor. Toutefois, celui qui se définit comme Me Diouf fait partie de ceux qui ont précipité le départ de Macky Sall du perchoir, en votant la loi Sada Ndiaye avec ses arguments.

Famara Senghor : Le boxeur

D’une grande corpulence et calme, Famara Senghor s’est fait connaître suite à sa bagarre avec le bouillant avocat El Hadj Diouf. Lors du vote du budget du ministère des Collectivités Locales et de la Décentralisation, les deux collègues se sont frottés, à travers des propos qui ne sont pas dignes des élus du peuple.

Fatou Younouss Aïdara Le Béni oui oui

Membre de la majorité parlementaire, elle s’est distinguée de par ses mains levées favorables à toutes les lois dictées par Wade. Elle est devenue tristement célèbre à cause d’une grosse bagarre avec Me Elhadj Diouf dans l’Hémicycle. Si le défunt régime avait des troubadours qui passaient à longueur de sessions à chanter les louages de Sa majesté, Fatou Younouss Aïdara était toujours en tête, prête à tout. Elle est de la race des députés qui ont toujours levé la main «Qui sont pour ?». Parfois, les deux mains.

Me Abdoulaye Babou L’avocat du «roi»

Connu pour son style bouillant, Me Babou est un généreux en fleurs. Il en donne beaucoup à celui qui lui a offert le poste de député et lui a fait goûter aux honneurs ministériels pour se venger de Moustapha Niasse. Le président de la Commission des lois a vu passer des lois les plus impopulaires. Il aura cependant, marqué les esprits en étant à la tête des rebelles contre la révision de la loi portant sur le blanchiment d’argent. Peut-être un baroud d’honneur qui l’a honoré en fin de règne.

Doudou Wade Jamais non

Président du groupe parlementaire libéral et démocratique, il a été sur tous les fronts. Voilà l’homme qui ne recule devant rien pour satisfaire les besoins de l’oncle, Abdoulaye Wade. Doudou Wade est «élu» pour répercuter les desiderata du président. Quelles qu’en soient les conséquences. Il n’hésite pas à menacer ceux qui auront l’outrecuidance de voter contre les projets du «vieux». Et tous ceux qui s’abstiennent sont considérés comme des ennemis. C’est lui-même qui «s’occupe» de ceux qui critiquent Wade dans son propre parti. Ses frasques, son arrogance le tempérament de dictateur lui ont valu le surnom de Pinochet. Sa der des insultes a sa sortie contre Y’en a marre et les rappeurs de façon générale. Il déclarait qu’aucun parent ne souhaiterait avoir un fils rappeur.

MINORITE INTELLIGENTE

Samba Diouldé Thiam : Le garde-fou

Bien que faisant partie de la majorité parlementaire à l’Assem blée nationale- avant de la quitter-, Samba Diouldé Thiam ne rate jamais l’occasion de remettre ses collègues sur les rails. Calme et pertinent dans ses réflexions, il fait partie des rares élus qui n’acceptent pas le dikta imposé par la galaxie wadienne.

Cheikh Bamba Dièye : Le pertinent

Réputé pour son calme olympien, l’ex-député-maire de Saint-Louis, devenu ministre dans le gouvernement de Abdoul Mbaye, a toujours tenu en haleine l’Hémi cy cle. La clarté de son adresse, son attachement à la démocratie et ses interventions suivies avec ferveur ont fini d’en convaincre plus d’un. Ses prises de position, même en tant que minorité, laissent claquer les doigts de ses collègues. La majorité a souvent applaudi ses passages à la tribune. Cheikh Bamba Dièye est aussi le député le plus redouté par la famille libérale. Son don de démonter les arguments des Libéraux a parfois suscité des sentiments de haine. Même en dehors de l’Hémicycle, il fait parler de lui. En assimilant le ticket Président-Vice-président qui a avorté le 23 juin à de l’esclavage, s’enchaînant sur les grilles du Palais présidentiel, il imprime une image indélébile dans l’album de l’Assemblée nationale.

Wacky Ly : Le cadet têtu

Il est de cette jeune garde qui a siégé à l’Assemblée nationale. Député de la majorité parlementaire dirigée par Doudou Wade, El haj Wacky Ly a, malgré sa jeunesse, su imposer un style qui lui est propre. Face à des questions à grands enjeux démocratiques, il n’hésitait pas à ramer à contre courant du vent soufflé par ses «frères» libéraux et leur chef. Le député de Nioro a refusé les lois portant création de la vice-présidence, le ticket ou encore la compétence universelle qu’il jugeait personnelle parce que visant l’ancien président Tchadien, Hissène Habré. Sans doute, également l’un des rares Libéraux à mettre son véto à la candidature de Wade à un troisième mandat.

Mously Diakhaté et Ndèye Fatou Touré : Les rebelles

Mously Diakhaté, malgré son statut de député non instruite, à défendu corps et âme la ligne de son parti, le Jëf Jël et la rigueur de son leader Talla Sylla. Dans ses discours parfois en français mâtiné de quelques expressions et proverbes wolof, elle a donné du fil à retordre à la majorité. Son aise dans son accent de ménagère n’a en rien enlevé son mérite. La pertinence de ses interventions a parfois noyé son analphabétisme et mis à rude épreuve «l’intelligentsia» libérale. Elle a fait «cohabiter» Molière et Kocc barma et a su capter l’attention de l’assistance. Malgré son attachement à l’ancien président de la République, elle était l’incarnation de la classe sociale, leur porte-drapeau.
Ndèye Fatou Touré. Député de l’opposition, Me Touré pesait sur la balance de ses collègues avocats comme Me Babou et Me El hadj Diouf. Député de Tekki, ses plaidoiries ont parfois mis des ministres comme Me Madické Niang dans tous leurs états. En compagnie de Cheikh Bamba Dièye et parfois de Moussa Sy, ils étaient les rares à dire ce qu’ils pensent, sans mettre de gants. Elle incarnait le modèle de député, pour certains, capable de plaider la cause des populations, même face à la majorité écrasante. Me Touré a souvent ouvert les codes et les lois pour rappeler ses collègues à la question de droit. Un avocat de l’Etat de droit.
LEQUOTIDIEN.SN






1.Posté par Sarr Mouhamadou le 16/05/2012 16:15
Dommage que l'article ne soit pas profond. Il faut faire une enquête. Le vrai travail du député , ce pas ce qu'on montre à la télé, la séance plénière. Les 150 députés savent que les meilleurs étaient dr Ndoye, seydou diouf, tafsir thioye qui de loin étaient les plus assidus, les plus percutants et ceux qui ont fait avance les choses. Certains ne viennent que quand il y ales médias et c'est dommage

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