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LA VIE DES SENEGALAIS EN GUINEE EQUATORIALE: UNE INSERTION DIFFICILE ?


Vendredi 27 Février 2015

Près de 2000 à 2500 sénégalais vivent dans la partie continentale de la Guinée Equatoriale et environ 3000 vivent à Malabo, la capitale économique ; mais beaucoup d’entre eux vivent de manière clandestine parce que n’étant pas inscrit auprès des services du consulat. Un comportement qui s’explique par le manque de réflexe de se rapprocher desdits services qui ne sont consultés que quand il y a des problèmes.

Ce constat dressé par le vice-consul du Sénégal à Bata, Mamadou Ben Saranka Badji, résume une situation qui est presque générale dans les ambassades et consulats en Afrique et partout d’ailleurs dans le monde. Le Sénégal qui est un grand « exportateur » de main-d’œuvre, a ainsi une forte colonie d’émigrés au pays d’Obiang Nguéma Mbassogo, composée d’hommes et de femmes.

Si les sénégalais sont connus comme de grands voyageurs devant l’éternel, il faut, cependant, souligner que leur arrivée massive dans ce pays a été remarquée avec la présence de l’architecte Pierre Atépa Goudiaby qui travaillait dans le bâtiment et les travaux publics (Btp).

C’est ainsi que les premiers travaillent dans le bâtiment et les travaux publics (Btp) de même que dans le petit commerce de la partie continentale, alors que les seconds travaillent, en général, dans la restauration. Un commerce florissant dans ce pays où les habitants préfèrent plutôt manger dans les restaurants à cause de la journée continue qui est instituée.

Toutefois, d’autres sénégalais travaillent dans l’administration-même avec une bonne qualification en comptabilité. Selon le vice-consul, la communauté sénégalaise est l’une des plus respectées en Guinée Equatoriale.

« La plupart des guinéens, pour ne pas dire la totalité, a un regard très positif sur nos compatriotes. Ils sont considérés comme des gens honnêtes et travailleurs », a souligné M. Badji que les sénégalais de Guinée Equatoriale appellent affectueusement Papiss Badji.

LA CARTE DE RÉSIDENT

Véritable casse-tête des émigrés sénégalais

Nommé vice-consul depuis quatre ans, Papiss Badji est un chef d’entreprise qui évolue, lui aussi, dans le Btp. Ce qui lui permet de venir en aide à ses compatriotes dans le besoin. Par exemple, des sénégalais qui veulent retourner au pays et qui sont démunis. Dans ce cas, il conjugue ses efforts avec ceux d’un autre sénégalais restaurateur, Mafaye Guéye, pour résoudre le problème.

Ensemble, ils assistent leurs compatriotes en difficulté. « On règle les problèmes de manière bénévole. Au début, on avait commis l’erreur de rapatrier les sénégalais avec des contributions personnelles. Par exemple, Mafaye Guèye offrait un ou deux millions, moi je donnais trois billets pour rapatrier des compatriotes. C’est après que nous nous sommes rendu compte que ce n’était pas le bon choix. Nous avons discuté avec les autorités équato-guinéennes pour leur faire comprendre que nous n’allons plus financer le rapatriement de sénégalais clandestins parce que ça nous coûtait cher. Elles ont trouvé la solution avec leur compagnie aérienne, Ceiba », a-t-il souligné.

Parce que tout simplement auparavant, les sénégalais étaient envoyés systématiquement au pays. Ce qui était un poids pour un Consulat honoraire qui n’est pas financé par l’Etat. Ainsi, les problèmes se réglaient avec des moyens propres care comme l’a souligné Papiss Badji, il n’y a aucun intérêt à ce que des clandestins, fussent-ils sénégalais, envahissent la Guinée Equatoriale.

Et par exemple, pour rapatrier un corps, il ne fallait pas moins de 7 à 9 millions. Si la famille n’a pas les moyens de rapatrier le corps, qu’il soit musulman ou catholique, la communauté organise les cérémonies funéraires à la mosquée ou à l’église en présence des membres de la famille.

« Sauf quelques cas. Par exemple, j’ai eu un jeune frère qui était en même temps mon associé. Lorsqu’il est décédé, j’ai décidé de le rapatrier. Si le cadavre n’est pas celui d’un père de famille dont l’enterrement à l’étranger serait délicat au pays, on préfère le faire ici et l’on se cotise pour envoyer l’argent à ses parents au Sénégal », a ajouté Papiss Badji.

Toutefois, les problèmes les plus récurrents se situent dans les cartes de séjour. Car la plupart des sénégalais débarquent en Guinée Equatoriale avec un visa de tourisme ou par la voie clandestine. Et dès qu’ils commencent à travailler, ils pensent plutôt à envoyer de l’argent au pays que de se conformer aux normes, oubliant de chercher des papiers pour se mettre en règle avec le législateur.

Un des pays les plus chers du continent

L’étranger qui débarque en Guinée Equatoriale est frappé d’abord par le climat tropical du pays avec une tendance caractéristique propre à chaque région. Un pays qui a pour principale ressource, l’exploitation pétrolière qui lui assure un niveau de PIB par tête parmi les plus élevés d’Afrique ; ce qui rend évidemment le coût de la vie très chère.

Constitué de deux parties, l'une continentale, bordée par le Cameroun et le Gabon, l'autre insulaire avec l'île de Bioko (où se trouve la capitale Malabo) et l'île d'Annobón, ce pays d’Afrique centrale comprend également deux capitales : Bata, centre économique du pays et l’île de Malabo, la capitale politique et administrative.

La Guinée Equatoriale, c’est aussi un pays de vastes chantiers avec des bâtiments et édifices qui poussent comme des champignons ; effets du boom pétrolier ? En tout cas, sous le coup du tam-tam arabe, les émigrés n’ont pas tardé à affluer dans le pays. Camerounais, Ivoiriens, Sénégalais, Gabonais, Burkinabé, Maliens cohabitent avec les autochtones et exercent différentes activités professionnelles dont principalement le commerce, le Btp, la restauration. La Guinée Equatoriale, c’est encore un pays particulier avec des restrictions sévères imposées aux étrangers.

Une façon de protéger son économie qui découle du boom pétrolier ? Quoiqu’il en soit, les rafles sont monnaie courante. Mais l’explication est simple : avec l’afflux des étrangers dont la majorité n’est pas en règle, le pays doit se sécuriser afin de protéger son économie. C’est ce que les autorités ont certainement compris en mettant des garde-fous.

Ainsi, un étranger qui n’est pas en règle ne peut circuler dans tout le pays au risque de se faire coincer par les services de contrôle. Autre fait marquant dans ce pays, les taxis conduits uniquement par les nationaux. La course est de 500frs Cfa (la monnaie locale c’est le franc Cfa, avec une différence sur la couleur du billet) et ils peuvent vous mener dans toutes les directions de la ville ; mais pas de mini bus pour le transport en commun.

On vous disait également que l’étranger qui débarque dans ce pays est frappé par la cherté de la vie aussi bien à Bata, Malabo, Mongomo, Ebebiyin, ne serait-ce que pour ces villes que nous avons pu visiter. La restauration coûte cher (petit déjeuner, déjeuner et dîner), idem pour l’hébergement. La communication vers le Sénégal est encore plus chère. Demandez aux confrères qui ont couvert la Coupe d’Afrique des nations de football !

LESOLEIL





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