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Justice: Un berger condamné aux travaux forcés à perpétuité pour l'assassinat de son épouse


Jeudi 14 Janvier 2016

La chambre criminelle du Tribunal de grande instance (TGI) de Tambacounda (est) a condamné mercredi aux travaux forcés à perpétuité le berger Adama Diallo, reconnu coupable de l’assassinat de son épouse Djimba Diallo, enceinte de huit mois au moment du drame.

Les faits remontent au dimanche 8 juillet 2012. Ce jour-là, les éléments de la brigade de Gendarmerie de Kéniéba ont appris la mort par balles de Djimba Diallo, dans le village de Goulonga (département de Bakel).

L’enquête qui s’est ensuivie et la collaboration entre les gendarmes maliens de Moussala et ceux de Kéniéba - en territoire sénégalais - ont permis de mettre la main sur Adama Diallo. Il s’était retrouvé de l’autre côté de la frontière, en territoire malien.

Ce berger domicilié à Bankouba, âgé de 19 ans au moment des faits, est inculpé pour assassinat et détention illégale d’arme et de munitions de troisième catégorie.

Selon le procureur de la République, quand il a été interrogé par les gendarmes, Adama Diallo est revenu sur les circonstances du drame. Il a dit aux enquêteurs comment il s’est rendu, à travers champs, au Mali, évitant de traverser les villages, de peur d’être identifié et arrêté.

C’est à Dialafara, au Mali, qu’il a été identifié par un proche de sa défunte épouse, qui l’a aussitôt signalé aux gendarmes maliens. Ces derniers l’ont arrêté et remis aux gendarmes sénégalais.

Devant le juge d’instruction, Adama Diallo a nié en bloc toutes les déclarations faites aux gendarmes, se montrant "moins bavard". Devant la barre de la chambre criminelle du TGI de Tambacounda, il donne une toute autre version des faits.

L’accusé affirme qu’au lendemain de son retour du poste de santé de Koussan, où il avait passé trois jours, il avait décidé de se rendre au Mali, pour soigner des maux de ventre qui le terrassaient de temps à autre.

M. Diallo dit avoir auparavant vendu un bœuf à 400 mille francs CFA pour préparer le voyage dont il a fait une partie à vélo, et l’autre en voiture. C’est au cinquième jour de son séjour au Mali qu’il a été arrêté dans une gargote, à Sikikiling, en territoire malien.

C’est alors seulement qu’il a appris la mort de son épouse qu’il avait, selon ses dires, laissée chez lui. Il a nie avoir eu un quelconque différend avec sa défunte femme, une version contraire à celle donnée par sa propre mère, qui a indiqué aux enquêteurs être intervenue pour mettre fin à une dispute entre son fils et l’épouse de ce dernier, à la veille du drame.

Adama Diallo dit avoir avoué les faits à lui reprochés sous l’effet de mauvais traitements que les gendarmes maliens et ceux du Sénégal lui ont infligés.

Le président de la chambre criminelle s’est étonné de constater que, devant le juge d’instruction, il n’a pas donné la version de ce mercredi, dans laquelle aussi bien les noms des personnes rencontrées que les localités visitées ont changé.

Pour Dieynaba Diallo, la mère de la défunte, qui s’est constituée partie civile, sa fille mariée à Adama Diallo moins d’un an avant le drame, ne lui avait jamais fait part d’un différend avec son mari. Cependant, le jour où elle était revenue dans son village natal de Goulonga, elle disait chercher à ne pas effectuer des travaux ménagers, comme le lui avait recommandé un infirmier, en raison de son état de grossesse. Une pause dont Adama Diallo, son mari, n’aurait pas voulu entendre parler.

La dame a dit avoir entendu des coups de feu, mais affirme ne pas savoir d’où ils venaient. Sortie de sa chambre, elle trouva sa fille agonisante.

Selon l’avocat général, l’accusé a fait des "aveux circonstanciés aux gendarmes". "Sa réaction première était de dire la vérité." Mais en raison de la gravité des faits et de la peine qu’il encourrait, mais aussi sous l’influence probable de ses codétenus, il est revenu sur ses dires, a dit l’avocat général.

M. Diallo a prémédité l’assassinat de son épouse, a-t-il soutenu, en invoquant les témoignages concordants, y compris ceux de la mère de l’accusé. L’avocat général a ainsi requis les travaux forcés à perpétuité contre l’accusé.

L’avocat de la défense, Malal Barry, a pour sa part déploré le fait que l’avocat général se soit "arc-bouté" au procès-verbal d’enquête préliminaire, qui, pourtant, a valeur de "simple renseignement". Les gendarmes et les policiers, qui garantissent la sécurité publique, se livrent parfois à des "abus", en voulant "coûte que coûte" arriver à des résultats, a dit Me Barry.

Il a plaidé pour l’acquittement de son client, en faisant état de l’absence de preuves matérielles et de témoignages selon lesquels Adama Diallo serait détenteur d’un fusil. "Personne ne l’a vu rôder autour du village de Galonga non plus", a-t-il argué. "C’est trop facile" de déduire, du fait qu’il était absent de son domicile juste après le meurtre, que M. Diallo en était l’auteur, a fait valoir son conseil.

La chambre criminelle a, après en avoir délibéré, condamné aux travaux forcés à perpétuité l’accusé Adama Diallo, reconnu coupable d’assassinat. Il a aussi été condamné à six mois pour détention illégale d’arme à feu. La confusion des peines étant de rigueur, la plus lourde a été retenue contre lui

APS



La Rédaction


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