Intégralité des révélations, accusations et réponses de Wade au meeting du 21 novembre

Le 25 avril 2014, au cours de l’accueil qui m’a été réservé par le peuple sénégalais, désespéré, malheureux et désorienté qui m’a interpellé sur de nombreuses questions, j’avais promis de répondre.
Je le fais aujourd’hui.

1. Situation du pays:
Violations des libertés et des droits de l’homme
– Interdiction des réunions (meetings)
– Interdiction de déplacement et sortie du territoire
– emprisonnements par lettres de cachet, comme sous la Royauté en France : Karim Wade considéré comme concurrent détenu depuis deux ans sans preuve de même que ses frères et sœurs de parti, ses amis.
– La justice sous influence avec la tentative de mettre les magistrats aux ordres. Heureusement qu’il y a des magistrats courageux et honnêtes qui refusent ces tentatives au pouvoir ;
La situation économique : mauvais hivernage, les affaires qui périclitent ;
La situation sociale : à développer largement oralement
– Paysans (hivernage)
– Chefs de village (véhicules)
– Chômage des jeunes
– La famine
– Universités qui rétrogradent avec des étudiants désemparés qui cumulent toutes les difficultés
– Les ouvriers et artisans

2. Les affaires:
Les décrets d’avance
La traque des biens mal acquis (à développer).

L’affaire Mittal
Le minerai de la Falémé est estimé à 750 millions de tonnes à 700 km de Dakar. En 2006 sur recommandation, nous avons signé avec KUMBA RESSOURCES filiale d’Anglo-American. Quelques mois après, alléché par ce contrat, le groupe Mittal dirigé par l’Indien Lakshmi qui fournit La Chine se présente et me fait des promesses alléchantes. Il offre d’investir 500 milliards CFA, l’exploitation du minerai et l’exportation pendant 25 ans, un chemin de fer spécial pour l’évacuation, un port minéralier spécial, refusant des associés qui avaient aussi besoin de port minéralier entre autres. J’ai ajouté une sidérurgie pour fabriquer de l’acier, pensant au chemin de fer Dakar-Mali-Niger, ses rails et ses wagons, au chemin de fer de la mine au port, une Ecole Supérieure des mines, à l’instar de l’’Ecole des Mines de Paris, pour tous les pays africains, développement de la métallurgie. Mittal nous dit de résilier le contrat Kumba, qu’il savait qu’on allait devoir payer des dommages et intérêts mais qu’il nous couvrirait entièrement.
J’ai alors demandé à mon ministre Maître Madiké Niang chargé des mines de résilier le contrat KUMBA dans les meilleures conditions. Malgré l’insistance d’une amie de la famille Oppenheimer, je lui ai fait comprendre que j’avais le devoir de prendre la meilleure offre pour mon pays et nous avons rompu, nous attendant bien sûr à un procès et une condamnation du Tribunal Arbitral de Paris. C’est ce qui arriva. Nous fumes condamnés, convaincus qu’avec l’offre de Mittal, même en payant la condamnation pour Kumba, nous gagnerions en volume d’investissements, en infrastructures avec le chemin de fer Kédougou-Dakar et le port, en diversification avec la sidérurgie pour faire de l’acier sur place, pour fabriquer les rails et wagons de chemins de fer , la métallurgie, créer l’Ecole des Mines où tous pays de l’Afrique de l’Ouest et même au-delà, pourraient envoyer leurs étudiants pour former des ingénieurs en mines.
Ce projet placé d’abord au ministère de Maître Madické Niang passa sous Ousmane Ngom avant d’atterrir sous l’autorité d’Abdoulaye Baldé
Mittal ne s’étant pas exécuté correctement pendant 4 ans j’ai saisi le Tribunal arbitral de Paris pour demander $5 milliards USD de dommages et intérêts. L’expert Gustawson Colorado désigné par le Tribunal Arbitral a estimé une partie du préjudice du Sénégal à $1, 9 milliard USD.Macky fit irruption dans le cours des choses et déclara accepter une transaction à 150 millions de dollars .
Le Conseil d’Administration de Mittal décida de verser 250 Millions USD au Sénégal. Estimant ses dépenses de prospection à 50 millions.
Mittal a versé seulement 200 Mo USD dont 50 à l’avocat de Macky et les 150 ou 75 Mds CFA au Trésor. Mais la loi rectificative de finances qui aurait du porter sur 75 milliards ne porte que sur 40 milliards. Le Gouvernement a donc caché une partie de la somme aux députés..

