"La mort de Benno serait la mort du Pouvoir de Macky" selon Ibrahima Sène du PIT

Sa religion est faite. Pour Ibrahima Sène, responsable du Parti de l’indépendance et du travail (Pit), le chef de l’Etat ne s’aventurerait jamais à dissoudre Benno bokk yakaar. Ça serait un suicide pour lui, selon le responsable du parti de gauche. Qui s’explique dans cet entretien exclusif avec SenePlus.

Ibrahima Sène est formel : ceux qui tentent de pousser Macky Sall à signer le certificat de décès de Benno bokk yakaar, au motif que cette coalition a vécu, sont de mauvais conseillers. Des oiseaux de mauvais augure. Ils ne veulent rien de moins que la mort du régime du président actuel. ‘’Benno ne peut pas mourir sans que le pouvoir ne meure’’, tranche le responsable du Parti de l’indépendance et du travail (Pit), dans cet entretien exclusif avec SenePlus.

‘’Le gouvernement étant constitué de membres de Benno, dont l’Apr, et de personnalités issues de la société civile, dissoudre cette coalition reviendrait à dissoudre le gouvernement, affirme Ibrahima Sène. Dissoudre Benno risquerait aussi de bloquer le fonctionnement des institutions. Pourquoi ? Parce que le parti du président et sa coalition n’ont pas la majorité à l’Assemblée nationale pour gouverner. Pourquoi Macky irait-il se suicider, avoir une crise gouvernementale, un blocage des institutions ?’’

Le responsable du Pit estime que la mise en place de cette coalition de coalitions, entre les deux tours de la présidentielle de 2012, est l’expression de la volonté du peuple. ‘’C’est sur cette base que les responsabilités, dans l’exercice du pouvoir, ont été distribuées, croit-il savoir. Je n’ai pas encore vu de signal explicite venant de Macky tendant à me faire croire qu’il veut en finir avec Benno pour mettre en place autre chose. Certains de ses cadres disent que la coalition a atteint ses limites, qu’il faut le dépasser. Mais, peut-on, sans conséquence politique, dépasser des rapports de force issus de l’expression de la volonté du peuple ?’’

Ibrahima Sène pense que non. Cependant, il n’est pas contre une ouverture de la Majorité présidentielle ‘’à des mouvements sociaux, voire des partis politiques, si telle est la volonté du chef de l’Etat’’. Le camarade d’Amath Dansokho de préciser : ‘’Si l’objectif est de renforcer la base sociale sur laquelle nous gouvernons, je ne vois pas où est le problème. A moins que les gens, le disant, n’y croient pas.’’