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JEAN RACINE MBAYE, ARTISTE, COMPOSITEUR…: ' JE NE FAIS PAS DE L’ART POUR EN VIVRE, CAR ON NE PEUT PAS VIVRE DE LA MUSIQUE'

Mercredi 28 Janvier 2015

Se démarquer, c’est s’identifié parmi les autres… C’est cette posture que le compositeur Jean Racine Mbaye a adopté pour faire connaître et aimer sa musique aux Sénégalais du Sénégal. Vêtu d’un smoking noir, élégant et beaucoup de charme, le dandy est à cœur ouvert avec Grand Place au restaurant du centre culturel français de Dakar. La musique, pour lui, est, en quelque sorte, un rêve qu’il a enfin réalisé parce qu’il l’a nourrit depuis son enfance. Dans une ambiance détendue, Jean Racine Mbaye s’exprime avec assurance et liberté.

Que diriez-vous de vous-même à qui vous demande de vous présenter ?

Que je m’appelle Jean Racine Mbaye, originaire de Kaolack. Après mon bac, obtenu il y a une quinzaine d’années, je suis parti en France pour y faire mes études. A la base et au cours de ce parcours universitaire, j’ai eu à apprendre de la guitare. Et par la suite, j’ai eu un contrat avec une maison de disques française sous le label de laquelle j’ai sorti deux albums, avant de revenir au Sénégal, il y à une année.

Et votre nouvel album Afrodandy ?

Afrondandy est un album constitué de douze titres dont deux titres inédits que j’ai enregistrés entre Paris et Dakar et les dix autres titres sont des titres déjà sortis en France. L’objectif de cet album est de faire connaissance artistiquement avec les Sénégalais et de leur présenter la musique que je fais.

Pourquoi Afrondandy est-il uniquement sorti au Sénégal, contrairement à vos deux premiers albums dont vous avez tirés des titres pour constituer ce nouvel opus ?

Encore une fois, les Sénégalais ne me connaissent pas en tant que musicien. Je voulais qu’il découvre ce que j’avais déjà produit car j’ai sorti des albums en France mais je n’ai jamais eu le temps de venir ici et de présenter ces titres. J’ai fait donc une sélection des dix titres que je préférais en plus des 2 nouveaux titres, dont l’une, dédié à ma mère est en wolof (Soralelma). Et le tout pour faire un album nouveau avec un nom nouveau.

Lors de votre point de presse, vous aviez évoqué votre amour pour le dandysme, c’est quoi ce concept ?

Je recrée cet esprit qui est le dandysme. Ce dernier est un phénomène culturel du 19e siècle en Occident. Les dandys étaient des gens très beaux, classe, à l’extérieur et qui à l’intérieur adorent les arts. Mais moi, je voulais créer un dandysme à l’africaine dont l’objectif est de donner un message positif émanant de l’Afrique. Car, ce qu’on voit aujourd’hui est une image assez négative de l’Afrique, alors qu’en Afrique, il y a des gens qui vivent ce dandysme avec des accoutrements très classe et un amour immense pour l’art.

En voulant faire connaissance avec le public sénégalais, vous apportez un autre style musical et non le mbalakh sénégalais, pourquoi ?

Je ne sais pas faire du mbalakh et mes influences, à l’origine, c’était Tracy Chapman : des choses assez pop. Mais quand j’ai appris à jouer de la guitare, j’ai commencé avec de la musique pop. Je ne sais pas faire du mbalakh, en réalité. En revanche, j’aime bien l’écouter, surtout Rakadiou, le dernier morceau de Pape Diouf. Ce qui est intéressant au Sénégal ce n’est pas que tout le monde fasse la même chose, il est bien qu’il y ait le mbalakh, mais aussi qu’il y ait de l’acoustique et d’autres genres. Il faut que la palette soit élargie et que la musique au Sénégal soit plurielle.

Au Sénégal, on a tendance à dire que la musique ne nourrit pas son homme, n’est-il un risque pour vous de quitter l’Europe pour venir vous produire ici ?

D’abord, je veux juste me présenter aux Sénégalais. Je ne fais pas de l’art pour en vivre, car ce n’est pas possible ; on ne peut pas vivre de la musique. Ma dé- marche est totalement artistique. Je veux juste créer. Par contre, pour vivre, je fais autre chose, je suis en occurrence manager dans une entreprise, ici au Séné- gal ; c’est mon travail parallèle. Je fais deux choses à la fois, même si c’est difficile. Et si on vit de la musique en attendant que notre producteur nous aide à y arriver, tu risques de ne rien faire. Moi, je prends le risque de travailler pour financer mon art.

Comment alliez-vous travail et musique ?

J’ai de la chance d’être manager, car je suis un peu flexible par rapport à mon temps. Donc je peux allier les deux. Jusqu’ici, je le fais et sa marche. C’est surtout que je n’ai presque pas le choix, car pour faire mon art comme je veux, je veux être mon propre patron et j’en paye le prix en travaillant la journée et montant sur scène le soir.

Quels sont vos projets pour les jeunes sénégalais, vu la recrudescence du chômage dans le pays ?