Questions à Macky :

1. Publier l’accord Sénégal/Mittal dans le JO avec copie à la presse
2. Publier le procès-verbal du Conseil d’Administration de la société de Mittal qui aurait dégagé 250 millions USD au lieu de 150 millions USD ou 75 milliards CFA
3. Pourquoi l’accord-arrangement n’est-il pas signé par l’Agent Judiciaire de l’Etat, seul habilité à ester en justice, en action et en défense, qui a d’ailleurs introduit l’action devant le Tribunal Arbitral de Paris ; pourquoi ignorer ses avocats ? Pourquoi faire signer le Ministres des Mines et de l’Industrie Aly Ngouille Ndiaye et le Ministre des finances.
L’accord est nul et de nullité absolue pour défaut de qualité de la personne qui a prétendu engager l’Etat, donc nullité pour incompétence.
4. Publier les deux rapports d’expertise : Gustawson du Colorado qui a estimé 2 postes du préjudice à 1.967.314.000 dollars
5. Combien avez-vous payé d’honoraires à votre avocat Maitre Meyer et qui a versé les 75 milliards au Trésor, Mittal ou Meyer ?
6. Combien d’argent est parti à la Banque Standard Chartered en Afrique du Sud ?

3. La famille dans les affaires
Macky Sall s’est arrangé pour donner à son frère Aliou Sall 30% d’une société de recherche et d’exploitation du pétrole deux sites, Saint-Louis et Cayar où le pétrole a été mis en évidence. La répartition du capital est de : investisseur étranger 60% ; Aliou Sall 30%, Etat 10%.
Le volume découvert vaut 200 milliards. Donc Macky a donné à son frère 30% de 200 Milliards, c’est-à-dire 60 milliards. Aliou Sall peut vendre ses actions à l’amiable ou à la Bourse et toucher l’argent.
C’est un cas de vol de ressources publiques qui étaient conservées dans un magasin, le sous-sol de notre pays. L’étranger n’est pas en cause. Il est régi par le Code des Investissements et nous avions fait appel à lui sous l’autorité du Code de l’Investissement.
Nous demandons que les 30% détenus indûment par Aliou Sall soient transférés à l’Etat qui aura ainsi 40 % au lieu de 10%/. Nous demandons aussi des poursuites pénales contre Aliou Sall, coauteurs et complices.

4. La politique
L’élection présidentielle de 2017 ou élection anticipée.
Parmi les prisonniers de Macky, enfermés sans aucune preuve, il faudrait évoquer Bibo Bourgi, Pape Mamadou Pouye, dont le seul tort est d’être des amis de l’otage politique Karim Wade.
Je ne serai pas long sur cette question car j’ai le pressentiment que Macky ne participera pas à la prochaine présidentielle et, s’il participe, il sera battu à plate-couture.

5. La sortie de crise
Nous ne voulons pas perturber la francophonie dont je salue tous les participants. Ils sont les bienvenus en terre de paix et de téranga.
C’est pourquoi, les 72 heures que nous lui avions données pour répondre à nos questions, nous les reportons après la francophonie pour traiter nos problèmes entre Sénégalais. Je leur souhaite un bon séjour au Sénégal.
Cela dit, Macky doit partir de lui-même.
Nous ne ferons pas de coup d’Etat contre Macky. Nous voulons le persuader qu’ayant échoué et étant incapable de redresser la situation, il doit partir pour que tout cela ne finisse pas dans le chaos.
La transition : La Commission
Elections générales dans un an : Dates possibles
– Dimanche 29 juin 2015
– Dimanche 6 décembre 2015

Sénégalaises, Sénégalais, vous aurez bientôt vos réponses à vos questions, après la francophonie. Nous ne devons rien faire pour que cette grande rencontre avec la forte présence d’invités de marque de notre pays se déroule dans la sérénité.
Je vous demande de rentrer tranquillement chez vous, sans rien démolir, sans violences sans rien casser, comme vous l’avez fait le 25 avril à mon retour, de rester patients et d’attendre le prochain meeting ou la prochaine marche après la francophonie, pour entendre les réponses de Macky à vos questions. Vous apprécierez vous-mêmes si vous êtes satisfaits ou non et vous vous déterminerez.
senego