LIVRE: «Pour l’honneur de la Gendarmerie Sénégalaise» Un brûlot disponible sur Internet

L’ouvrage du Colonel Abdoul Aziz Ndaw, «Pour l’honneur de la Gendarmerie sénégalaise», qui éclabousse la gendarmerie se vend comme de petits pains à travers le Net.
Les deux Tomes produits par le Colonel Abdoulaye Aziz Ndaw, ancien numéro 2 du Haut Commandement de la Gendarmerie sénégalaise, ont commencé à être écoulés, depuis la semaine dernière. En d’autres termes, le fameux brûlot qui met sens dessus dessous la famille des pandores et l’Establishment, «Pour l’honneur de la Gendarmerie sénégalaise», dont le titre en dit long sur «les pratiques douteuses du Général Abdoulaye Fall», se vend comme de petits pains, à travers Internet. Malgré le fait que la Douane aurait reçu des instructions fermes pour interdire l’entrée du fameux ouvrage sur le territoire, il reste que l’auteur de celui-ci a trouvé une manière détournée d’écouler son produit. Il s’agit juste d’avoir une carte bancaire, genre celle utilisée à l’International, pour s’offrir ce nouveau pamphlet, à l’effet d’une bombe qui secoue la Gendarmerie, depuis plus d’une semaine. Un véritable tsunami qui risque d’emporter dans son courant l’actuel ambassadeur au Portugal. Quid de l’auteur du brûlot ? Ayant fait fi de son obligation de réserve à laquelle sont soumis les officiers jusqu’à l’âge de 65 ans, le temps de leur retraite effective, Ndaw est toujours en activité. Il pourrait être relevé de son poste, mis aux arrêts, voire même radié, un peu comme le Commissaire Cheikhna Cheikh Saad-Bouh Keïta dans l’affaire de la drogue qui a secoué la Police.
«Silence pesant de Macky Sall»
La sérénité avec laquelle le chef d’État suprême des Armées gère ce dossier ne laisse pas perplexe les universitaires. Professeur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), Alioune Badara Diop trouve que le silence du président de la République est «pesant». Pour l’universitaire, l’intervention du chef de l’État, en tant que chef suprême des Armées serait «justifiée et opportune» dans cette affaire. Toutefois, il n’en demande pas moins au chef de l’État, de tout faire pour diligenter cette affaire en demandant tout simplement au Général Abdoulaye Fall de se présenter devant les juridictions compétentes pour laver son honneur. Sinon, précise-t-il, «c’est l’intéressé lui-même, en l’occurrence, le Général Abdoulaye Fall, de prendre les devants pour venir s’expliquer, puisque si les faits (corruption, complicité avec la rébellion…) dont on l’accuse s’avèrent, sa responsabilité (politique, civile et politique) est engagée». D’ailleurs, M. Diop attire l’attention des pouvoirs publics sur le fait que la Société civile sénégalaise a des entrées au niveau des chancelleries occidentales et y est bien écoutée. Or ces chancelleries sont, pour la plupart, des bailleurs de fonds du Sénégal. Pour rappel, dans son livre, l’ancien Commandant en second de la Gendarmerie nationale accuse le Général Abdoulaye Fall, son patron d’alors, de «complicité» avec le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc). Il y dénonce aussi ce qu’il qualifie de mensonges, manipulations, pots-de-vin… dans la gestion du dossier de la Casamance.

REWMI