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Politique

LECTURE - Bilan des 90 jours de Macky : Pas de quoi s’enflammer !


Lundi 25 Juin 2012

Et ce qui devait arriver arriva un certain 25 mars 2012. Voici trois mois que le régime libéral été défait. Trois mois qui nous enseignent davantage sur la psychologie, l’égo et surtout le charisme du perdant qui, malgré la perte du pouvoir, continue d’exister et, quelque part même, de mener le débat comme au temps où il était au sommet de sa gloire. L’égo, parce que aussi celui qui se croyait irremplaçable a du mal à digérer sa défaite. De toutes ses interventions, on sent encore cette fameuse phrase à Touba, chez le Khalife des mourides : «Par où est-il passé ?», s’interrogeait Abdoulaye Wade à propos de la victoire de son ex-«apprenti».
90 jours après, les Sénégalais ont vu un président «courageux» et «maître de sa parole», peut-être. Mais, Macky Sall et ses hommes ont également dévoilé une gestion pas forcément de «rupture», tant certains membres de son entourage savent donner un mauvais conseil, prêts à aller au charbon comme le faisaient jadis Farba Senghor, Aliou Sow, l’intarissable Serigne Mbacké Ndiaye ou encore Doudou Wade.
Courageux ! L’actuel Président l’est. Du moins pour ce qu’il a montré jusque-là. Depuis que les audits sont enclenchés, rien ne semblent pouvoir l’arrêter. Même pas les menaces des prédicateurs de catastrophe qui promettent des déballages qui mettront le pays sens dessus-dessous. N’est-ce pas Wade himself qui a promis le chaos ? La justice, elle, déroule ses dossiers. L’arrestation -humiliante (?)- tout de même méritée de Ous ma ne Ngom, et celle de Cheikh Béthio Thioune -qui l’eût cru ?- sont tout un symbole ! Cette témérité ne peut produire que frilosité et agacement. «Qu’on nous audite ou qu’on nous colle la paix !», s’est exclamé l’ancien président tout nerveux.
Seulement, il y a des actes qui inspirent de la crainte, surtout venant du chef de l’Etat. Certains parmi son entourage ont prouvé qu’ils peuvent l’amener à faire pire que Wade. Sinon, comment comprendre que Macky Sall soit élu sur la base d’engagements dont un point marquant est la réduction de son mandat, et que ses partisans- Jean Paul Dias, Moustapha Cissé Lô et Me Alioune Badara Cissé- tentent de faire croire que cet impératif n’est même pas une priorité. Si on n’est capable d’inciter un président de la République à un reniement public de sa parole- heureusement qu’il a clos le débat- c’est que l’on est capable de céder au pire.
La nomination de Mbaye Ndia ye, membre de son parti à la tête du ministère de l’Intérieur avait déjà servi de signal. Une attitude qui tranche nettement d’avec l’esprit des Assises nationales. Et le comble est l’image de l’institution du président de la République sur les affiches et son immixtion dans la campagne électorale pour les Législatives. Une violation flagrante de la loi. A l’évidence, un manque de courtoisie républicain et de respect de l’Etat de droit. Pis, il y a même ce qui peut être appelé une défiance à l’égard de la justice. Etant donné qu’en dépit du verdict de la Cour d’appel, la photo du président trône toujours à côté de celle de Niasse, Tanor, Idy et autres. Des responsables dont les attitudes sont, on ne peut plus incompréhensibles. Eux qui ont avalisé ce qu’ils ont combattu hier. De quoi maintenir et fortifier le M23 pour des combats citoyens dans l’avenir.
LEQUOTIDIEN.SN





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