Je n’ai pas concrètement de projet spécifique pour les jeunes sénégalais, mais si je peux peu me permettre, j’ai juste un conseil à leur donner : c’est de bien se focaliser sur l’éducation. Si j’ai rendu hommage à ma mère dans « Soralelma » c’est parce qu’elle ma donné l’éducation. Les jeunes doivent savoir que la clé de la réussite, c’est les études. Car l’éducation rend libre. Certains des titres de l’album sont sexy, ne craignez vous pas heurter la sensibilité de certains sénégalais avec la chanson « Faisons l’amour » ? (Rire)Non, le message frontal de « Faisons l’amour » est charnelle, certes. Mais il ne faut pas seulement voir cet aspect-là ; c’est un message de concorde, de l’appel à la paix et à la rencontre en général. Ce n’est pas seulement sensuel.

Quel genre de musique produisez-vous ?

Le style musical, c’est le groove afro-folk. C’est un nom que j’ai créé pour déterminer ce que je fais. Mon problème est que je fais plusieurs styles musicaux à la fois et j’essaye de trouver des dénominateurs communs. Et le groove, c’est la façon de tourner la musique, l’afro renvoi à mes origines africaines et le folk parce que je travaille avec des guitares folk. Ce qui me plaît, c’est la mélodie qui permet d’atteindre la sensibilité des gens.

Y a-t-il une possibilité de mixer un jour le mbalakh et le groove afro-folk ?

Justement ! Moi, je suis un artiste et l’art c’est la subjectivité totale ; on ne prévoit pas ce que l’on doit faire, c’est les rencontres qui font les choses. Je ne dirai jamais que je ne ferais pas du mbalakh, mais si l’occasion se présente, je pourrais en faire.

Qu’est-ce qui vous inspire lors de la conception de vos titres ?

L’inspiration peut être des rencontres, une relation amoureuse ou de la tristesse. Oui, je suis quelqu’un de très mélancolique et des fois, lorsque je suis triste, bien au coin quelque part, je pense à créer une chanson. Je suis un sentimental de nature.

Vous qui parlez d’enracinement comme votre nom Racine, qu’êtes-vous venu rechercher au Sénégal ?

Moi, au bout de quinze ans en Europe, j’avais fait le tour et clairement l’Afrique me manquait ; je voulais retrouver la poussière, la terre d’où je viens et refaire des rencontres. J’avais envie de retrouver ma famille et continuer à créer mon art. On a vu Jean Racine sur scène comme un artiste polyvalent, chanteur, guitariste percussionnistes…

C’est quoi votre secret ?

Je travaille beaucoup et j’aime la musique. Dès que je vois une guitare, je me mets à jouer et c’est quelque chose qui me fascine. Je cherche toujours à faire des accords avec ma guitare pour créer des sons. Je suis un artiste tout simplement. Alors, le style dandysme, c’est s’habiller classe.

Quel est le prix à payer pour être au top ?

L’attirail total peut aller jusqu’à 300 000 francs Cfa. Mais, j’ai la chance de le faire, car je peu le faire, je n’attends pas de vendre des disques pour pouvoir me payer tout ce que je veux. Et c’est cet équilibre-là qui est intéressant. Je paye le prix de mes choix.

Quels sont vos projets artistiques ?

D’abord, je suis revenu pour rencontrer des musiciens pour enregistre un troisième album. Et parallèlement, on est en train de donner des concerts. On fait aussi le maquettage de mon nouvel album qui sera enregistré au Mali dans le studio de Salif Keita.

Pourquoi le Mali et non le Sénégal dont vous voulez faire connaissance avec le public ?

Le Sénégal, je l’ai déjà fait. Et moi je ne fais pas ce que j’ai déjà fait, je veux découvrir d’autres choses. J’adore la musique mandingue et je vais aller découvrir ce que fait Salif Keita et rencontrer aussi des musiciens maliens. Qui sait ? Demain j’irai peu être en Afrique du Sud. Je veux sortir quatre albums dans différent pays qui s’appellera Afrodandy 1, 2, ,3 et 4.

Qu’avez-vous à dire à vos collègues artistes sénégalais ?

Il ne faut pas qu’ils oublient que la musique est un art. Quand on fait de la musique, on est obnubilé par le fait de juste faire sortir des chansons qui vont plaire au public, alors que quand on fait de l’art, il faut le faire par amour. Et c’est ce qui permet d’être indépendant et de ne pas dépendre du nombre de disques vendus. Il faut travailler et trouver d’autres moyens pour aller de l’avant comme l’a fait Youssou Ndour qui a créé des entreprises.

Comment est Jean Racine ?

Je suis quelqu’un de très stressé, très nerveux, des fois, optimiste ; pessimiste ; et je suis tout et son contraire. Je travaille beaucoup pour atteindre mes objectifs et je peux tout changer du jour au lendemain. Je peux me lever demain et trouver un autre métier intéressant et je me donne les moyens de le faire, m’enrichir et passer à autre chose. C’est la folie !

Jean Racine est-il un cœur à prendre ?

Je ne suis pas marié et suis totalement disponible à qui veut. Je suis célibataire sans enfant.

GRAND PLACE



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